Un homme suspecté d'avoir appelé son ex-conjointe presque 800 fois en un mois relaxé "fautes de preuves suffisantes"
Le procureur avait requis huit mois de prison, mais l’homme de 34 ans qui comparaissait devant la 10e chambre du tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes (Essonne) a été relaxé, mercredi 3 mai 2023.
Ce mécanicien au casier judiciaire bien rempli était jugé pour ne pas avoir respecté l’interdiction de s’approcher et d’entrer en contact avec son ancienne compagne et mère de ses deux enfants, après avoir été en septembre 2022 condamné et emprisonné pour violences conjugales.
776 appels
Comme le révèle Le Parisien, présent à l’audience, les enquêteurs ont découvert qu’une ligne téléphonique ouverte à son nom a contacté à 776 reprises le téléphone de la femme, entre le 1er mars et le 8 avril dernier. Celle-ci a alerté le commissariat de Juvisy-sur-Orge (Essonne) le 29 mars.
Pourtant, le tribunal n’a pas pu déterminer avec certitude que le prévenu était l’auteur de ces appels incessants. « Monsieur, vous n’avez pas convaincu le tribunal mais, faute de preuves suffisantes, vous êtes relaxé », a déclaré la présidente, citée par le quotidien.
À l’audience, le trentenaire a assuré que « ce téléphone n’avait jamais été en [sa] possession ». « Pourtant, ce téléphone contacte aussi votre nouvelle compagne et vos amis », lui répond la présidente, comme le relaie Le Parisien.
Insultes et menaces
L’avocate de la défense a souligné que son client se trouvait derrière les barreaux jusqu’au 21 mars dernier, alors qu’une partie des appels ont été passés avant cette date-là. Un argument qui n’a pas convaincu la présidente, qui a rappelle la présente des téléphones portables en prison, malgré leur interdiction.
Cette dernière rappelle également lors de l’audience qu’au bout du fil, l’homme aurait dit à ses enfants « que leur mère était une pute, qu’elle refusait de [le] laisser les voir et qu'[il allait] lui couper la tête », cite-t-elle, en lisant la procédure et les déclarations aux enquêteurs de la femme absente à l’audience.
L’homme a le droit de voir ses enfants le week-end, à condition qu’il ne croise pas leur mère. Selon cette dernière, les appels répétés auraient récemment cessés.
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