Traité pour un cancer, un patient américain a développé un accent irlandais improbable

Pour les médecins qui l’ont suivi, c’est du jamais-vu. Selon une information du Guardian, un Américain d’une cinquantaine d’années a développé un accent irlandais « incontrôlable », « persistant » et « présent dans tous les contextes » durant son traitement contre le cancer de la prostate.Il l’a gardé vingt mois, jusqu’à son décès.

Il n’avait pourtant « jamais visité l’Irlande, ni parlé auparavant avec un accent irlandais », attestent des scientifiques au travers d’un rapport de cas publié dans le British Medical Journal, le 30 janvier 2023.

« À notre connaissance, il s’agit du premier cas de SAF [syndrome de l’accent étranger] décrit chez un patient atteint d’un cancer de la prostate et le troisième décrit chez un patient atteint d’une tumeur maligne », soulignent les chercheurs de l’Université Duke et du Carolina Urologic Research Center (États-Unis). 

Ce syndrome survient majoritairement chez des personnes atteintes de troubles psychiatriques, après « un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un traumatisme crânien », détaille The Guardian.

Un trouble neurologique à l’origine de ce syndrome de l’accent étranger ?

Si le rapport donne peu d’informations sur l’homme en question, on sait toutefois qu’il était suivi aux États-Unis pour traiter un cancer de la prostate métastatique et hormonosensible. Traité par privation androgénique (TPA) et ajout d’acétate d’abiratérone et de prednisolone, il se serait un jour présenté avec l’accent irlandais.

Stupéfaits, les médecins lui ont fait passer une batterie d’examens d’imagerie qui n’ont révélé aucune anomalie. Pendant ce temps, son cancer avait, lui, progressé. Il s’était transformé en cancer de la prostate neuroendocrine à petites cellules (NEPC). Vingt mois de traitement plus tard, le patient est décédé sans jamais perdre ce nouvel accent.

Les chercheur.euse.s en ont alors déduit que ce syndrome de l’accent étranger pouvait être « la manifestation de présentation de la transformation en NEPC à petites cellules ». Précisément, ils.elles suggèrent que le trouble neurologique paranéoplasique (PND) dont il a souffert à la fin de sa vie pourrait être le responsable. Ce trouble touche certain.e.s patient.s dont le système immunitaire s’attaque au cerveau, à la moelle épinière, aux nerfs ou aux muscles, détaille The Guardian.

Inédit chez un patient souffrant d’un cancer de la prostate, ce syndrome aurait touché deux autres femmes atteintes d’un cancer en 2009 et 2011, rapportent les chercheur.euse.s. De son côté, le quotidien britannique mentionne le cas d’une Britannique ayant développé un accent jamaïcain après un AVC.

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