Témoignage de Dania, qui souffre de vaginisme

Atteinte de vaginisme depuis ses 20 ans, la jeune femme de 28 ans raconte son quotidien avec la maladie.

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« On a peur d’être quitté, on a peur de ne pas être normale, on a peur de ne pas être aimée.« , témoigne Dania, 28 ans.

La découverte du vaginisme

Dania a découvert qu’elle était sujette au vaginisme lors de la première fois qu’elle a souhaité pratiquer la pénétration. Ce trouble sexuel consiste en une contraction involontaire des muscles du plancher pelvien qui empêche la pénétration. Pour cette première fois, la jeune femme de 20 ans avait rencontré la bonne personne et se sentait bien avec cette personne : « Au moment fatidique de la pénétration, c’était plus du tout possible. Tout mon corps refusait la pénétration.« , raconte-t-elle. Pour Dania, tout son corps rejette la pratique : son bassin se crispe, ses genoux se rejoignent et se referment. La jeune femme sent son corps qui lui échappe complètement, il lui devient impossible de le contrôler.

Après avoir essayé deux, trois, dix fois avec cette même personne, elle réalise que quelque chose cloche mais n’ose pas se pencher sur son problème. « J’ai un peu fait l’autruche, c’est-à-dire que je n’ai pas cherché à affronter à nouveau tout ça, cette perte de contrôle sur mon corps. Je suis restée seule pendant plusieurs mois, si ce n’est quelques années« , confie la jeune femme. Dans sa bande d’amis, elle devient l’éternelle célibataire.

Comprendre et se soigner

Après avoir enduré le manque affectif, Dania décide finalement de prendre rendez-vous et d’en parler afin de comprendre ce qui lui arrive. « Pour pouvoir me sentir un jour capable d’être de nouveau dans un cadre intime avec quelqu’un d’autre « , explique-t-elle.

Deux ans après cette expérience malheureuse, elle dépasse sa honte et prend la décision de se faire aider par un professionnel. Plusieurs raisons semblent avoir causé ce dysfonctionnement. Dania en souligne une qui lui parait majeure : l’éducation qu’elle a reçue. « Le discours que j’ai eu sur la sexualité, sur mon corps, était culpabilisant. J’ai grandi dans une famille obsédée par ce qu’on appelle la virginité.« , déclare-t-elle. Bien que, consciemment, Dania ait refusé ce discours, elle pointe l’importance de l’inconscient qui a conditionné son corps malgré tout : « C’est plus compliqué que ça, on a assimilé des névroses.« 

Toutefois, la jeune femme affirme que l’on peut guérir du vaginisme. En sortant, en faisant des rencontres – surtout dans le milieu LGBT+ et queer – Dania fréquente d’autres personnes qui se questionnent sur leur sexualité et pour lesquelles la sexualité a été une reconquête ainsi qu’un moyen de définir leurs identités. Pour elle, il est aujourd’hui nécessaire de dépasser les injonctions, notamment celle de la pénétration, et de « faire ce qu’on veut« . Dans l’équipe Simone, on ne peut qu’être d’accord !

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