Télétravail, réunions, entraide… Ces applis devenues gratuites pour nous aider pendant l'épidémie

Organiser une réunion, partager des fichiers, veiller sur sa mère âgée, occuper ses enfants pour travailler sereinement… Face à l’épidémie de coronavirus, les Français doivent apprendre à tout faire différemment. Pour les y aider, bon nombre d’entreprises deviennent gratuites le temps de la crise.

Désormais confinés pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, les Français doivent s’adapter. Occuper les enfants et s’assurer qu’ils fassent leurs leçons. Organiser une réunion et avancer sur les dossiers professionnels. Parfois, surveiller son état de santé et rester en contact étroit avec son médecin. Tout cela sans sortir de chez soi, ou le moins possible. Pour nous aider à faire face à cette situation inédite, le secrétaire d’État au Numérique Cédric O appelait début mars les entreprises à se mobiliser. «Signalez-nous l’ensemble des solutions que vous êtes prêts à mettre à disposition des entreprises, des administrations, des citoyens», exhortait-il sur le plateau de BFM Business il y a quelques jours. Son appel a été entendu : plusieurs entreprises du digital proposent gratuitement des applications pour s’organiser face à l’épidémie et à l’épreuve du confinement.

Pour télétravailler facilement

Beaucoup d’entreprises sont passées brutalement au télétravail massif. Certaines pour la première fois. D’où quelques tâtonnements pour échanger, organiser des réunions ou partager des dossiers. C’est pour les aider que Klaxoon met à disposition, gratuitement pendant trois mois, tous ses outils de travail collaboratif. Mieux : l’entreprise française propose un programme d’accompagnement pour guider les équipes peu habituées au travail à distance. Livestorm, un logiciel de visio-conférences, a fait de même, tout comme Cyconia, Ring Central, Atolia, Whaller, Digitaleo, Beesbusy ou l’application de téléphonie AirCall.

Même engagement d’OVH, qui met ses services de Cloud à disposition. L’entreprise a aussi lancé Open Solidarity, un projet pour soutenir et coordonner les sociétés qui veulent s’engager le temps de la pandémie. La startup de photographie Meero a quant à elle rendu accessible la version avancée de MeeroDrop, un outil de partage de fichiers volumineux. Pour ceux qui ont besoin d’utiliser leurs logiciels professionnels ou d’accéder à des dossiers spécifiques, Systancia met à disposition une application sécurisée qui permet de se connecter à son ordinateur professionnel à distance.

Veiller au bien-être des salariés

Mais la crise ne pose pas qu’un défi technique. Pour les salariés confinés comme pour ceux qui doivent encore sortir travailler, l’épidémie soulève de nombreuses angoisses. Celle d’être contaminé par ses collègues, de voir son entreprise fermer, de ne pas être assez efficace en télétravail, de souffrir de l’isolement forcé… Pour soutenir les salariés, Ourco.io propose un abonnement gratuit à son service d’accompagnement personnalisé, assuré par une équipe d’avocats spécialistes du droit du travail, de psychologues, de conseillers RH et organisationnels ou encore d’assistantes sociales. Dans le même esprit, Cocoworker veut aider les équipes à maintenir un lien de confiance pour travailler ensemble efficacement. Jubiwee et Bloomin, des outils de mesure du bien-être des salariés grâce à des sondages et des questionnaires, ont fait de même.

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Pour les enfants… et la tranquillité de leurs parents

Être confiné avec ses enfants, «c’est tout sauf des vacances», comme l’ont raconté des parents à Madame Figaro. Depuis le début de l’épidémie, certains parents d’enfants de moins de 16 ans sont d’ailleurs en arrêt de travail pour s’en occuper. Pour eux, comme pour ceux qui continuent à travailler, Klassroom a rendu sa plateforme de communication gratuite dès le 6 mars, après la fermeture des premières écoles. Chaque professeur peut y créer un groupe pour sa classe et y inviter les familles. Un bon moyen de fluidifier la communication et d’organiser le travail des élèves. Déjà gratuit avant la crise, le site Jenseigne.fr peut aussi être utile : une communauté d’enseignants y partage des ressources pédagogiques par niveau et par matière, ainsi que des conseils pratiques pour s’organiser le temps du confinement. Wiloki a aussi ouvert gratuitement l’ensemble de ses ressources pédagogiques. Pour les bacheliers inquiets, Studizz a mis à disposition de tous les établissements supérieurs son chatbot d’aide à l’orientation. Un bon moyen d’aider les lycéens à se projeter dans leur avenir professionnel en dépit des circonstances qui nous obligent à nous concentrer sur l’instant présent.

Pour les plus petits, l’application Lalilo devient gratuite jusqu’à la fin de l’année scolaire : elle permet aux enseignants de donner des exercices de lecture à leurs élèves et de suivre leurs progrès à distance. Kipoya, qui oblige les enfants à réaliser quelques exercices sur leur smartphone avant d’utiliser les réseaux sociaux, a fait de même. Les équipes du magazine pour enfants Touk Touk ont quant à elles lancé une newsletter : une à deux fois par semaine, elles proposent gratuitement aux parents des idées d’activités simples pour divertir – et occuper – les enfants.

La santé avant tout

Le nombre de malades augmente de jour en jour, menaçant d’engorger les hôpitaux et les cabinets médicaux. Pour tous ceux souffrant d’une forme bénine du virus, la télémédecine est un outil précieux : elle permet d’éviter les contacts et de gagner du temps. Doctolib.fr, qui permet déjà de prendre rendez-vous gratuitement avec un médecin, a ouvert gratuitement son service de téléconsultation aux professionnels de la santé. Certains patients atteints du Covid-19 peuvent aussi bénéficier de Covidom, une application mobile gratuite développée par l’entreprise lyonnaise Nouveal e-santé à la demande de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le médecin enregistre son patient, qui télécharge l’application gratuitement et doit répondre chaque jour à quelques questions simples sur son état de santé. S’il se dégrade, le médecin est alerté et peut ajuster la prise en charge si besoin. L’application n’est utilisée à ce jour que dans les hôpitaux parisiens Bichat et Pitié-Salpêtrière, mais elle devrait être généralisée bientôt.

Des solutions pour les aînés et pour l’entraide

Alors que les personnes âgées sont particulièrement à risque, MonEmile, une plateforme de services et de soins aux seniors à domicile, a vu nombre d’aide-soignants et infirmiers s’inscrire bénévolement. Le site permet aux personnes âgées de recevoir la visite de ces volontaires, dans le respect des mesures de protection contre le virus. Isolés, les seniors ont aussi besoin de s’occuper. Le site HappyVisio leur propose de nombreuses activités ludiques, accessibles gratuitement en inscrivant le code « Ensemble » lors de l’inscription. La plateforme de mise en relation AlloVoisins a quant à elle supprimé les commissions qu’elle prélevait et encourage à l’entraide gratuite. On peut donc y solliciter ses voisins pour faire ses courses, se faire livrer des médicaments ou des repas, garder ses enfants ou encore promener son chien. Une autre façon d’affronter le confinement, dont personne ne peut dire avec certitude combien de temps il durera.

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