Simonne Mathieu, une championne de tennis au destin hors du commun
- Simonne Mathieu, la femme aux 13 titres de Grand-Chelem
- Du tennis à la Résistance
« C’est beaucoup de fierté et d’émotion d’assister à l’inauguration de ce court qui porte le nom de ma grand-mère. Elle avait été un peu oubliée. Nous avons passé des années et des années dans un tunnel, avec mon oncle pour lui redonner sa place dans l’histoire”. C’est par ces mots que Bertrand Mathieu, petit fils de la championne Simonne Mathieu, inaugurait le court portant son nom, le 26 mai 2019, au stade de Roland-Garros.
Figure incontournable du tennis Français, la tenniswoman, qui a dominé les classements à la fin des années 1930 – et remporté deux fois les Internationaux de France – a pourtant été boudée de la mémoire tennistique, des années durant.
Athlète aux performances historiques et femme engagée, retour sur le parcours hors norme de Simonne Mathieu.
Simonne Mathieu, la femme aux 13 titres de Grand-Chelem
Simonne Mathieu, née Passemard, voit le jour le 31 janvier 1908 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). C’est sur les conseils de son médecin, jugeant sa santé fragile, qu’elle tape ses premières balles jaunes, à l’âge de 12 ans.
Elle ne choisit pas ce sport par hasard – même si, avant la Première Guerre Mondiale, le tennis est l’une des seules activités sportives ouvertes aux femmes – mais décide de marcher dans les pas de son grand frère, à l’époque “jeune espoir et licencié du Stade Français”, comme le rappelle le site officiel de Roland-Garros.
Finalement, l’adolescente se découvre un talent caché. Si bien que la jeune Simonne participe à ses premiers tournois dès l’âge de 15 ans. En 1926, elle a 18 ans quand elle est sacrée championne de France junior. Un titre qu’elle conservera trois ans de suite.
Son ascension sportive est si fulgurante qu’elle atteint à six reprises la finale simple dames de Roland-Garros, entre 1929 et 1937, sans jamais parvenir à s’imposer.
Pourtant en parallèle, elle brille à l’international, notamment sur le gazon de Wimbledon, où elle est six fois finaliste entre 1930 et 1937. Elle y remporte trois fois le double dames, aux côtés de l’Américano-britannique, Miss Ryan, et parvient ainsi à se hisser en haut du classement des meilleures joueuses, en devenant la numéro 2 mondiale en 1932.
Finalement, en 1938, elle sort victorieuse des Internationaux de France, face à la belge Nelly Landry. Inarrêtable, la plus grande vedette de tennis tricolore depuis “la Divine” Suzanne Lenglen remporte, la même année, le tournoi double dames et double mixte. Un exploit dans l’histoire du tennis féminin.
L’année suivante, elle soulève le trophée de Roland-Garros une seconde fois d’affilée, en simple et en double dames. Redoutable, elle déclarera à Match, en 1930 : “Sur le court, mon adversaire, c’est mon ennemie”.
En tout, elle remportera treize titres de Grand Chelem.
Du tennis à la Résistance
Alors en quête d’un nouveau sacre à l’US Open, Simonne Mathieu sera finalement coupée dans son élan par le début de la Seconde Guerre mondiale en 1939.
La joueuse, en passe de devenir numéro 1, préfère alors délaisser sa raquette pour rejoindre l’effort de guerre. “C’est d’abord une femme qui, au retour d’un tournoi de tennis en 1939, s’arrange pour ne pas rentrer chez elle, ne pas jouer le rôle qu’on a assigné à l’époque aux femmes, à savoir s’occuper de leurs maris et de leurs enfants », interprète le journaliste Jean-François Fournel, au micro de France Inter.
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