Sauter le petit-déjeuner n'est pas bon pour notre système immunitaire
Depuis petit.e, on entend que le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée. Mais voilà quelques années que l’engouement autour du jeûne intermittent nous invite à ne plus nous restaurer durant les premières heures de la journée.
Quand certain.es vantent ses effets positifs sur le corps, permettant de laisser l’organisme et surtout le système digestif se reposer, d’autres alertent sur ses potentiels effets indésirables sur la santé. Et notamment sur le système immunitaire.
Un argument que vient appuyer une nouvelle étude, publiée le 23 février 2023 dans la revue Immunity. Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont analysé deux groupes de souris. Le premier consommait de la nourriture au réveil, tandis que le second sautait le petit-déjeuner et ne commençait à manger qu’à partir du déjeuner.
Moins de globules blancs dans l’organisme des souris ayant sauté le petit-déjeuner
« Les chercheurs ont cherché à mieux comprendre comment le jeûne – d’un jeûne relativement court de quelques heures seulement à un jeûne plus sévère de 24 heures – affecte le système immunitaire », résume The Independent.
Tout d’abord, chez les souris ayant sauté le petit-déjeuner, les chercheurs ont observé “une différence dans le nombre de monocytes, des globules blancs fabriqués dans la moelle osseuse et qui se déplacent dans l’organisme, où ils jouent de nombreux rôles essentiels, de la lutte contre les infections, aux maladies cardiaques, en passant par le cancer”, reprend Medicalxpress.
Plus précisément, après 4h de jeûne (à compter de l’heure de réveil de l’échantillon), 90% des monocytes ont disparu de la circulation sanguine des souris ayant sauté le petit-déjeuner.
« Chez les souris à jeun, les chercheurs ont aussi découvert que les cellules retournaient dans la moelle osseuse pour hiberner et que la production de nouvelles cellules dans la moelle osseuse diminuait. Les cellules ont survécu plus longtemps en raison de leur séjour dans la moelle osseuse et ont vieilli différemment des monocytes qui sont restés dans le sang », explicite l’étude.
En parallèle, les échantillons sanguins prélevés chez le second groupe ne présentaient pas de modifications similaires.
« Le corps est moins capable de combattre les infections », même une fois le jeûne rompu
Au bout de 24h, les scientifiques ont ré-introduit la nourriture chez les souris ayant jeûné. « Après avoir mangé, plus de monocytes ont à nouveau été observés dans leur circulation sanguine. Néanmoins, cette poussée de monocytes altérés a entraîné une augmentation des niveaux d’inflammation qui auraient rendu leur corps moins capable de combattre les infections”, explicite Earth.
« La réintroduction de nourriture crée une poussée de monocytes inondant le sang, ce qui peut être problématique pour la capacité du corps à répondre à un défi tel qu’une infection”, complète l’auteur principal de l’étude, Dr Filip Swirski, via son écrit.
“Il existe des preuves vantant les avantages du jeûne. Mais notre étude fournit un mot de prudence car elle suggère qu’il peut également y avoir un coût, notamment lorsque l’on saute le petit-déjeuner et qu’il comporte un risque pour la santé”, termine Filip Swirski, précisant que d’autres travaux de recherche doivent être menés pour appuyer ses constatations.
Source: Lire L’Article Complet