Saint-Malo. Le compositeur électro Rone décline son univers musical au cinéma

Erwan Castex, dit Rone, vit près de Saint-Malo. Il sort un nouvel album et est nommé aux César pour la musique de La Nuit venue.

Rone & Friends, album de collaborations, sortira le 26 mars 2021 sur le label InFiné. Ce nouveau disque réunit de nombreux noms de la scène pop française et des artistes internationaux : Dominique A, Yael Naim, Camélia Jordana, Georgia, Casper Clausen… L’univers visuel de l’album de Rone a été réalisé par l’illustratrice Coco (Charlie Hebdo).

Vous avez emménagé à Cancale, l’été dernier. Pourquoi la Bretagne ?

Je suis né et j’ai grandi à Paris mais ma grand-mère est du Finistère et j’ai passé de nombreuses vacances à Saint-Brieuc. Ma compagne (l’illustratrice Lili Wood alias Aurélie Bois) vient de Granville. Nous sommes sur un petit nuage. D’ailleurs, je pense installer un vrai studio à la maison. Nous avons beaucoup bougé, vécu à Berlin que nous adorons. À Montreuil (Seine-Saint-Denis), pendant le confinement, on commençait à péter les plombs, à tourner en rond avec les enfants dans l’appartement. Nous voulions vivre près de la mer.

Votre prochain album Rone & Friends est né durant le confinement…

Quand le confinement est tombé, je me suis retrouvé comme tout le monde avec des dates annulées. Le chanteur Casper Clausen, du groupe danois Efterklang, m’a alors contacté. Il avait envie de poser sa voix sur un morceau de mon dernier album Room with a view. Ça a donné quelque chose de super. De là est née l’idée de réaliser une œuvre collaborative, sur un disque au départ instrumental. Au fil du temps, chacun est venu avec ses idées, ses envies, ses textes. J’ai aussi composé des musiques inédites.

Rone & Friends a une tonalité plus pop, une volonté d’ouverture ?

Cela fait un moment que j’ai le fantasme d’un album de chansons. Je m’étais frotté à l’exercice sur un titre avec Étienne Daho. Cela me permettra peut-être de passer à la radio. D’ordinaire, la musique électronique instrumentale y est un peu boudée.

Quel regard portez-vous sur le contexte actuel ?

Le coup d’arrêt donné au spectacle de danse précédant mon dernier album a été terrible. J’ai d’ailleurs attrapé le Covid juste après. Une phrase m’a beaucoup aidé. Elle dit : « La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe mais c’est d’apprendre à danser sous la pluie. » Le projet Rone & Friends qui s’est fait à distance m’a fait réaliser qu’il y avait plein de vertus à cette situation. Pendant le confinement, j’ai fait beaucoup de musique. Je me sens quand même boiteux. Il me manque la scène. Partager la musique avec le public, avoir un retour direct, ce sont les moments les plus excitants.

Vous êtes nommé aux César pour la BO de La Nuit venue. Quel est votre rapport au cinéma ?

J’ai fait des études de cinéma, j’ai toujours adoré ça. Je rêvais de travailler sur un long-métrage. J’ai reçu pas mal de propositions mais j’attendais le bon projet. Et puis, Frédéric Farrucci m’a contacté pour son premier film. Le scénario m’a beaucoup parlé. Le film est très atmosphérique, peu bavard et laisse beaucoup de place à la musique. En ce moment, je travaille sur un autre projet avec un réalisateur français, mais c’est top secret !

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