Pression du "summer body" : à l'arrivée de l'été, 60% des femmes disent avoir une image négative de leur corps
Le 21 juin marque le début de l’été. Mais c’est aussi le retour fracassant des complexes physiques, des comparaisons aux autres, pour beaucoup d’entre nous. Dans ce sens, l’IFOP (pour FLASHS et Voyageavecnous.fr) vient de publier un sondage sur l’image qu’ont les Français de leur corps.
Et les chiffres sont inquiétants : alors que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir une image négative d’elles-mêmes, le rapport appuie que la relation complexe aux corps s’est largement répandue depuis une dizaine d’années. Et plus les femmes vieillissent, plus leur manque de confiance s’accentue.
Les femmes, davantage complexées par leurs corps
Quelle appréciation de leur corps ont les Français.es en ce premier jour d’été 2023 ? Une image majoritairement négative, surtout chez les femmes : “47% des Français et des Françaises disent ne pas aimer leur corps. Les femmes (60%) sont nettement plus nombreuses que les hommes (33%) à le vivre ainsi”, a révélé le sondage IFOP, publié ce 21 juin 2023.
Et en une décennie – soit depuis 2013 – ce pourcentage a augmenté de 14 points. Mais ce n’est pas tout : “plus elles avancent en âge, plus le rapport des femmes à leur physique devient compliqué”. En effet, presque 8 femmes sur 10 de plus de 65 ans ont une image négative de leur corps. Ainsi, se montrer en maillot de bain est identifié comme source d’angoisses pour ces dernières.
Quand seulement 4 hommes sur 10 se sentent mal à l’aise à la plage, c’est près de 7 femmes sur 10 qui avouent se sentir gênées par le fait de se mettre en maillot de bain l’été. Et ces complexes physiques parasitent toutes les générations : les femmes de 25 à 34 ans ou de plus de 65 ans sont 72% et 74% à être embarrassées à la plage.
Comparaisons, corps « parfait », réseaux sociaux : les injonctions au coeur du mal-être physique ?
Un rejet de son propre corps aux origines multiples. “Les injonctions au corps parfait, plus encore lorsqu’il est soumis au regard de l’autre, restent donc très prégnantes, en dépit des messages qui incitent à une meilleure acceptation de soi”, explique Louise Jussian, chargée d’études senior au pôle politique/actualités de l’IFOP.
Et le regard des autres semble être le principal moteur de leurs complexes physiques : pour plus de la moitié d’entre elles, c’est “le fait de devoir se présenter en maillot de bain devant leur famille ou leurs amis”, qui les met très mal à l’aise. Viennent ensuite la comparaison aux autres personnes, puis la pression du « corps parfait » et du « summer body » relayé par les médias et les réseaux sociaux.
En conséquence, les femmes sont 93% à “préparer” leur corps à l’été, notamment en s’épilant ou en se rasant, en pratiquant une activité physique en amont, en façonnant leur bronzage ou en surveillant étroitement leur alimentation. A contrario, les hommes sont, eux, presque moitié moins nombreux à fournir un effort au niveau de leur pilosité l’été (49% contre 83% de femmes).
La pression de l’été et ses conséquences sur la santé mentale des femmes
Néanmoins, « cette pression à une esthétique corporelle idéale, qu’elle soit exercée par l’entourage ou par les médias, conduit malheureusement la grande majorité des femmes qui n’aiment pas leur corps à ressentir différents troubles – dépression, pleurs, insomnie – à l’approche d’une période estivale pourtant synonyme de repos et de détente”, prévient Louise Jussian.
Le diktat du corps parfait l’été, entraînant complexes et stratégies de préparation en amont, a des conséquences sur la santé mentale des femmes. Alors qu’elles sont 84% à s’être déjà dissimulées à la plage à l’aide d’un short ou d’un paréo – contre seulement 48% d’hommes – cette exposition de leurs corps aux autres est source d’angoisse pour près de la moitié d’entre elles.
En effet, « les femmes sont ainsi 49% à avoir vécu des périodes de stress et d’anxiété à l’approche de l’été, 40% à faire état de troubles du sommeil ou encore 35% à évoquer des épisodes dépressifs”. Finalement, 7 Français.es sur 10 rencontrant des difficultés à s’accepter physiquement sont susceptibles de développer des troubles à l’approche de la période estivale et des vacances, souligne le rapport.
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