Pourquoi Claire est la grande réussite de la saison 2 d'« En Thérapie »
- La saison 2 d’En Therapie est actuellement diffusée chaque jeudi à 20h55 sur Arte et disponible sur arte.tv.
- Claire, la nouvelle superviseuse du Docteur Dayan, jouée par Charlotte Gainsbourg, est un personnage créé pour les besoins de l’adaptation française.
- Focus sur la création de ce nouveau personnage.
La saison 2 d’En thérapie prend beaucoup plus de liberté avec le format israélien d’origine, BeTipul. « En thérapie est le meilleur exemple d’une bonne adaptation, dans la mesure où vous l’emmenez dans un nouveau contexte et le plantez dans une nouvelle culture et de nouveaux traumatismes », salue Hagai Levi, le créateur de BeTipul et producteur exécutif de la version française, que 20 Minutes a rencontré au forum Séries Mania. Plus encore qu’une transposition, la saison 2 d’En Thérapie, diffusée chaque jeudi à 20h55 sur Arte et disponible sur arte.tv, revisite entièrement une partition, celle entre le Dr Dayan, incarné par Frédéric Pierrot, et sa superviseuse. Exit Esther, campée par Carole Bouquet en saison 1, l’adaptation française signée Olivier Nakache et Eric Toledano, met en scène un « personnage qui a complètement changé », souligne la scénariste Clémence Madeleine-Perdrillat, lors d’une table ronde à Paris, Claire, joué par Charlotte Gainsbourg. Focus sur la création de ce nouveau personnage.
« Eric et Olivier avaient peur qu’il se joue dans la deuxième saison entre Dayan et sa superviseuse la même partition que dans la première saison », explique Emmanuel Finkiel, qui a coécrit et réalisé les épisodes « du vendredi », où le Dr Dayan consulte sa nouvelle superviseuse, que 20 Minutes a rencontré à Séries Mania. En saison 1, Dr Dayan allait voir Esther « une amie de longue date, une complice. On sentait qu’il y avait entre eux des casseroles et des cadavres, voire une vieille séduction qui n’a jamais abouti », résume le réalisateur.
« Une femme plus jeune amène à créer un nouveau conflit »
En saison 2, Philippe Dayan vient consulter pour les besoins de son procès Claire Brunet, une psychiatre et psychanalyste, qui a publié un livre à succès pendant le confinement. « Au début, il va la voir pour une mauvaise raison. Il n’est pas dupe de ça », raconte Frédéric Pierrot. « Aller voir une femme thérapeute, c’est une chose, une femme plus jeune amène à créer un nouveau conflit. C’est encore plus difficile pour elle de gagner sa confiance et son respect, ce qui est toujours un bon moteur, un moteur dramatique », commente Hagai Levi.
« Il arrive avec une petite pointe curiosité parce que Claire a eu un gros succès éditorial. Petit à petit, il y a une vraie écoute, quelque chose circule entre les deux très naturellement. Il y a des résonances patentes entre eux comme deux musiciens qui cherchent à vibrer ensemble », détaille Frédéric Pierrot. « Les raisons pour lesquelles il vient la voir, et ce comportement étrangement agressif, s’avèrent être des résistances, le même type de résistance que l’on a tous quand on sent qu’il va falloir aller creuser dans notre histoire et que cela fait mal », poursuit Emmanuel Finkiel.
« On a pris le pari d’un rapport de gémellité »
Les épisodes des séances entre Claire et Dr Dayan sont ceux qui ont nécessité le plus de travail en termes d’écriture. « Au départ, on avait sous-estimé le travail immense que cela allait demander », confesse Clémence Madeleine-Perdrillat.
S’il y a « des fils naturels à tirer », comme « l’affaire judiciaire de Dayan », « l’histoire analytique du Dr Dayan » ou encore « l’aventure amoureuse avec Rebecca », comme le souligne Emmanuel Finkiel, il fallait déterminer la nature des relations entre Claire et Dayan. « On ne voulait pas aller sur le terrain de la séduction. Cela n’aurait pas été inintéressant, parce que cela fait partie du transfert, mais c’était attendu. On a pris le pari d’un rapport de gémellité », raconte le réalisateur et scénariste.
Perspicace, toujours à propos, Claire doit aussi beaucoup à son interprète Charlotte Gainsbourg. « Je pourrais n’importe quoi pour elle », s’enthousiasme Hagai Levi. « La rencontre avec Charlotte, le fait qu’elle est qui elle est comme actrice, a déterminé l’ensemble du personnage de Claire, et donc la cure de Dayan », poursuit Emmanuel Finkiel. Et d’ajouter : « Claire a une autorité certaine et malgré tout une épaisseur, une complexité, sans doute aussi un peu de fragilité. »
« J’avais peur de n’être qu’une oreille pour le personnage de Philippe »
« Au départ, j’avais peur de n’être qu’une oreille pour le personnage de Philippe, et puis en fait, je me suis rendu compte qu’Emmanuel voulait créer un personnage, lui créer une histoire », raconte l’actrice dans une vidéo de présentation du personnage de Claire. « Charlotte n’était pas persuadée d’être capable d’avoir la densité pour remplir le personnage d’une psy qui a une grande autorité sur le héros Dayan, explique Emmanuel Finkiel. Son costume illustre cela. On a fabriqué un uniforme, Dayan le relève d’ailleurs. »
Au final, « cette manière qu’elle a d’écouter, et de trier dans ce qu’elle entend, et de faire sentir que certaines choses, non pas l’atteignent, mais font écho à quelque chose en elle » fait que la relation entre Dayan et Claire l’une des grandes réussites de cette saison 2. A l’écran, c’est aussi la rencontre entre deux immenses comédiens. « On a tourné les épisodes dans l’ordre. Alors que la relation entre Dr Dayan et Claire évoluait, cela a fait évoluer les rapports entre Charlotte et Frédéric, leur présence à l’autre et leur façon de jouer l’un en face de l’autre », salut le réalisateur.
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