Pourquoi bâiller est-il si contagieux ?

  • Bâiller pour faire du lien social
  • Le bâillement pour se rafraîchir les idées
  • Un mécanisme de maintien de l’attention
  • Ne pas résister à un bâillement

Vous apercevez quelqu’un bâiller pendant une discussion ou dans la rue et c’est automatique… vous ne pouvez pas vous empêcher de faire de même. 

Généralement, le bâillement est perçu comme un signe de somnolence ou d’ennui, alors qu’en réalité il s’apparenterait plutôt à un signal d’alerte envoyé par le cerveau et serait même un outil vous permettant de créer des liens sociaux avec les autres bâilleurs. 

Bâiller pour faire du lien social 

D’après Penny Albright, experte en sommeil interviewée par le média britannique Stylist, bailler en réponse à un autre bâillement serait interactif et social : “le bâillement contagieux est une forme de miroir social, où nous imitons les actions des autres, et il est lié à l’empathie et à la création de liens sociaux”, explique-t-elle.

Ainsi, il serait une façon de comprendre les sentiments d’autrui et de se connecter à ses émotions. « Lorsque nous voyons une autre personne éprouver un sentiment ou effectuer une action, les neurones miroirs de notre cerveau se déclenchent comme si nous éprouvions cette émotion”, précise de son côté la psychothérapeute Desiree Silverstone dans le même article. 

Voilà pourquoi nous serions donc plus enclins à bâiller lorsqu’une personne de notre entourage bâille : “plus une personne se sent proche d’une autre personne, plus elle est susceptible de bâiller lorsque cette personne bâille”, détaille la Sleep Foundation, association de référence sur le sommeil aux États-Unis .

Le bâillement pour se rafraîchir les idées 

En plus d’être un signe d’empathie, le bâillement a également pour fonction de refroidir notre cerveau, souvent surchauffé par ses nombreuses fonctions cérébrales. À l’image d’un ordinateur ralenti lorsqu’il est trop chaud, le cerveau fonctionne de manière optimale lorsqu’il est froid : il a donc régulièrement besoin d’une inspiration fraîche, permise par le bâillement. 

Dans ce sens, une étude publiée en 2007 dans Evolutionary Psychologyavait prouvé que le bâillement avait effectivement “une fonction thermorégulatrice” et permettait de « promouvoir/maintenir l’efficacité mentale en gardant la tête froide”, expliquaient les chercheurs. 

Ainsi, une autre étude datant, elle, de 2014 et publiée dans Physiology & Behavior avait démontré que les saisons et les températures influençaient directement notre propension au bâillement : la part de participant.es de l’étude “signalant bâiller était significativement plus faible en hiver qu’en été (18,3 % contre 41,7 %)”. 

Un mécanisme de maintien de l’attention

Mais ce n’est pas tout. Plutôt qu’un signe d’irrespect, puisque traduisant dans l’opinion l’endormissement et l’ennui, le bâillement serait finalement un signe de concentration et d’écoute. Il s’apparenterait à un “mécanisme de maintien de l’attention” et de la vigilance, expliquait toujours l’étude de 2007.

Et c’est pour cette raison que la psychothérapeute Dipti Tait, interrogée également par Stylist, perçoit le bâillement de ses patient.es “comme une très bonne chose”. Selon ses mots, “cela signifie qu’ils sont engagés et essaient de traiter les informations que je leur fournis.” 

Notamment lors d’activités passives, comme conduire ou regarder la télévision, “l’acte de bâiller force les muscles du visage et du cou à bouger”, précise un article de la Sleep Foundation. Un mouvement ayant pour but d’entraîner “une augmentation de la fréquence cardiaque et la libération d’hormones favorisant l’éveil”. 

Ne pas résister à un bâillement 

Bien que les chercheurs ne soient pas unanimes sur les réelles fonctions du bâillement, ils s’accordent à dire que tenter de ne pas bailler s’avère totalement contre-productif : « résister au bâillement augmente l’envie de bâiller” et ne modifie pas “la propension individuelle au bâillement contagieux”, révélait une étude publiée en 2017 dans Current Biology. 

De plus, “la façon dont les bâillements sont exprimés (c’est-à-dire les bâillements complets par rapport aux bâillements étouffés)” se trouvera également modifiée en essayant de ne pas bailler. Alors en plus d’oublier ses idées-reçues sur le bâillement, qui permet de nous rafraîchir littéralement les idées, on se laisse porter par un bon bâillement, qui sera empiré si on tente de l’étouffer.

  • Des chercheurs identifient l’ennemi numéro 1 du sommeil et proposent une solution pour y remédier
  • Voici cinq signes qui montrent que vous manquez de sommeil

Source: Lire L’Article Complet