Pied diabétique : symptômes, soins spécifiques et traitements
Chaque année, 10 000 diabétiques sont amputés. Comment prendre soin de ses pieds en cas de diabète ? Zoom.
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Pourquoi faut-il surveiller ses pieds quand on est diabétique ?
Première chose à savoir : le diabète n’est pas une maladie rare. En France, environ 2 millions de personnes souffrent d’un diabète de type 2 : cette maladie (qui apparaît plutôt après l’âge de 40 ans, et qui dépend principalement de facteurs environnementaux – le surpoids, l’alimentation, la sédentarité…) survient lorsque l’organisme devient résistant à l’insuline, l’hormone chargée de réguler le taux de sucre qui circule dans le sang (glycémie).
Le diabète de type 1 est plus rare (environ 6000 cas sont diagnostiqués chaque année) et apparaît plutôt chez l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte : cette maladie auto-immune correspond à une production insuffisante d’insuline par le pancréas. Elle nécessite donc des injections d’insuline régulières.
Pied diabétique : quelles sont ses caractéristiques ? » Les personnes atteintes de diabète doivent (vraiment) faire attention à leurs pieds, pour 3 raisons » affirme Muriel Montenvert, pédicure podologue :
- En altérant les petits vaisseaux sanguins qui circulent dans les yeux, le diabète peut être à l’origine d’une rétinopathie diabétique : » cette pathologie se traduit notamment par une baisse de l’acuité visuelle : la personne diabétique peut avoir des difficultés (voire : être dans l’impossibilité) à voir ses pieds et où elle marche » explique la spécialiste,
- La maladie diabétique peut également s’attaquer aux nerfs : « les personnes atteintes de neuropathie diabétique peuvent présenter une perte de sensibilité superficielle au niveau des extrémités ; elles ne ressentent pas la douleur, le chaud, le froid… « ,
- Le diabète est à l’origine d’une artérite, c’est-à-dire d’un rétrécissement du diamètre de certaines artères, notamment dans les membres inférieurs : « avec la lumière de l’artère qui diminue, l’afflux sanguin est moins important : il y a moins de sang qui arrive aux pieds, et cela se traduit par une mauvaise cicatrisation » développe Muriel Montenvert.
Ainsi, » une personne diabétique qui enfile sa chaussure pourra ne pas voir (ni même sentir) la présence d’un caillou : à force de marcher, une plaie pourra se former sous le pied, sans que la personne diabétique ne s’en aperçoive. Cette plaie pourra se développer jusqu’à » creuser » le pied, à la manière d’un abcès : on parle de » mal perforant plantaire « . À la longue, il y a un véritable risque de gangrène… et d’amputation » souligne la pédicure podologue.
À savoir. Chaque année, en France, 10 000 diabétiques sont amputés à cause de plaies non-soignées ou mal soignées.
Et aussi… » Les personnes atteintes d’un diabète de type 2 (DT2) sont plus à risque d’amputation que les personnes atteintes d’un diabète de type 1 (DT1). En effet, chez ces dernières, la maladie est souvent présente depuis l’enfance, donc l’hygiène de vie est plus rigoureuse et une attention accrue est portée aux pieds. «
Pied diabétique : quelle surveillance, quels traitements ?
À savoir. » Pour les personnes diabétiques, les autorités sanitaires recommandent au moins 4 rendez-vous par an (c’est-à-dire 1 rendez-vous par trimestre) chez un pédicure podologue, note Muriel Montenvert. Les soins sont remboursés par la Sécurité Sociale en cas de neuropathie diabétique. «
Attention ! » Le suivi des personnes diabétiques chez le pédicure podologue est crucial : si vous êtes atteint de diabète de type 1 (DT1) ou de diabète de type 2 (DT2), ne recourez pas à l’auto-médication : vous ne ferez qu’aggraver un éventuel problème ! » nous avertit la spécialiste.
Le suivi des personnes diabétiques passe d’abord par une éducation thérapeutique : « le pédicure podologue va d’abord donner des conseils de chaussage : comment bien choisir ses chaussures afin de limiter le risque de plaies, quelles sont les chaussures à éviter… Il va également donner des conseils à appliquer au quotidien : par exemple, bien passer sa main dans ses chaussures avant de les enfiler, afin de repérer la présence d’un éventuel caillou ou même d’un morceau de verre… «
À savoir. » Au cabinet, on réalisera régulièrement des tests de la sensibilité superficielle : pour cela, les pédicures podologues utilisent notamment un monofilament (il s’agit d’un petit pic) qui permet d’évaluer la sensibilité à la douleur « .
En cas de plaie, » une prise en charge spécifique est mise en place, en collaboration avec le médecin traitant et un(e) infirmier/mière : des pansements réguliers sont prescrits, afin de limiter le risque d’amputation « .
Merci à Muriel Montenvert, pédicure podologue et secrétaire générale de l‘Union Française pour la Santé du Pied (UFSP).
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