Philippe Faucon rend justice aux « Harkis » oubliés par la France

• Trois ans de la vie d’une troupe de soldats musulmans engagés par la France pendant la Guerre d’Algérie.
• Dans « Les Harkis », film sobre et puissant, Philippe Faucon montre leur vie quotidienne.
• Le film évite tout manichéisme ce qui le rend aussi instructif que poignant.

Philippe Faucon plonge le spectateur au cœur d’un groupe de soldats pendant la guerre d’Algérie pour Les Harkis, découvert à la Quinzaine des réalisateurs. Quinze ans après La Trahison, le réalisateur, césarisé en 2016 pour le sublime Fatima, s’éloigne radicalement du romanesque pour livrer une série de vignettes sur la vie quotidienne de ces Maghrébins engagés par l’armée française pendant les trois dernières années du conflit.

« Beaucoup étaient des paysans qui, du fait de la guerre, n’avaient plus les moyens de vivre », explique le cinéaste dans le dossier de presse. Souvent utilisés comme boucliers humains pour protéger les Français de souche, ils connaîtront une destinée funeste. Philippe Faucon montre avec acuité ces militaires obsédés par l’idée d’être abandonné par la France, alors qu’ils sont écartelés entre leur patrie natale et celle qu’ils servent dans des combats fratricides.

Des oubliés de la France

Loin de livrer un tableau angélique de ses soldats, Philippe Faucon offre un film nuancé sur leurs actions parfois violentes et sur les motivations qui les ont poussés à s’engager. Son absence de manichéisme fait que Les Harkis est un film aussi instructif que passionnant. « C’est une histoire d’hommes pris dans la guerre. Et concernant les harkis, d’hommes pris dans un piège qu’ils sentent se refermer sur eux, », insiste le réalisateur. La tragédie inéluctable qui attend ces hommes apporte une gravité douloureuse à ce film aussi sombre que puissant mettant en avant des oubliés de la France.

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