Peut-on vraiment s’endormir plus facilement grâce aux bruits blancs ?
Fermez vos yeux et ouvrez grand vos oreilles. Nous entrons dans un univers auditif très particulier : celui des bruits blancs. Des sons continus ou répétitifs qui nous entraîneraient irrémédiablement dans les bras de Morphée.
La promesse d’un endormissement serein ?
L’appellation des “bruits blancs” comprend des tas de sons très différents : du vent qui souffle dans les branches des arbres, à la pluie qui tombe sur un velux, en passant par les remous d’une rivière, ou encore le bruit de l’aspirateur, celui d’un ventilateur ou d’un robinet ouvert.
Le terme en lui-même, qui n’a rien de très scientifique, a ainsi été choisi par analogie avec la lumière blanche : comme elle qui est une superposition de longueur d’ondes, le bruit blanc est en réalité un mélange d’ondes sonores qui auraient la capacité de saturer nos récepteurs auditifs. Ainsi, ce son global permettrait de masquer – totalement ou en partie – les autres bruits qui, eux, gêneraient le sommeil et la relaxation.
C’est d’ailleurs à partir de ces postulats que se sont développés depuis plusieurs années des équipements pour le sommeil et des applications, qui diffusent donc des bruits blancs, afin d’aider celles et ceux qui souffrent d’insomnie, à s’endormir paisiblement. A noter également que l’univers de la puériculture n’est pas en reste : il existe des tas de veilleuses et des peluches qui proposent une option “bruit blanc” pour accompagner le sommeil des bébés (et de leurs parents du coup).
Bruits rose, vert, brun
Quand on commence à creuser la question des sons pour s’endormir, c’est en réalité toute une palette qui apparaît devant nos yeux.
Si les bruits blancs restent les plus connus, des chercheurs – souvent financés par des entreprises de ce domaine – se penchent désormais sur ce que l’on nomme des bruits roses (des bruits blancs avec une fréquence qui décroît), mais aussi bruns, verts, etc.
Pensée pour les synesthètes qui attribuent déjà des couleurs aux sons, ou des sons aux couleurs…
Aucun consensus scientifique
Reste qu’au bout du compte, les données scientifiques manquent sur cette question de bruits colorés et de leurs influences sur le sommeil. Si certaines pistes ont été lancées outre-Atlantique, aucune ne semble pouvoir tirer des conclusions universelles sur les pouvoirs effectifs de ces sons. “Je ne pense pas qu’il y ait suffisamment de preuves pour affirmer qu’un type de bruit est meilleur qu’un autre”, affirmait Michelle Drerup, psychologue du sommeil à la Cleveland Clinic, interrogée par le site Slate.com.
On trouve par ailleurs quelques études, souvent financées par les entreprises qui commercialisent les applications ou les équipements utilisant cette technique auditive, mais les panels restent restreints et les résultats sont difficilement adaptables. Seul un sondage datant de 2012, proposé par National Sleep Foundation toujours aux Etats-Unis, estimait que 5% de la population américaine utilisait ces “bruits blancs” pour s’endormir. Et, Michael Grandner, directeur du programme de recherche sommeil et santé à l’université de l’Arizona, expliquait au Time, qu’une “étude plus complète serait très coûteuse et personne n’a souhaité la financer”.
Des risques de conditionnement
En réalité donc, les “bruits blancs” dans leur ensemble ne semblent pas pouvoir convenir à tout le monde. Par ailleurs – et c’est important de le souligner – ces sons sourds et continus peuvent aussi, chez certaines personnes, créer des céphalées.
Pour les autres qui y seraient sensibles, adultes et enfants par ailleurs, il existe un autre risque : celui de créer une dépendance à l’endormissement. Sauf cas exceptionnel avec par exemple des nuisances sonores, le fait d’utiliser des bruits blancs – équipement ou application – tous les soirs, pourrait en réalité créer une accoutumance et troubler différemment le sommeil.
Ainsi, pour utiliser à bon escient ces bruits blancs (roses, etc), il faudrait les écouter avant d’aller se coucher, comme un temps calme et relaxant en prévision de la nuit, et ne pas synchroniser l’écoute avec l’endormissement.
Un moyen donc de découvrir les pouvoirs apaisants des bruits blancs, sans pour autant en devenir dépendant.
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