Peut-on assister aux obsèques d’un proche pendant la période de confinement ?

Le Premier ministre Edouard Philippe l’a affirmé : non, on ne peut pas se rendre à l’enterrement d’un proche durant la période de confinement, démarrée le 17 mars pour au moins deux semaines. Mais dans les faits, il est possible de le faire, à condition de s’en tenir au strict minimum.

C’est une période très difficile qui s’annonce pour les futurs endeuillés. La période de confinement, démarrée le 17 mars et pour une durée de deux semaines au moins, a pour but de limiter au maximum les interactions entre personnes, pour l’instant le seul moyen d’enrayer la pandémie de Covid-19, en l’absence de traitement.

Se rendre à un enterrement est interdit

Les sorties ne sont donc permises que dans des circonstances particulières, et en ayant sur soi une attestation de sortie imprimée ou recopiée à la main, sous peine d’une amende de 135 euros. Qu’en est-il des obsèques ? Peut-on se déplacer aux obsèques d’un proche, malgré le confinement ?

Mardi 17 mars au soir, Edouard Philippe, interrogé par France 2, a affirmé que cela n’était pas possible : « Ce que je vais dire est terrible à entendre pour la téléspectatrice qui pose cette question mais je me dois d’être à la hauteur des fonctions que j’occupe, donc je vais répondre non », a déclaré le Premier ministre.

Même dans ces circonstances, nous ne devons pas déroger à la règle fixée

Il a ajouté : « Nous devons limiter au maximum nos déplacements. Même dans ces circonstances, nous ne devons pas déroger à la règle fixée ».

Depuis le 15 mars, les lieux de recueillement sont d’ailleurs fermés au public. Le décret pris le même jour interdit par ailleurs les rassemblements de plus de 20 personnes au sein des lieux de culte, et le respect des distances de sécurité, et ce, jusqu’au 15 avril. 

Qu’en est-il dans les faits ?

En effet, se rendre se rendre à un enterrement ne fait officiellement pas partie des sorties autorisées prévues par le décret du 15 mars. Mais dans les faits, des témoignages, notamment relayés sur Twitter, montrent que des personnes ont pu le faire. 

Ainsi, le site ad vitam indique que des proches peuvent se rendre à un enterrement, mais qu’il faut limiter leur nombre « au strict minimum », et faire respecter la distance de sécurité d’au moins un mètre, et l’interdiction de se toucher. Ce sont les consignes devant être appliquées par les services funéraires.

Par ailleurs, la « majorité » des crématoriums ont interdit les cérémonies, il est donc quasi impossible de s’y rendre, tout comme on ne peut plus monter à bord d’un véhicule funéraire.

De son côté, le Conseil des évêques demande aux proches « d’être le moins nombreux possible », maximum 20 personnes, et de s’assoir à distance les uns des autres.

Des règles différentes sur le territoire

Ce qui ajoute d’autant plus de flou, et qui montre un autre point de contradiction entre les paroles du gouvernement et la réalité, c’est que les règles ne sont pas les mêmes sur tout le territoire, et qu’elles ne cessent d’évoluer. Il faut donc bien se renseigner en amont, et compter sur l’humanité des services funéraires de sa localité.

Le 18 mars, Le Figaro indique ainsi que dans les 37 communes de la métropole de Toulouse, « les enterrements et crémations continuent mais la présence des proches est extrêmement restreinte ». Au crématorium public, seul un nombre de cinq personnes est toléré, tandis que jusqu’à dix personnes peuvent se rendre à un enterrement public. Tout en respectant les consignes de distance. 

Ailleurs, les encadrements sont beaucoup plus stricts. Une utilisatrice de Twitter indique : « Aujourd’hui un de mes amis a enterré son papa et nous ne pouvions pas l’entourer. »

À titre de comparaison : mardi 10 mars, 48 personnes ont été verbalisées dans les rues de Porto Empedocle, en Sicile, pour avoir suivi un cortège funèbre. Elles encourent même des poursuites judiciaires, risquant jusqu’à trois mois d’emprisonnement et 206 euros d’amende.

Prise en charge d’une personne morte du Covid-19

Le 28 février, le Haut Conseil de la Santé Publique a émis un avis sur la prise en charge du corps d’un patient décédé du Covid-19. S’il est décédé à son domicile, son corps doit être placé dans une housse mortuaire étanche qui ne pourra plus être ouverte, avant d’être transféré en chambre funéraire.

Les proches ne pourront donc pas voir son corps au moment de la fermeture du cercueil, qui doit être réalisée au plus vite, pour permettre une mise en bière rapide.

Enfin, les intentions apportées aux défunts sont également restreintes. Les soins de conservation usuels ou de thanatopraxie ne peuvent pas être pratiqués durant le confinement. De même que les toilettes rituelles, juive ou musulmane, ne sont plus possibles.

On ignore encore quelle est la contagiosité de ces corps de malades, et le secteur des pompes funèbres réclame des informations à ce sujet.

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