Nouveau-nés et déjà sans abris, « nous ne pouvons plus fermer les yeux »
700 enfants dorment chaque soir dans les rues de Paris. Alors que parmi ces derniers se trouvent de nombreux nouveau-nés et leur mère, des médecins s’inquiètent de ces situations indignes auxquelles nous finissons par nous « habituer » et appellent le gouvernement à réagir.
« Elles sont enceintes, jeunes accouchées avec leur bébé dans les bras, souvent seules, étrangères, prises en charge par une maternité française et elles sont sans domicile ». Dans une tribune publiée ce dimanche 15 décembre par nos confrères du Parisien et intitulée « Libres et inégaux… Naître sans toit en France en 2019 », une centaine de médecins, personnels soignants et travailleurs sociaux dénoncent la détresse de ces jeunes mères, remises à la rue avec leur enfant quelques jours seulement après leur accouchement. « Chaque alerte sur le nombre d’enfants qui dorment dehors nous désespère un peu plus par le manque de solutions à offrir », confie le Dr. Sophie le Goff, qui travaille à la Permanence d’Accès aux Soins de Santé de la Pitié Salpêtrière, et de poursuivre, « tout cela éteint la révolte en nous habituant petit à petit ces situations indignes, sans se rendre compte qu’on finit parfois par tolérer l’intolérable ».
« on finit parfois par tolérer l’intolérable »
« Nous ne pouvons plus fermer les yeux face à cette situation dramatique. Ce sont des mamans avec leurs nouveaux nés, des femmes enceintes vulnérables à la rue et ce n’est pas acceptable. Aujourd’hui le Samu social est saturé, des places d’hébergement doivent être débloquées. L’Etat doit prendre ses responsabilités, on ne peut plus laisser des familles, des enfants en bas âge à la rue », s’est insurgée Chiraz, sage-femme l’hôpital Saint-Joseph à Paris et co-fondatrice de l’association « Un petit bagage d’amour », au micro de RMC. Alors qu’Emmanuel Macron assurait en 2017 ne plus vouloir « de femmes et d’hommes dans les rues, dans les bois, ou perdus », et ce, au nom de la « dignité » et de « l’humanité », les signataires réclament du gouvernement de mettre « nos engagements et nos actes en cohérence ». « Nous demandons dès aujourd’hui un état des lieux de cette situation de crise sanitaire et humanitaire et des propositions concrètes urgentes en accord avec les recommandations des professionnels et des associations concernées pour honorer les devoirs de la France sur la protection et le respect des droits de ces enfants et de leurs familles », concluent-ils, désabusés.
Il y a quelques jours, 12 associations, dont la Fondation Abbé Pierre et le Secours Populaire, dénonçaient une véritable « crise humanitaire » et demandaient à l’État d’engager un plan d’urgence.
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