Ne pas attendre la fin du mois pour toucher sa paie : le salaire à la demande intéresse les Français
Un récent sondage OpinionWay pour l’entreprise Rosaly, publié le 15 décembre 2022, s’est penché sur les finances des Français.es dans le contexte inflationniste actuel : ainsi, 60% des personnes interrogées avouent avoir déjà été à découvert au cours de leur vie et la moitié d’entre elles le sont très régulièrement. La principale raison évoquée ? Un salaire versé trop tard.
Des découverts récurrents, qui se répercutent sur le quotidien et la santé des individus, qui pourraient être évités à l’aide d’un salaire à la demande. En effet, 49% des Français.es sont séduit.es par le fait de recevoir leur salaire en cours de mois. Les femmes, faisant plus souvent face à des situations financières difficiles, sont aussi plus intéressées que les hommes.
La majorité des Français confrontés au découvert
Recevoir son salaire au fil du mois, au fur et à mesure de ses jours travaillés, pour éviter les découverts bancaires, c’est ce que propose par ailleurs Rosaly, une entreprise prônant le versement de salaire progressif et à la demande et commanditaire donc du sondage évoqué plus haut. L’entreprise vient de révéler que les Français.es, et les salarié.es du privé et du public, y sont en majorité favorables.
D’abord, alors que presque 7 personnes sur 10 âgées de 25 à 34 ans, et presque 80% d’ouvriers, ont déjà été confrontées à une situation de découvert, le manque d’informations empire leurs problèmes financiers : 74% des Français.es ignorent le coût des agios prélevés au titre du découvert bancaire quand 20% ne connaissent pas le montant de leur autorisation de découvert.
Finalement, la majorité des individus interrogés pensent qu’un salaire versé à la fin du mois est la principale cause de leurs budgets serrés et de leurs dépassements bancaires. Ainsi, les Français.es sont près d’un sur deux à adhérer à l’idée d’un versement de salaire à la demande. Un chiffre qui monte à 54% chez les personnes dont le foyer vit avec moins de 2 000 € par mois.
En effet, « la période de tension économique actuelle génère chez les plus précaires un besoin d’immédiateté », explique le communiqué. « Alors que l’inflation pèse sur le reste à vivre de nombreux Français, pouvoir disposer de son salaire à ‘la demande’ en cours de mois, est pour eux la solution contre les agios bancaires et les découverts”, détaille Arbia Smiti, présidente fondatrice de Rosaly.
Un découvert et des agios qui pèsent sur leurs quotidiens
Car les impératifs financiers et les restrictions budgétaires pèsent lourd dans la vie des individus : alors que 60% des Français.es tous âges confondus ont été confrontés à une situation de découvert au moins une fois, en cas de dépassement d’autorisation, plus de la moitié d’entre eux renoncent à au moins une dépense de santé et 45% à leurs courses alimentaires.
D’autre part, “ne pas recevoir sa paie à temps peut aussi entraîner différentes formes de précarité et contraindre les Français à renoncer à des dépenses vitales”, précise toujours le communiqué de presse. Concrètement, presque 4 personnes sur 10 avouent avoir déjà dû renoncer à des courses alimentaires ou à des soins médicaux uniquement en raison de ce retard de salaire.
Acompte de salaire : une obligation légale mais des Français mal informés
Pourtant, le code du travail permet aux salarié.es de pouvoir toucher leur salaire en avance pour affronter leurs dépenses : alors que l’obligation légale du salaire à la demande « n’est pas encore possible en France », l’acompte sur salaire, « c’est-à-dire le versement de 50% du salaire mensuel au 15 du mois, est prévu par la loi pour les salariés du privé aujourd’hui”, rapporte le communiqué.
En effet, l’article L3242-2 du Code du Travail précise que “un acompte correspondant, pour une quinzaine, à la moitié de la rémunération mensuelle, est versé au salarié qui en fait la demande ». Un droit que la majorité des sondé.es méconnaît pourtant : 56 % des salarié.es pensent qu’un employeur a le droit de refuser de verser la moitié de son salaire le 15 du mois et presque 1 salarié.e sur deux se dit angoissé.e par le fait de demander ce versement.
Un salaire à la demande : future obligation des entreprises ?
Finalement, instaurer dans les entreprises la possibilité de demander un salaire à la demande devrait être obligatoire selon 53% des Français.es. Surtout que, si l’on en croit le communiqué, « pour une majorité, la flexibilité de l’employeur en matière de versement de salaire contribue fortement à l’attachement du salarié à son entreprise”.
Ainsi, plus de 6 Français.es sur 10 ayant des revenus faibles se diraient ‘dégoûtés’ par leur employeur s’il refusait de leur verser exceptionnellement une partie de leur salaire avant la fin du mois. Une souplesse financière qui pourrait peut-être aider les Français.es à s’en sortir financièrement alors que 48% des salarié.es du privé déclaraient fin décembre redouter les prochaines semaines.
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