Mon enfant fait des caprices : quelle attitude adopter ?
Vous lui refusez une gourmandise, un jouet, un temps supplémentaire devant la télé et c’est la crise. Colère furieuse et crise de larmes, allongé sur le sol, il tape des points par terre et jure qu’il vous déteste… Christine Brunet, psychologue, donne quelques clés…
Comment gérer les caprices d’un enfant ?
L’attitude à adopter dépend de plusieurs choses : de l’âge de l’enfant, et de quelle sorte de caprice il s’agit. Si l’enfant veut un jouet dans un magasin, il faut lui expliquer que ce n’était pas prévu, et ne pas mettre la pression sur lui. De plus, il faut avoir toujours une autre proposition à lui soumettre pour que l’enfant s’inscrive dans un projet immédiat après le caprice et qu’il ne reste pas crispé. Les parents doivent essayer de contenir leur colère et contourner le caprice plutôt que de se crisper sur la situation. Faites diversion et décalez la réponse, par exemple en parlant de soi, car les histoires des parents intéressent toujours les enfants. Bref, le caprice doit être compensé par autre chose.
Education positive et caprices : les erreurs à ne pas faire
- Il ne faut surtout pas s’énerver, ni crier plus fort que lui. Ceci est inutile, car les parents se mettent hors d’eux et se sentent alors incapables. L’important est d’avoir une bonne communication verbale tout en restant ferme sur votre décision. En outre, le ton que vous allez utiliser doit être adéquat et non pas hurleur, dans quel cas l’enfant ne retiendra que le ton. Il faut enfin le regarder en face et lui expliquer calmement les raisons de votre opposition.
- N’oubliez pas que votre refus doit toujours être justifié. Le non ne suffit pas. Il faut l’expliquer. Pourquoi avoir refusé ou imposer quelque chose ? L’enfant doit comprendre que la décision n’est pas arbitraire mais fondée sur de bonnes raisons. Les désaccords avec les parents l’aident à construire peu à peu son jugement ; pas l’arbitraire ! Il comprendra aussi plus tard que certaines règles lui sont imposées pour sa sécurité et celles-ci sont indiscutables.
- Montrer l’exemple. Un parent colérique qui s’emporte pour un rien, chipote chez les commerçants, joue les chauffards récalcitrants, aura bien des difficultés à faire comprendre à son enfant que les caprices ce n’est pas bien…
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L’éducation bienveillante a la cote auprès de nombreux parents et spécialistes de l’enfance. De quoi s’agit-il ? Comment appliquer ces principes au quotidien ? Focus sur cette méthode positive basée sur le respect mutuel.
Comment réagir aux caprices en public ?
Lors des crises en public, les parents s’imaginent jugés par les autres, ils se sentent coupables et mauvais. Il faut tout d’abord se débarrasser de cette honte et de cette culpabilité et présenter ses excuses aux autres au nom de son enfant. Ainsi l’enfant va prendre en compte la gêne créée, et se sentir considéré. Les parents doivent donc avant tout s’asseoir sur leur gêne et leur crainte d’être un mauvais parent.
Que révèlent les caprices chez un enfant ?
Les caprices cachent une intolérance à la frustration d’un enfant qui n’est pas d’accord avec ce que décide sa mère ou son père, ou bien qui veut faire les choses par lui-même. C’est donc à la fois un désir d’autonomie, une incapacité à résister à une tentation, mais c’est aussi mal supporter une frustration. À travers son accès de colère, il exprime en réalité sa prise de conscience désespérée qu’il n’est plus le centre du monde. C’est pourquoi, le refus qui lui est opposé est ressenti comme une injustice. Toujours agaçants, souvent insupportables, les caprices participent néanmoins à la construction de la personnalité de l’enfant. Il se pose en s’opposant. Néanmoins, il est très rare qu’un enfant ne fasse jamais de caprices, les caprices sont tout à fait normaux. Ils montrent que l’enfant a envie de s’exprimer, qu’il a des tentations, mais quelquefois ces dernières ne sont pas toujours en cohérence avec la journée ou le timing de ses parents. Il faut par conséquent apprendre à l’enfant à patienter, et lui faire comprendre qu’il ne peut pas tout avoir tout de suite. L’essentiel est de ne pas le laisser dans cette pensée qu’il est tout-puissant, et qu’il peut tout faire et tout avoir.
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Caprices chez l’enfant : jusqu’à quel âge ?
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Cette opposition manifeste aussi qu’il a intégré l’idée de ne plus faire un avec sa mère, et qu’il possède des émotions et des désirs qui lui sont propres. C’est donc vers l’âge 2 ans que les premiers caprices apparaissent pour s’estomper vers 7 ans, l’âge dit de raison, quand l’enfant commence à intérioriser les règles qui régissent les rapports sociaux. Si dans cet intervalle de 5 années, les parents n’insufflent pas l’enfant ces règles, ou bien qu’il choisisse de systématiquement céder, les caprices dureront… toute la vie !
« C’est pas bientôt fini ce caprice ? » de Christine Brunet, éditions Albin Michel.
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