Micronutrition : qu'est-ce que c'est ?
A mi-chemin de la nutrition et de la médecine, cette discipline alternative qu’est la micronutrition fait de plus en plus parler d’elle. Mais à qui s’adresse-t-elle ? En quoi consistent ses « traitements » ? Réponses.
Quèsaco la micronutrition ?
Née dans les années 90 à la faveur de multiples avancées scientifiques (médicales et biologiques), la micronutrition nous aide à bien se nourrir pour rester en bonne santé. Mais il ne s’agit pas (seulement) de manger équilibré ! L’approche se veut plus pointue. Son objectif ? Assurer un apport suffsant en micronutriments (vitamines, minéraux, acides aminés, oligoéléments, acides gras essentiels, flavonoïdes, probiotiques…). S’ils sont présents en quantité infime dans notre alimentation (2 %), « ils jouent un rôle clé dans le bon fonctionnement de notre organisme et de nos cellules », explique Laurence Benedetti, médecin nutritionniste, coauteure du livre Maigrir avec la micronutrition (First). Ces micronutriments sont à distinguer des macronutriments (protéines, lipides, glucides) qui composent 98 % de notre nourriture et nous apportent l’énergie dont nous avons besoin au quotidien.
Ça soigne quoi exactement ?
Tous les symptômes et les problèmes que le manque de micronutriments peut générer ! « Par exemple, un déficit en fer peut provoquer une fatigue, un essouffement à l’effort, mais aussi des dysfonctionnements métaboliques moins visibles comme des infections à répétition liées à une baisse de l’immunité, une irritabilité ou encore un ralentissement du fonctionnement de la thyroïde », indique Laurence Benedetti. « La micronutrition se révèle particulièrement pertinente pour traiter les troubles fonctionnels : douleurs musculo-squelettiques, troubles digestifs (syndrome de l’intestin irritable en particulier), problèmes circulatoires, intolérances alimentaires, spasmophilie… Ces troubles ne correspondent pas à une maladie reconnue en tant que telle, mais peuvent néanmoins être invalidants, et la médecine allopathique est démunie pour les traiter », précise le Dr Didier Chos, président de l’Institut européen de diététique et micronutrition (IEDM) et coauteur du guide En bonne santé grâce à la micronutrition (Albin Michel). Plus largement, la discipline est également utilisée pour mettre au point un programme alimentaire ciblé afin de combattre un état de stress, mieux dormir, arrêter de fumer, optimiser une performance sportive, etc.
De quelle manière va-t-on me traiter ?
Pratiquée par des nutritionnistes mais aussi des pharmaciens), naturopathes, diététiciens, sages-femmes, kinésithérapeutes, ostéopathes, la « thérapie » débute par un long questionnaire sur notre état de santé et nos habitudes alimentaires (entre 80 et 100 questions) « pour évaluer les perturbations et pouvoir les corriger précisément », résume Didier Chos. A titre d’exemple, le questionnaire DNS (dopamine-noradrénaline-sérotonine) mesure l’impact de notre alimentation sur le fonctionnement de notre cerveau pour trouver d’éventuelles causes micronutritionnelles à une humeur en berne, à un sommeil en dents de scie, à une diffculté à se concentrer… Les médecins nutritionnistes, eux, peuvent affner l’investigation en demandant des dosages sanguins pratiqués par des laboratoires spécialisés. Une consultation débouche systématiquement sur des conseils alimentaires personnalisés et, si besoin, une supplémentation allant de un à six mois. Dans ce cas, il vous sera conseillé des compléments alimen-taires pouvant contenir des oligoéléments, des probiotiques, des précurseurs de sérotonine, certaines vitamines… En moyenne, de un à trois compléments alimentaires sont prescrits, ce qui représente un coût de 30 à 100 € par mois. Il faut savoir qu’ils ne sont pas remboursés.
Est-ce vraiment utile si je ne souffre d’aucune carence ?
Si la micronutrition n’a pas vocation à traiter les véritables carences en vitamines et en minéraux (qui entraînent des maladies traitées par des médicaments), elle présente un intérêt en cas de déficit, c’est-à-dire lorsque les taux de micronutriments ne sont pas au-dessous des seuils limites, mais bas. Elle met en évidence ces « insuffsances » là où un bilan sanguin classique se révélera normal. « A l’heure de l’appauvrissement des sols et des aliments ultra-transformés, cette thérapeutique alternative combat le syndrome des “calories vides” – quand ce que l’on mange ne présente aucune valeur micronutritionnelle –, assure le Dr Benedetti. Elle convient donc aux personnes qui souhaitent rester en bonne santé et bien vieillir. »
Qui consulter ?
Un micronutritionniste digne de ce nom doit pouvoir se targuer d’un diplôme universitaire (DU) en micronutrition ou avoir suivi une formation à l’Institut européen de diététique et micronutrition (IEDM), une association auprès de laquelle vous pourrez obtenir les coordonnées de spécialistes (tél. : 01 53 86 00 81). Si la formation de l’IEDM est ouverte à tous les professionnels, les DU ne sont pas accessibles aux naturopathes ni aux ostéopathes, sauf s’ils sont médecins. Comptez environ 45 minutes pour un premier rendez-vous qui sera, généralement, suivi d’une ou deux autres consultations. Une séance coûte entre 40 et 70 €, en fonction de votre région et de la réputation du praticien. Mais seules les consultations effectuées par des médecins sont prises en charge par la Sécurité sociale.
Des fiches utiles
Le site de l’IEDM (iedm.asso.fr) met à disposition des livrets pédagogiques (collections « Croquer la vie dans son assiette » et « Echos de la micronutrition ») qui abordent des thématiques variées sur la micronutrition, telles que « Bien manger en attendant bébé », « Bien dormir avec la micronutrition ! », « Fatigue chronique : enfin des solutions… » Ces fiches explicatives et claires donnent des conseils nutritionnels adaptés. On apprend, par exemple, dans le dossier « Et si j’arrêtais de fumer ? », qu’il est important de choyer ses neuromédiateurs lors d’un sevrage tabagique. Ainsi, durant cette période délicate, on peut stimuler la production de dopamine en introduisant une protéine au petit déjeuner (fromage blanc, œuf, saumon, etc.). Tandis que pour « doper » la synthèse de sérotonine (un autre neuromédiateur), il est utile de consommer un fruit frais et un laitage en fin d’après-midi.
En pharmacie aussi
Initiés à la micronutrition le plus souvent par le biais des laboratoires spécialisés (PiLeJe, Nutergia, Solgar, Synergia…) ou de formateurs privés, de nombreux pharmaciens développent cette approche thérapeutique. C’est le cas des 600 adhérents au réseau PharmaVie (pharmavie.fr) qui proposent un entretien d’une trentaine de minutes derrière le comptoir. D’autres professionnels utilisent le programme IoMET mis au point par Nutergia, soit un questionnaire synthétique (rempli dans l’officine ou sur Internet). Objectif dans tous les cas : appréhender les besoins spécifiques en vitamines, en oligoélements, en précurseurs hormonaux, etc. Le pharmacien apporte des conseils alimentaires et d’hygiène de vie, et recommande fréquemment une cure de compléments nutritionnels pour une action en profondeur, de détoxination ou de restructuration cellulaire, par exemple. Il peut aussi orienter vers un spécialiste (nutritionniste, diabétologue, ORL…) s’il le juge nécessaire.
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