Médico-social, "le grand drame humain" de la pénurie de personnel et ses conséquences sur les familles

Lors du dernier Ségur de la santé, en octobre et novembre 2021, députés de droite et de gauche « avaient signalé qu’en écartant les salariés du secteur du médico-social de la liste des personnes bénéficiant d’une augmentation, vous alliez les inciter à démissionner. » À la tribune, Caroline Fiat, députée La France insoumise lors de la discussion de la proposition de loi « portant diverses mesures de justice sociale », le 2 décembre dernier à l’Assemblée.

Son constat se vérifie dans les faits. À tel point que l’Unapei, l’Union des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis, et d’autres représentants du secteur médico-social tirent la sonnette d’alarme.

Le médico-social, un secteur en souffrance

L’Unapei souligne avoir « été alertée ces dernières semaines sur une pénurie de professionnels du secteur médico-social, une filière en souffrance depuis plusieurs années déjà, par manque de moyens et de reconnaissance. Les démissions récentes de nombreux professionnels laissent les personnes en situation de handicap – dont beaucoup d’enfants – sans solution de prise en charge, et les familles, contraintes d’accompagner seules et à temps plein de leur proche, mettant en péril parfois leur équilibre familial, professionnel et financier….Dans certaines régions, des enfants qui étaient pris en charge dans des instituts ont été renvoyés chez eux. »

Début décembre, le réseau Unapei recensait ainsi 120 postes vacants en Haute-Savoie, 116 en Loire-Atlantique, 53 en Savoie, 70 dans le Rhône, 50 dans les Hauts-de-Seine… En Haute-Savoie par exemple, l’Udapei 74 a dû fermer plusieurs services, et a lancé une pétition « pour garantir à chaque personne en situation de handicap un accompagnement digne ».

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« Le personnel médico-social travaille depuis longtemps dans l’ombre. Beaucoup se sont mobilisés pour continuer à accompagner les familles, les enfants pendant le confinement. Mais il y a un tel sentiment d’invisibilité », déplore Sonia Ahéhéhinnou, porte-parole de l’Unapei.

Le point de rupture aurait été atteint après le Ségur de la santé et la revalorisation des salaires du personnel soignant.

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