Marlène Schiappa dévoile les 1ères propositions du Grenelle des violences conjugales
Alors que le Grenelle de lutte contre les violences conjugales touchera à sa fin le 25 novembre prochain, à l’occasion de la Journée pour l’élimination des violences faites aux femmes, les premières propositions des groupes de travail viennent d’être dévoilées.
Lancé le 3 septembre dernier, le Grenelle des violences conjugales touchera à sa fin dans quelques semaines. Ce mardi 29 octobre, les onze groupes de travail qui avaient été chargés d’étudier des questions allant de la justice aux violences économiques, en passant par la prévention et l’hébergement, vont délivrer leur rapport à Marlène Schiappa. Interrogée par nos confrères de La Croix, la Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes a déjà dévoilé les principales mesures, sur les 65 proposées, qui ont retenu son attention.
Réquisitionner les armes à feu dès la première plainte
En premier lieu, la ministre a fait savoir qu’elle souhaitait « réquisitionner les armes à feu dès la première plainte », et de préciser, « ce sont les armes les plus utilisées pour les féminicides, le premier mode opératoire, loin devant les coups. L’approche doit ressembler à celle de la lutte anti-terroriste dans les aéroports : afin d’éliminer les risques, on supprime autant de modes opératoires que possible ». « Le combat sera gagné quand on considérera que les violences conjugales ne sont pas des affaires privées. Ainsi, je retiens les propositions relatives à l’évolution du secret médical. Certains professionnels réclament un secret médical partagé par exemple entre les urgentistes, les avocats et la police pour mieux protéger les femmes », poursuit Marlène Schiappa qui rencontrera prochainement le président du Medef « afin de travailler au rôle des entreprises » et pourquoi pas, mettre en place des « congés exceptionnels afin de permettre aux victimes de faire leurs démarches. »
Un projet de loi autour des « suicides forcés » ?
Des propositions de loi seront également étudiées, notamment pour « l’émancipation économique des femmes » victimes de violences, mais également dans le cas de violences psychologiques. « La notion d’emprise est récente. Ces violences doivent aussi être mieux spécifiées dans la loi qui n’est pas assez claire. Je pense au cas où un homme violent a forcé son ex-conjointe à sauter par la fenêtre. N’a-t-il aucune responsabilité ? Ces « suicides forcés » sont particulièrement évoqués par les experts. Nous travaillons également à mieux rembourser la prise en charge psychologique, encore trop coûteuse. Certaines femmes n’ont pas les moyens de suivre une thérapie et doivent vivre avec leur traumatisme », dénonce la ministre.
La question des enfants témoins de violences
Enfin, si toutes les propositions n’ont pas encore été dévoilées, la question des enfants qui assistent aux violences a également été soulevée. Marlène Schiappa a ainsi rappelé sa volonté de « supprimer l’autorité parentale des hommes ayant tué la mère de leurs enfants », avant d’ajouter, « nous souhaitons modifier la loi et aménager l’autorité parentale dès les premières violences, même si c’est compliqué puisque suspendre l’autorité parentale, c’est ôter les droits et devoir d’un parent, mais aussi ôter l’obligation de payer une pension alimentaire. »
« Une autre proposition vise à supprimer l’obligation d’aide alimentaire aux parents. Devoir subvenir aux besoins d’un père, qui a tué votre mère, c’est une violence supplémentaire », a conclu la secrétaire d’État.
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