Lutte contre le sida : 10 choses à savoir sur le VIH en 2019
Selon le dernier rapport de l’Onusida*, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, « plus de la moitié des personnes porteuses du VIH (53%) ont désormais accès au traitement contre le VIH, et les décès liés au SIDA ont diminué depuis 2005. »
Au total, sur les 36,7 millions de personnes porteuses du VIH, 19,5 millions ont eu accès au traitement en 2016 et les décès liés au SIDA ont chuté de 1,9 million en 2005 à 1 million en 2016.
L’objectif d’ici 2020 : que « 90% des personnes porteuses du VIH soient informées de leur séropositivité, 90% de toutes les personnes diagnostiquées séropositives aient accès à une thérapie antirétrovirale soutenue, et 90% de toutes les personnes ayant accès au traitement antirétroviral soient viro-inactivées. »
À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, il donc important de rappeler les principaux faits et chiffres sur la maladie.
- Les moyens de transmission du virus sont multiples
Il est possible de contracter le VIH de différentes façons :
– si l’on a des rapports sexuels (vaginaux ou anaux) non protégés ou des contacts bucco-génitaux avec une personne infectée.
– la mère transmet le virus à son enfant durant sa grossesse, l’accouchement ou l’allaitement au sein.
– en cas de contact avec du matériel chirurgical contaminé ou d’autres instruments piquants ou coupants.
– via une transfusion de sang ou la transplantation de tissus contaminés.
– en cas d’échange de solutions ou de matériel d’injection (aiguilles ou seringues) contaminés ou de matériel contaminé utilisé pour le tatouage.
- La maladie, incurable, infecte les cellules du système immunitaire
Lorsque l’on contracte le VIH, l’infection affecte le système immunitaire. L’organisme ne peut plus se défendre contre les infections et maladies.
On parle alors de sida lorsque la maladie atteint un stade très avancé, c’est-à-dire le moment où l’infection au VIH déclenche l’une des 20 infections opportunistes ou l’un des cancers liés au VIH.
- Plus de 36 millions de personnes sont infectées dans le monde
36,7 millions de personnes vivent avec le VIH/sida dans le monde en 2016. La même année, 1 million de personnes en sont mortes.
En 2016, environ 6000 nouveaux cas ont été recensées, dont 27% à un stade avancé de l’infection selon Santé Publique France**.
- Environ 1,6 million d’enfants sont atteints du VIH
Près de 160 000 enfants ont été infectés par le VIH en 2016.
Cinq pays sont très touchés : « Botswana, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland et Ouganda ont déjà atteint l’étape du diagnostic et de la thérapie antirétrovirale à vie pour 95% des femmes enceintes et allaitantes porteuses du VIH », selon Onusida.
En 2015, l’OMS a déclaré que Cuba était le premier pays a avoir éliminé la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis. Des résultats du à un suivi complet de la mère : chaque femme séropositive avait accès à des traitements antirétroviraux et à des soins prénataux complets.
On lui propose même un accouchement programmé par césarienne, afin de réduire les risques de transmission du virus dans le cas d’un accouchement par voie basse.
Une avancée majeure également validée en juin 2016, dans 3 autres pays, l’Arménie, le Bélarus et la Thaïlande.
Selon Onusida, « près de 76% des femmes enceintes porteuses du VIH ont eu accès à des médicaments antirétroviraux en 2016, soit une augmentation de 47% depuis 2010. »
- Il existe désormais un traitement d’urgence après un rapport à risque
Afin de lutter – ou de réduire – la charge virale du virus du VIH/sida dans l’organisme des personnes infectées, les scientifiques ont mis au point un traitement antirétroviral. Le but ? Éviter au malade d’infecter son/sa partenaire sexuelle séronégatif.
En prévention, depuis janvier 2016, la France propose la molécule du Truvada en hôpital. Celui-ci peut être prescrit afin d’éviter d’être infecté par le VIH dans le cas d’une relation sexuelle à risques, ce qui contribue aux efforts de prévention de l’infection.
- Pus de 19,5 millions de personnes sous traitement antirétroviral
Une grande majorité de ces personnes infectées vivait dans des pays à revenus faibles et intermédiaires.
Afin de maximiser les chances de survie des personnes infectées au virus, l’OMS a publié en 2016 la deuxième édition anglaise des « Lignes directrices unifiées sur l’utilisation des antirétroviraux pour le traitement et la prévention de l’infection à VIH ».
Elle contient plusieurs nouvelles recommandations, notamment celle de fournir, indépendamment de la numération des cellules CD4, un traitement antirétroviral à vie à tous les enfants, adolescents et adultes vivant avec le VIH, et notamment à toutes les femmes enceintes ou allaitantes, en commençant le plus tôt possible après le diagnostic de l’infection.
- Les personnes séropositives au VIH pourront bientôt avoir accès aux soins funéraires
L’interdiction des soins funéraires pour les défunts porteurs du VIH devrait être mise en place en janvier 2018.
Cette mesure concernera également les personnes atteintes d’hépatites.
- Il existe beaucoup de moyens pour éviter la transmission du VIH
– éviter d’avoir des rapports sexuels à risque, c’est-à-dire utiliser le préservatif dès que cela est possible
– se faire régulièrement dépister aux infections sexuellement transmissibles – surtout si l’on change de partenaire sexuel -, et se faire traiter le cas échéant afin d’éviter la transmission ultérieure à un partenaire sexuel
– toujours utiliser des seringues stériles
– veiller à tester préalablement le sang et les produits sanguins dont on pourrait avoir besoin, pour détecter la présence éventuelle du VIH
– s’adresser pour une circoncision masculine volontaire à un service médical si l’on habite dans un des 14 pays à promouvoir cette intervention
– en cas d’infection par le VIH, commencer une thérapie antirétrovirale le plus tôt possible dans son propre intérêt et pour éviter une transmission du virus au partenaire sexuel, à ceux susceptibles d’utiliser le même matériel d’injection ou, dans le cas des femmes enceintes ou allaitantes, à l’enfant
– utiliser une prophylaxie préexposition avant d’adopter un comportement à haut risque; demander une prophylaxie post-exposition s’il existe un risque d’avoir été exposé à une contamination par le VIH dans le cadre d’activités professionnelles ou extraprofessionnelles
- Des auto-tests permettent aujourd’hui de dépister le Sida
Des auto-tests du VIH sont disponibles en pharmacies françaises. Avec une goutte de sang, l’auto-test permet d’obtenir un résultat en 15 minutes, contre plusieurs jours d’attente dans un centre de dépistage.
Il ne peuvent cependant pas se substituer au dépistage classique (prise de sang), n‘étant pas fiable à 100%, son résultat doit en effet être impérativement confirmé par un test en laboratoire.
Depuis 2010, le nombre de dépistages a augmenté, avec plus de 400.000 tests effectués. 5,4 millions ont été réalisés en laboratoire et 75 000 auto-tests ont été distribués.
* www.unaids.org/fr/resources/documents/2017/20170720_Global_AIDS_update_2017
** http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2017/29-30/pdf/2017_29-30.pdf
Source: Lire L’Article Complet