L’excitante chanson électro-pop de Yelle

Musique. Dansante mais aussi un brin mélancolique est l’électro-pop de la chanteuse de Saint-Brieuc, dans un quatrième album particulièrement réussi.

Ceux qui suivent d’un peu loin la carrière de Yelle pouvaient s’interroger sur l’absence de la chanteuse de Saint-Brieuc des radars de sorties d’albums. Son dernier opus, Complètement fou, date tout de même de 2014.

Ne croyez pas que Julie Budet et Jean-François Perrier, son compagnon, co-auteur et compositeur, se tournaient les pouces dans leur refuge de la baie de Saint-Brieuc. Les fans s’étaient, eux, réjouis, d’avoir pu entendre pas moins de quatre nouveaux singles depuis 2016.

« On voulait avoir la liberté de sortir un titre de temps en temps, explique Julie, au téléphone, alors que le duo file en taxi enregistrer l’émission Quotidien, sur TMC. On voulait papillonner un peu… »

Auparavant, dans la foulée de Complètement fou, il y a eu une longue tournée mondiale. Et comme ils voulaient un bonus scène, ils sont repartis peu après, dans une autre tournée, mais des clubs cette fois.

Aux États-Unis d’abord

« On a trouvé une nouvelle formule appelée les Yelle Club Parties, plus légère. On était toujours trois sur scène, mais plus proches du public. C’était très physique avec des morceaux enchaînés comme dans un DJ set. »

Une centaine de dates, aux États-Unis où ils ont un public, mais aussi au Canada, en Asie, au Mexique et en Europe. Ce contact privilégié avec les fans, Yelle le raconte dans Mon beau chagrin, entre fatigue et excitation : « On aime ce qu’on peut partager avec eux, écouter leurs histoires. Il y a un peu de tristesse quand on doit partir, les laisser devenir des souvenirs… »

Le succès de Yelle sur scène a été immédiat, dès les débuts en 2007-2008. « À l’étranger, nous avons une bonne réputation de groupe live alors qu’on chante en français. Nous ne l’expliquons pas vraiment. »

Peut-être ce côté pop française des années 1980. Et cette manière de trouver des petites phrases toutes simples interprétées en boucle, à en devenir hypnotiques. Comme dans Karaté : « Comment t’es sur le tatami/Quand t’es pas caché/Quand t’as pas d’amis/Ton kimono est un pyjama. » «  J’aime utiliser les mots comme de la rythmique pour que ça chante dans les têtes. »

D’autres titres, plus écrits, entrent dans l’intimité de personnages féminins qui, peut-être, lui ressemblent. Femme en noir, femme-ennui, femme en peur, femme animale… « Avec cet album, je libère quelque chose de plus personnel », explique-t-elle, alors que dans Peine de mort, troublante chanson sur le deuil écrite après la mort de son père, le chanteur François Budet, elle inverse les rôles en imaginant le point de vue du disparu.

Pionnière d’une chanson électro-pop en français qui a su séduire au-delà des frontières, avant Christine and the Queens, Aloïse Sauvage, Suzane ou Clara Luciani, Yelle pourrait, avec cet album, trouver une plus juste place dans son pays. Histoire de chanter avec le sourire Je t’aime encore, un titre où elle évoque sa relation particulière avec l’Hexagone. À l’image de la célèbre Lettre à France de Michel Polnareff.

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