Les Serpentard font-ils de meilleurs parents que les Serdaigle ?
- TF1 diffuse vendredi soir l’émission spéciale Retour à Poudlard.
- De nombreux fans de l’univers Harry Potter sont aujourd’hui parents et réfléchissent à la manière de transmettre la passion à leurs enfants.
- 20 Minutes a interrogé plusieurs d’entre eux pour évoquer leur pédagogie à l’aune de leurs « maisons » de Poudlard.
Des larmes, des déclarations d’amour, des souvenirs, des bons sentiments… Et quelques anecdotes croustillantes. La réunion d’anciens élèves Retour à Poudlard est diffusée vendredi soir sur TF1. On y retrouve les actrices et acteurs principaux et secondaires de la saga Harry Potter, à commencer par le trio culte formé par Emma Watson, Daniel Radcliffe et Rupert Grint.
Hermione, Harry et Ron ont naturellement pris un coup de vieux, douze ans après la fin du tournage du huitième et dernier volet de leurs aventures cinématographiques. Mais ceux qui auront peut-être le plus gros coup de saudade, ce sont sûrement les fans. 20 Minutes en a interrogé plusieurs parmi les centaines qui ont répondu à notre appel à contribution lors de la diffusion du documentaire sur Salto, en janvier. Notamment les « vieux » fans. En somme : les darons.
Un doudou pour adultes
Anne-Sophie est maman de trois enfants, de 4 à 10 ans. Elle se définit comme « une fan hardcore de Harry Potter ». Elle relit les sept livres une fois par an et « préfère ne pas compter » le nombre de fois où elle revoit les films. « Je n’ai pas voulu regarder le documentaire parce que j’avais peur que ça me bouleverse trop. » A 40 ans tout rond, Anne-Sophie utilise, comme de nombreux fans de sa génération, Harry Potter comme un doudou réconfortant.
« Les films sont à la fois drôles, angoissants, dynamiques, touchants, complexes et merveilleux, essaye de résumer Fanny, maman de jumelles de huit ans. A chaque fois que je m’y replonge, c’est toujours quand je me sens un peu triste ou déprimée, ou pour les événements de la vie, les anniversaires ou fêtes comme Noël. Quand je regarde les films, je retombe en enfance dans le sens où je retrouve des émotions fortes et pures, que j’avais enfant. La peur, la joie, l’émerveillement de la magie… »
La culture H
Thibaut, papa de deux garçons de 7 et 4 ans, a les mêmes symptômes. Fan, et collectionneur compulsif, de l’univers Harry Potter, il se fâche souvent avec sa femme à ce sujet. « Elle aime bien les films mais ne comprend pas mon besoin de les revoir très souvent. Elle se moque de moi à propos de ma passion dévorante mais avec l’arrivée des enfants, on a eu de vraies engueulades à cause de ça… »
Et oui, quelle sorte de parents sont les adultes fans de Harry Potter ? Si Thibaut veut à tout prix que ces enfants découvrent Harry Potter, il ne tient pas forcément à en faire des fans. « C’est mon truc, ma génération. S’ils n’aiment pas, ce n’est pas grave. Mais c’est de la culture générale à mon avis. Il faut connaître, c’est incontournable. »
Accompagner la découverte
La plupart des fans interrogés sont sur la même ligne. Mais leur avis diverge sur la dose d’Harry Potter à administrer à leurs rejetons. Déjà, ils se divisent à peu près équitablement sur une question : Faut-il commencer par lire les livres ? Adèle, maman d’une fille de 5 ans, est sur cette ligne : « J’ai lu le premier livre avec elle. J’aimerais qu’elle lise le second en partie seule, quand elle saura lire, bien sûr. »
D’autres fans n’ont pas la patience d’attendre que leurs enfants sachent lire avant de les plonger dans le bain magique. « J’ai peur que mon fils se fasse spoiler l’intrigue à l’école, explique Noémie. Je veux qu’il découvre la fin, les rebondissements, qu’il ait cette surprise. Son père lui montre les Star Wars pour la même raison. »
Les Serdaigle rigoristes ou les Serpentard arrivistes ?
D’autres dilemmes divisent les fans. Montrer les derniers films avant l’âge conseillé ou non ? Pousser à la lecture même si l’enfant n’accroche pas ou non ? Lui prêter les jouets de collections un peu chers ou non ? Derrière ce genre de choix se dessinent des familles de fans, voire des « maisons ».
Sans vouloir caricaturer (mais quand même un peu), les fans de type Serdaigle ont une approche orthodoxe : on lit TOUS les livres avant de voir les films, on complète la découverte avec la lecture d’encyclopédie sur l’univers étendu des sorciers… Les rares fans qui se revendiquent de Serpentard ont une approche plus distancée. « Connaître et aimer Harry Potter est une arme pour affronter l’âge adulte, estime ainsi Thibaut. Je veux leur offrir ça. Mais après, c’est leur vie… »
La passion en héritage
L’armée de Dumbledore, fans de Gryffondor, essaye d’initier leurs enfants à la dévotion en les plongeant allègrement dans l’univers. Adèle a habillé sa fille de rouge et de jaune pour sa rentrée en CP. Fanny a décoré la chambre des siennes aux couleurs de sa maison fétiche : « J’ai même pensé leur offrir une chouette harfang mais ce n’était pas possible… »
Comme souvent, les Poufsouffle sont les plus pondérés et sages. « Je veux que mes enfants se fabriquent leur propre souvenir, qu’ils vivent leurs émotions à eux, explique Anne-Sophie. Mais je fais partie de leur vie, et Harry Potter fait partie de ma vie. Et l’enfant que j’ai été participe aussi à leur éducation. J’aimerais que cette passion nous réunisse tous, mon moi enfant, mon moi adulte et eux. Mais si à la fin ils préfèrent A la croisée des mondes, je ne vais pas les déshériter pour autant… »
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