Les plantes et la médecine naturelle, l’autre facette de Rika Zaraï
Chanteuse très populaire dans les années 1960-70, Rika Zaraï s’est éteinte à l’âge de 82 ans. Connue pour ses chansons Casatchock ou Exodus, elle avait également une autre passion : les plantes. En 1985, elle rencontre un immense succès en librairie avec Ma médecine naturelle, écrit avec l’auteur
Dan Franck. Elle vend près de 3 millions d’exemplaires du livre, suivi d’autres, comme Mes secrets naturels ou Ces émotions qui guérissent.
Cette activité lui a valu le surnom de « Madame tisane », ainsi que de nombreuses moqueries. Vivement critiquée dans le milieu médical, la chanteuse a également eu des démêlés avec la justice.
Un tollé dans le monde médical
« L’état pré-cancéreux et cancéreux appelle au secours ail et betterave rouge, la ménopause recule surtout quand le cassis s’impose, l’obésité se dégonfle à la vue du poireau », écrivait-elle notamment. Elle affirmait également que le miel était « un excellent alimet pour prévenir et traiter le cancer » et qu’une personne atteinte du sida pouvait « redevenir séronégatif » à condition de suivre des soins naturels, principalement « à base de buis et d’argile ».
Des affirmations qui ont très vite provoqué un tollé, dans le monde médical et au-delà. Ainsi, des journaux titraient : « Rika Zaraï danger public », et du côté des caricaturistes, « Rika Zaraï ? Grâce à ses plantes, je peux enfin l’écouter pendant des heures ! ».
En justice pour exercice illégal de la pharmacie
Avec son second mari, Jean-Pierre Magnier, elle crée un établissement, Pronatura (près d’Angers), destiné à fournir des plantes de premier choix. Le conseil de l’Ordre des pharmaciens n’apprécie pas l’ouverture de l’usine et la commercialisation de ses plantes dans les supermarchés. En 1989, il traîne Rika Zaraï et son mari en justice pour exercice illégal de la pharmacie.
Ses problèmes font la une des médias. « Jusqu’alors et en dépit des attaques sévères autant que fondées de l’institution médicale, le « système Zaraï » semblait pouvoir fonctionner et prospérer en toute impunité », notait Le Monde en janvier 1989. Elle reçoit en peu de temps 80.000 lettres de soutien du public. Après des années de procédure, elle est définitivement relaxée en 1994. Mais l’usine, en faillite, a fermé.
En 2013, quelques années après avoir été victime d’un AVC, Rika Zaraï était revenue sur ces accusations. « Je ne suis pas une vieille midinette qui chante uniquement les fleurs, le ciel bleu. J’avais étudié la santé pendant dix ans avant d’écrire [mes livres], ce n’était pas une lubie. Manger cinq fruits et légumes par jour, je le disais déjà à l’époque », assurait-elle au Parisien.
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