Les plaintes pour piqûres en soirée se mutliplient partout en France
Les malaises se multiplient et le mystère demeure. De nouvelles plaintes ont été déposées par des dizaines de personnes qui pensent avoir été piquées à leur insu en soirée. Les signalements s’étendent à travers toute la France.
Une jeune fille paralysée plusieurs jours à Béziers
Dans l’Hérault, neuf plaintes ont été déposées pour des faits survenus dans la nuit du 17 au 18 avril 2022. Une femme avait déposée une première plainte à propos de faits similaires qui se seraient déroulé dans la nuit du 6 au 7 avril dans un autre établissement de nuit.
Les victimes disent avoir été prises de bouffées de chaleur, nausées, malaises ou encore de pertes d’équilibre. « J’ai senti comme une piqûre mais j’ai pensé à une fille qui m’avait frôlé d’un peu trop près avec une robe à paillettes parce que ça pique (…). En quelques minutes j’ai eu la tête qui tournait, puis un malaise et enfin mes jambes m’ont lâché », raconte Arthur, 17 ans bientôt révolus, à Midi Libre.
Une jeune fille anonyme a raconté à l’AFP avoir été « paralysée du côté droit pendant deux jours », après avoir été touchée à la cuisse et jusqu’au nerf sciatique.
Jeudi 21 avril, Raphaël Balland, procureur de Béziers, a lancé un appel pour que les potentielles victimes se fassent tester le plus rapidement possible afin de détecter des traces de produits toxiques dans leur sang. Une enquête a été ouverte pour « administration de substances nuisibles », elle a été confiée au commissariat de Béziers et à la police judiciaire de Montpellier.
D’après une source proche du dossier, citée par le site spécialisé Actu 17, une trentaine de mains courantes ont été enregistrées au commissariat de la ville.
Des cas en marge d’un festival de musique
En Dordogne, deux jeunes hommes ont déclaré avoir également été piqués alors qu’ils étaient sortis en boîte de nuit, samedi 9 avril 2022. Âgés de 18 et 24 ans, ils n’ont pas ressenti de piqûre pendant la soirée, mais disent s’être sentis « très fatigués » au cours de la nuit même et les jours suivants, a précisé la procureure de la République de Périgueux Solène Belaouar, à France Bleu.
Les deux jeunes ont constaté des traces de piqûres à la cuisse et l’abdomen et ont décidé de porter plainte trois jours après les faits.
Samedi 23 avril 2022, le parquet de Bourges a ouvert une enquête après des signalements de piqûres en marge du festival de musique Printemps de Bourge, a révélé le Berry Républicain. Quatre festivaliers ont porté plaintes, ils expliquent avoir été piqués lors de concerts de rap à la Halle au blé, mercredi et jeudi.
Des analyses de leur sang sont toujours en cours. La direction du festival, relayée par Franceinfo, a précisé avoir renforcé sa sécurité et a sensibilisé le public à être plus vigilant.
Multiplication des plaintes depuis le mois de février
Depuis le 16 février 2022, date de réouverture des boîtes de nuit, plusieurs dizaines de personnes ont témoigné de faits similaires. À Nantes, 23 personnes ont constaté des traces de piqûres après avoir passé des soirées dans la ville. Parmi elles, 20 femmes et 3 hommes. 17 d’entre elles ont porté plainte.
Plus précisément, dans la nuit du jeudi 24 février au vendredi 25 février, sept jeunes femmes avaient même été prises en charge par les équipes de l’établissement nocturne Warehouse, disant qu’elles souffraient de maux de tête, de vertiges, de nausées, et de malaises.
À Amiens également, une jeune femme de 23 ans a été prise en charge par les pompiers de la Somme, dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 avril. Celle-ci n’a pas porté plainte.
La victime a déclaré aux secours avoir été touchée au bras sur la piste de dans de l’établissement Le Moon, précise France Bleu Picardie, et s’être retrouvée très mal en point. La police d’Amiens a ouvert une enquête et des analyses toxicologiques sont en cours.
Un cas positif au GHB
Parmi tous les cas rapporté depuis le début de l’année, pour l’heure, seule une analyse toxicologique s’est révélée positive. Matteo, un jeune homme de 20 ans agressé à Grenoble vendredi 15 avril aurait été drogué au GHB, aussi appelée drogue du violeur.
Il explique à France Bleu avoir trouvé une ecchymose derrière son genou, avec un point rouge au milieu. Matteo s’est alors rendu à l’hôpital et des traces de GHB ont été trouvées dans son organisme à la suite de sa virée au Barberousse, établissement situé dans le centre-ville de Grenoble.
Au total, les commissariats de Grenoble et de Saint-Ismier ont recueilli les plaintes de cinq femmes et deux hommes, âgés de 17 à 22 ans, qui pensent avoir été piqués entre le 15 et le 17 avril 2022.
Aucune agression sexuelle ou physique, et aucun vol n’a été signalé en marge de ces potentielles injections sur le sol français. Au Royaume-Uni cependant, où les cas se sont dangereusement enchaînés depuis novembre 2021, de nombreuses femmes ont témoigné leur crainte d’être agressées après avoir été droguées contre leur gré. Elles se sont organisées derrière le mouvement Balance Ton Bar, pour interpeller les pouvoirs publics locaux afin qu’ils les protègent.
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