Les pharaons donnent une leçon de « fame » au Mucem de Marseille

  • Ce mercredi s’ouvre à Marseille l’exposition Pharaons Superstars.
  • Cette exposition questionne les ressorts de la célébrité pour ceux qui ont consisté les premières vedettes de l’Histoire de l’humanité, encore aujourd’hui.

Votre rêve, c’est d’avoir plus de followers que Nabilla et plus de disques d’or que Jul ? Pas la peine de suivre ces pseudo-formations en ligne pour obtenir le succès. Il suffit de visiter l’exposition Pharaons Superstars au Mucem de Marseille qui s’ouvre ce mercredi, à en croire le commissaire de l’exposition Frédéric Mougenot.

« On a tous entendu parler de Beyoncé ou d’Elvis Presley, sourit ce dernier. On a aussi tous entendu parler de Néfertiti ou de Toutankhamon. Pourtant, ils ont l’air, a priori, moins existants comme ça sur le papier. Les trésors archéologiques nous font voir que c’est pas le cas et qu’ils nous font aussi rêver. » 20 Minutes vous livre les cinq secrets des pharaons mis en avant par cette exposition pour avoir la « fame » comme Ramsès II.

Une trace, tu laisseras

« Pour que ce souvenir persiste ou redémarre, il faut toujours un support matériel, un texte, une image, sans quoi on sombre dans l’oubli, souligne Frédéric Mougenot. Si on se rappelle de Toutankhamon, c’est surtout pour son trésor funéraire. S’il n’y avait pas eu ce trésor funéraire, il serait un des pharaons de troisième ou cinquième zone. Et ça résonne forcément avec notre société de l’image à tout prix, des réseaux sociaux qui posent la question de la rapidité de ces images. Un colosse en pierre de 12 mètres de haut, ça peut se casser, mais avant de totalement disparaître, il faut beaucoup de temps. » Le Mucem accueille d’ailleurs dans le cadre de cette exposition un imposant poing provenant d’une statue colossale de Ramsès II. Adieu les chorés TikTok, bonjour une sculpture comme dans Ghost

Grand, tu viseras

Pour marquer son temps, et surtout se faire remarquer, la démesure n’est pas un vilain défaut… Bien au contraire. Tout au long de l’exposition, on note un lien entre la célébrité des pharaons et leur fièvre bâtisseuse qui entretient une certaine fascination. « Le pharaon Kheops est celui qui a construit le monument le plus haut de l’humanité jusqu’à la construction des cathédrales au Moyen-Âge, note Frédéric Mougenot. Cela a forcément eu un impact sur la mentalité et le folklore local. Le nom de ce bâtisseur de pyramides reste très vivace dans la culture égyptienne antique, plus de 1.000 ans après son règne. »

Soigner ton image, tu veilleras

On aimerait dire le contraire. Mais visiblement, l’apparence, ça compte pour être un peu connu. Ou du moins, ça aide, quand on est une jolie reine d’Egypte comme Nefertiti. « Au XIXe siècle, on redécouvre Néfertiti, explique Frédéric Mougenot. Quand on découvre son buste, sa beauté correspond aux canons de beauté de l’époque. » Une image qui a ensuite traversé les siècles, au point que le buste de Néfertiti soit une des sculptures les plus connues de l’Egypte antique.

Une âme de « Serge le Mytho », tu auras

Et si le secret de ceux qui deviennent des légendes, c’est d’en être, justement ? Plusieurs pharaons très célèbres à certaines périodes de l’Histoire fondent leur prestige sur des histoires totalement fantasmées, quand ce n’est pas leur existence même qui reste à prouver. « Ramsès II se starifie à partir du XIXe siècle, souligne Frédéric Mougenot. On associe alors Ramsès comme le pharaon le plus glorieux, avec une cour luxueuse. Mais on sait aujourd’hui que c’est tout à fait légendaire. »

Lucide, tu resteras

« Les célébrités d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui, et peut-être pas celle de demain, avertit Frédéric Mougenot. Qui se souvient de Nectanébo, qui passait au Moyen-Âge pour le père d’Alexandre le Grand, ou encore d’Amasis, Psammétique ou Sésostris, célébrés en Europe au XVIIIe siècle ? Sans parler de Sesostris III ou d’Amenemhat III, vénérés par les Egyptiens du Ier millénaire. » Même les pharaons peuvent donc devenir has been du jour au lendemain.

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