« Les Petits Meurtres d’Agatha Christie » tournent la page en chansons

  • France 2 diffuse ce vendredi le final de la saison 2 des « Petits meurtres d’Agatha Christie ».
  • L’occasion de dire au revoir au commissaire Laurence, à sa secrétaire Marlène et à la journaliste Alice avec un épisode en forme de comédie musicale.
  • Sophie Révil, la productrice de la série, raconte à 20 Minutes les coulisses de cet épisode exceptionnel.

Adieu irrésistible commissaire Laurence, sa délicieuse secrétaire Marlène et la pétulante journaliste Alice Avril ! France 2 diffuse ce vendredi « Un cadavre au petit-déjeuner », le dernier épisode de la deuxième saison de sa série à succès Les Petits Meurtres d’Agatha Christie. « On voulait faire un final, qui soit un feu d’artifice et un cadeau à nos fans », raconte à 20 Minutes, Sophie Révil, la productrice de la série. Les héros de la saison 2 des Petits Meurtres tirent ainsi leur révérence avec une comédie musicale.

« En 2017, La La Land a ramené la comédie musicale dans nos esprits », explique la productrice. Et la
comédie musicale colle bien avec l’esprit de la série de France 2 : « C’est un genre très ludique, pas réaliste, on est dans l’enchantement et dans le rêve. Cela correspond à l’ADN de la série où l’on s’amuse dans un monde un peu imaginaire, même si les sentiments sont bien réels. Les petits meurtres d’Agatha Christie sont un voyage comme l’est la comédie musicale. »

Un mix de polar et de comédie musicale

Après avoir mélangé polar et comédie, Les petits meurtres mènent l’enquête en chantant et en dansant : « encore une idée folle pour nos personnages, une de plus ! », commente Sophie Révil.

L’idée de finir la saison avec une comédie musicale a enthousiasmé l’équipe et les comédiens : « Les Petits meurtres, c’est une famille. Cela faisait sept ans qu’ils tournaient ensemble, ces comédiens s’aiment beaucoup. Ils sont très copains. Ils étaient heureux de relever ce challenge, de prendre ces cours de danse et de chant ensemble. Ça s’est fait dans une grande bonne humeur. »

Une histoire complètement originale

Autre nouveauté, l’intrigue de l’épisode n’est pas tirée d’un roman d’Agatha Christie. « On a obtenu le droit de l’arrière-petit-fils d’Agatha Christie, James Prichard, un grand fan des Petits meurtres, très bienveillant et protecteur avec nous », se réjouit la productrice.

L’histoire commence lorsque Alice Avril se réveille au petit matin dans son lit à côté d’un cadavre. Aucun souvenir de ce qui s’est passé, sauf une sérieuse gueule de bois. « J’avais cette idée de ce cadavre qui allait se balader un peu partout, qu’il fallait cacher », explique la productrice, qui assume le clin d’œil au film d’Hitchcock Mais qui a tué Harry ? D’ailleurs, « Shirley MacLaine est héroïne de ce film et elle a servi d’inspiration pour la rousse et pétulante Alice Avril des Petits meurtres ».

Douze titres inédits

L’écriture des chansons a été confiée à Thierry Debroux, « un des auteurs historiques de la série » qui avait cocréé les personnages. « Thierry Debroux est auteur de pièces de théâtre et dirige le Théâtre Royal du Parc à Bruxelles. Il écrit souvent des chansons dans ses spectacles. Je savais qu’il écrivait de belles chansons », souligne la productrice.

L’épisode final contient 12 chansons originales. « On a travaillé ces paroles pendant des mois afin qu’il y ait tout l’humour, tout l’esprit des Petits meurtres. La chanson “Pour se débarrasser d’un corps” par exemple contient cette sorte d’humour noir, de second degré, de décalage qui nous caractérise », indique Sophie Révil.

Pour la musique, la production a fait appel à trois jeunes compositeurs Moïra Conrath, Ludwig Gorhan et Laurent Avenard. « Moïra Conrath est également chanteuse et a coaché tous les comédiens pour le chant », précise-t-elle.

Les chansons ont été enregistrées en studio, mais pas de disque prévu pour le moment : « On y a réfléchi et on ne l’a pas fait parce que c’est un sacré budget et que ce n’est pas notre métier. Si jamais il y a un déchaînement de passions autour de cette comédie musicale, peut-être qu’on le fera. »

Douze numéros de comédie musicale

La distribution a répété deux mois avec la chorégraphe Corinne Devaux, qui a conçu tous les numéros. « On avait dit aux comédiens dès le départ : “Ce n’est pas en deux mois qu’on va faire de vous des danseurs professionnels. Donc, ce n’est pas grave si c’est imparfait, c’est Laurence, Avril et Marlène qui dansent, entouré de danseurs professionnels” », détaille Sophie Révil.

Les numéros sont des « hommages aux comédies musicales qu’on aime. West Side Story, évidemment Jacques Demy et Les Demoiselles de Rochefort avec Avril en jaune et Marlène en rose, La La Land pour la dernière scène, un hommage à Fred Aster et Ginger Rogers avec la valse très glamour de Laurence et Marlène », énumère la productrice.

L’épisode a été tourné en vingt-quatre jours contre vingt-deux jours et demi habituellement. « Une énergie a emporté tout le monde, ce qui fait qu’on y est arrivé parce que normalement, ce genre de film, ça se tourne plutôt en cinquante ou soixante jours », félicite Sophie Révil, qui se souvient d’une ambiance de tournage « fébrile, très gaie, et très émouvante à la fin. »

Toute l’équipe de la société de production Escazal Films et celle des Petits meurtres, « soit une centaine de personnes », ont fait de la figuration dans la scène finale « pour accompagner les trois héros vers leur destin ». « Et là, il y a eu des larmes parce que pour nous, c’est dix ans de travail », confie la productrice.

Une saison 3 dans les années 1970

Si Laurence, Avril et Marlène nous quittent en chansons, cet épisode ne marque pas la fin de la série, puisqu’une saison 3 des Petits meurtres d’Agatha Christie est en préparation. « La suite va se dérouler dans les années 1970, en 1972 précisément », annonce la productrice, soit pendant la deuxième vague féministe et du « machisme triomphant. »

« Les petits meurtres sont une série féministe. En saison 2, Alice Avril était le porte-parole des femmes. On a souvent des épisodes sur le viol, sur le harcèlement au travail. Mine de rien, on parlait de sujets très actuels tandis qu’Alice Avril essayait de faire sortir Marlène de sa position de potiche », explique Sophie Révil.

Et de donner quelques informations sur l’intrigue de cette nouvelle époque : « On a imaginé qu’en 1972, il y avait une expérience faite au commissariat de Lille et que la première femme commissaire en France y était nommée. Dans la réalité, le concours de commissaire s’est ouvert aux femmes seulement en 1974. »

Cette femme commissaire sera jouée par Émilie Gavois-Kahn. « Elle repousse tous les machos du commissariat et prend pour la seconder une tête brûlée incontrôlable, l’inspecteur Beretta, joué par
Arthur Dupont, qui est un peu David Starsky de Starsky et Hutch. Elle l’oblige à faire une thérapie avec une jeune psychologue, Rose, interprétée par
Chloé Chaudoye », poursuit-elle.

Les familiers des Petits meurtres d’Agatha Christie retrouveront tout ce qui fait la saveur de la série : « la comédie qui se mélange aux polars et des visuels qui sont un ravissement pour les yeux et pour l’imaginaire. » Nul doute que les décors et les costumes des seventies offriront « de quoi s’amuser et un univers totalement ludique. »

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