Les mini-maisons séduisent les Français

Vivre avec moins mais bien est le nouveau mantra d’époque. Les tiny houses, ces micro-habitats au design inventif, répondent parfaitement à ce besoin de simplicité heureuse. Et font de plus en plus d’adeptes en France.

Objet d’un phénomène encore timide mais qui prend de l’ampleur, le concept des Tiny Houses («maisons minuscules») ne cesse d’attirer de nouveaux adeptes. Signe de cet essor ? De plus en plus d’entreprises se mettent à fabriquer ces micromaisons mobiles (La Tiny House, Baluchon, GoSun Dream, L’Artiny…), jusqu’à Ikea qui vient de dévoiler le prototype d’une Tiny House de 17 m2. Né aux États-Unis, entre 2005 et 2008, après l’ouragan Katrina et la crise des subprimes, ce type d’habitat aux allures de maison de poupée (moins de 40 m2, posés sur un châssis de remorque) s’est d’abord imposé comme une solution de logement provisoire pour des Américains jetés à la rue. Mais, depuis, les Tiny Houses ont suscité un engouement plus large, devenant un mode de vie alternatif en France.

Économique et philosophique

L’un des attraits de ces cabanes améliorées, c’est leur prix. En France, comme Outre-Atlantique, les Tiny Houses représentent une solution économique face à la hausse du prix de l’immobilier, puisqu’elles coûtent moins cher à l’achat (autour de 60.000 €) et sont exemptées des taxes des logements classiques en raison de leur mobilité. Mais là n’est pas l’essentiel. «La recherche d’une ascèse et le besoin d’immersion dans la nature sont les leviers idéologiques principaux qui poussent à l’acquisition d’une Tiny House», décrypte l’architecte et anthropologue Emmanuel Stern (1). À vivre dans un petit espace, on s’allège du superflu, on va à l’essentiel. Un art de vivre minimaliste proche de celui défendu par le philosophe américain Henry David Thoreau, qui, dans son ouvrage Walden ou la vie dans les bois, critiquait la société de consommation à travers le récit de sa retraite dans sa petite cabane au milieu des bois.

Nature et liberté

Le site Parcel loue des Tiny Houses écoresponsables pour des séjours en pleine nature.

«L’objectif de réduction des besoins va souvent de pair avec aspiration écologique», complète Emmanuel Stern. Les micromaisons sont construites avec des matériaux bios sourcés et bénéficient d’une structure qui minimise la consommation énergétique (divisée par 10). «Sans oublier l’absence de fondations de ces structures, souligne l’expert. Cela évite d’impacter la terre sur plusieurs générations, comme une maison classique.»

Le caractère mobile de ces micro-habitats offre aussi une totale liberté. On pose sa maison (il faut quand même une autorisation en se renseignant auprès de la Fédération de l’habitat réversible), et on change de cadre de vie quand on le souhaite. Pour goûter à l’esprit de cette slow life, des séjours touristiques écoresponsables dans des Tiny Houses, posées en pleine nature, se développent dans l’Hexagone (comme sur Parceltinyhouse.com). Mais certains franchissent le pas et choisissent de faire de ces micromaisons leurs résidences principales. Bientôt va se bâtir un premier quartier de huit Tiny Houses dans la ville de Rezé, près de Nantes. Ce village expérimental est ouvert à tous, à condition d’en faire la demande à la municipalité et de s’engager à choisir un constructeur local. Un passeport pour la liberté…

(1) Emmanuel Stern, auteur de Tour de France des maisons écologiques, Éditions Alternatives.

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