Les journalistes refusent de se « mettre au pas » de Gérald Darmanin
Dans son nouveau «Schéma national du maintien de l’ordre », destiné aux policiers et gendarmes et rendu public le 17 septembre, le ministère de l’Intérieur reconnaît la nécessité d’une « meilleure prise en compte de la présence des journalistes au sein des opérations de maintien de l’ordre, fondée notamment sur une meilleure connaissance mutuelle ». Un texte qui « porte atteinte à la
liberté d’informer », s’alarment une quarantaine de SDJ (sociétés de journalistes), dont l’AFP, Arrêt sur images, BFMTV, Challenges, Courrier international, Les Echos, Europe 1, L’Express, Le Figaro, France 2, franceinfo et 20 Minutes, dans une
tribune publiée mardi sur le site du Monde, appelant le ministère de l’Intérieur à « corriger » ces mesures.
« Dans un contexte déjà très dégradé pour les journalistes lors de leur couverture des manifestations », le nouveau « schéma national du maintien de l’ordre », publié jeudi, n’est pas conforme aux « principes français et européens de la liberté d’informateur », estiment les signataires.
« Empêcher les journalistes de rendre pleinement compte des manifestations »
Ce schéma prévoit notamment « la création d’un canal d’échange entre les forces de l’ordre et les journalistes titulaires d’une carte de presse, et accrédités auprès des autorités », rappellent les signataires.
« L’exercice de la profession de journaliste, défini dans le code du travail, ne nécessite pas la possession d’une carte de presse », rétorquent les SDJ, « tant pour la couverture des manifestations dans l’espace public que pour l’identification » requise pour les équipements de protection.
En outre, le document « rappelle » que « le délit constitué par le fait de se maintenir dans un attroupement après la sommation ne comporte aucune exception, y compris au profit des journalistes ou des membres d’associations ».
Un « feu vert accordé par le ministre de l’Intérieur aux forces de l’ordre pour empêcher les journalistes de rendre pleinement compte des manifestations, y compris de leurs dispersions ou de leurs dérapages », selon les rédactions.
Un texte qui entend « mettre au pas » les journalistes
C’est d’autant « plus inacceptable » que cela « fait suite à de nombreux abus policiers constatés envers les journalistes lors des récents mouvements sociaux et dénoncés, entre autres, par le Conseil de l’Europe », estiment les SDJ, appelant le « ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à corriger » sa copie.
Dans un communiqué publié vendredi, le Syndicat national des journalistes (SNJ) avait également dénoncé ce texte qui, sous couvert « d’assurer une prise en compte optimale des journalistes » pendant les manifestations, entend selon lui les « mettre au pas ».
« Sous Christophe Castaner », le prédécesseur de Gérald Darmanin, « plus de 200 journalistes « ont été « empêchés de travailler par les forces de police et de gendarmerie », affirme le SNJ.
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