Les fortes chaleurs suspectées de favoriser les fausses couches
Selon les derniers chiffres publiés dans la revue scientifique The Lancet, 23 millions de fausses couches sont déclarées chaque année dans le monde, soit environ 15% des grossesses.
Souvent fortuites, ces interruptions involontaires de grossesse peuvent parfois s’expliquer. Et les conditions météorologiques pourrait être un facteur majeur.
Une étude de la Boston University School Of Public Health publiée dans le journal Epidemiology, en mai 2022, avance que les fortes chaleurs peuvent influer sur la grossesse, jusqu’à l’empêcher d’arriver à son terme.
“Nous avons trouvé que le risque de fausse couche, particulièrement le risque de fausse couche précoce avant huit semaines de gestation, était le plus haut en été. Maintenant, nous devons approfondir cela pour comprendre quels types d’exposition sont les plus répandus en été, et lesquelles pourraient expliquer le risque accru de fausse couche », détaille le docteur Amelia Wesselink, professeur en épidémiologie à l’Université de Boston.
Au mois d’août, le risque de fausse couche augmente
Pour mener ces recherches, les scientifiques ont étudié un échantillon de 12 200 femmes, dont 6 104 avaient signalé une conception dans les douze mois suivant leur inscription. Entre 2013 et 2020, elles ont été invitées à remplir des questionnaires de suivi de grossesse.
Au total, 20% des femmes ont subi une fausse couche. Et l’étude révèle que ces interruptions involontaires de grossesse sont arrivées plus fréquemment en juin, juillet et août, correspondant aux mois d’été dans l’hémisphère nord. Fin août, les taux de fausses couches étaient 44 fois plus élevés qu’en février.
Ce pourcentage était aussi plus élevé chez les femmes vivant dans le Sud et le Midwest des États-Unis, là où les températures sont naturellement plus chaudes.
« Nous avons constaté que le risque de fausse couche, en particulier le risque de fausse couche précoce avant huit semaines de gestation, était le plus élevé en été », appuie Dr Amelia Wesselink dans son étude.
Un lien entre chaleur et fausse couche qui doit encore être prouvé
Pour les chercheurs, leurs avancées nécessitent d’être approfondies, car les auteurs de l’étude ne savent pas encore prouver comment la chaleur influe sur la grossesse, au point d’y mettre un terme.
“Les experts ne savent pas pourquoi la chaleur affecte la grossesse, mais les théories incluent la déshydratation chez les femmes enceintes, la perturbation du développement du placenta et les modifications du flux sanguin vers l’utérus”, énumère le Daily Mail.
L’auteure de l’étude ajoute que la chaleur a d’autres effets délétères sur le déroulé de la grossesse, et favoriseraient notamment l’accouchement prématuré, un faible poids à la naissance et la mortinaissance (soit le décès d’un bébé après 28 semaines de grossesse, mais avant ou au cours de l’accouchement, selon la définition de l’OMS).
« Les conseils médicaux et les messages de santé publique – y compris les plans d’action contre la chaleur et les politiques d’adaptation au climat – doivent tenir compte des effets potentiels de la chaleur sur la santé des femmes enceintes et de leurs bébés », rappelle Dr Wesselink.
- C’est prouvé, les températures caniculaires décuplent stress et anxiété
- Le CMV, une infection courante bénigne qui peut s’avérer dangereuse pendant la grossesse
Source: Lire L’Article Complet