Les films anglo-saxons en force au Festival de Gérardmer 2020

  • Gérardmer (Vosges) accueille dès ce mercredi, et jusqu’à dimanche, la 27e édition du Festival international du film fantastique.
  • « Cette année est très intéressante sur les plans cinématographique et scénaristique », avance Bruno Barde, le directeur de l’événement, à « 20 Minutes », au sujet de la sélection.
  • Cette édition mettra par ailleurs à l’honneur les réalisateurs et réalisatrices de films de genre à la française de ces trente dernières années.

Bruno Barde, le directeur du Festival international du film fantastique de Gérardmer, aime comparer sa sélection avec les grands crus : « Il y a des bonnes années et des mauvaises années… Enfin, je dirais plutôt qu’il y a des années moins intéressantes que d’autres », précise-t-il à 20 Minutes. Le millésime 2020, qui sera servi dans la ville
vosgienne dès ce mercredi soir avec Snatchers en ouverture de la 27e édition, serait plutôt à ranger du côté des cuvées prometteuses. « Cette année est très intéressante sur les plans cinématographique et scénaristique », promet Bruno Barde.

Avec Asia Argento en présidente du jury, il y a de quoi espérer un palmarès rock’n’roll. L’Italienne est la première femme à occuper cette fonction à Gérardmer. « Je n’ai pas pensé à cela, assure le directeur du festival. Je la connais depuis longtemps. On a essayé plusieurs fois de l’avoir, elle n’était jamais disponible. Elle a du talent en musique, comme comédienne, comme réalisatrice… Il faudrait être un peu bête pour passer à côté. »

Un jury aux « multiples facettes »

Les autres membres du jury sont « éclectiques » pour reprendre le mot de Bruno Barde : l’actrice et réalisatrice Arielle Dombasle, le comédien Niels Schneider, les cinéastes Alice Winocour et Christophe Gans, les musiciens Flavien Berger et Jean-Benoît Dunckel et le directeur de la programmation de la Cinémathèque, Jean-François Rauger. « Je trouvais intéressant qu’il y ait autour d’Asia Argento des gens à multiples facettes. Ils sont réunis par l’amour du cinéma. La qualité d’un jury se ressent toujours sur le palmarès. Quand il fonctionne bien, il a l’esprit libre, il est ouvert. Quand il est généreux, cela se ressent sur le choix des films », avance Bruno Barde.

Le jury aura pour mission de voir les dix longs-métrages en compétition pour établir son palmarès qu’il dévoilera dimanche soir. Sur le papier, deux constats. Le premier, c’est que les films anglo-saxons seront en situation de quasi-monopoles : trois sont américains, deux irlandais, un britannique, tandis que le Canada concourra avec deux films, l’un en anglais, l’autre en français. Les chances françaises seront défendues par The Room, tourné… aux Etats-Unis et en anglais. L’Asie sera représentée par Howling Village, débarquant sous la bannière japonaise.

Deuxième constat : la moitié des longs-métrages en compétition sont des premiers films. Bruno Barde s’agace lorsqu’on lui fait remarquer. Il assure qu’il ne s’agit pas d’un choix délibéré. « Soit un film est bon, soit il n’est pas bon », résume-t-il avant d’expliquer que cette profusion de coups d’essais montre « qu’il y a une faim de cinéma » : « Un jeune qui a du mal à monter son projet parce qu’il n’y a pas de star dedans, qui se bat pour le faire, va mettre une énergie et beaucoup de lui-même dedans. Son film a donc toutes les chances d’être sinon réussi du moins intéressant et novateur. »

Un beau plateau de cinéastes

Cet appétit de cinéma se manifeste aussi, semble-t-il, du côté du public. Le nombre d’inscriptions pour les différentes séances serait en progression par rapport à l’an passé. A l’heure du bilan, l’édition 2019 se félicitait d’avoir écoulé 40.000 tickets. Si, cette année, la neige ne sera pas forcément au rendez-vous à Gérardmer, le programme annonce déjà une pluie de stars du cinéma de genre. Jan Kounen, Marc Caro, Alexandre Aja, Marina de Van, Alexandre Bustillo, Julien Maury, Coralie Fargeat ou encore Xavier Gens seront présents durant une bonne partie du festival qui honorera, avec conférence et rétrospectives, trente années de fantastique à la française.

« Samedi soir, on aura une vingtaine de personnes sur la scène [de l’Espace Lac], des metteurs en scènes qui comptent. Ça ne se fait pas souvent, se réjouit Bruno Barde. Quand j’ai appelé ces réalisateurs un par un pour leur demander de venir, j’ai été très heureux d’avoir des oui spontanées. L’idée que l’on célèbre ce genre qu’ils défendent leur a plu. »

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