Les contraceptifs hormonaux rendraient moins motivées et moins compétitives
Une étude menée par deux chercheuses de l’Université de Melbourne, et publiée le 16 août 2022, a mis en lumière les effets du cycle menstruel sur la motivation et le moral, notamment lors de la phase ovulatoire.
Outre l’impact galvanisant de l’ovulation, les résultats de ces recherches ont montré que les contraceptifs hormonaux perturbaient ce pic de motivation.
Pour parvenir à ces résultats, Lindsie Catherine Arthur, doctorante spécialisée dans l’interaction entre les hormones, les contraceptifs et le comportement social et Khandis Blake, experte en psychologie des relations de genre, se sont appuyées sur un panel de 278 femmes, dont 192 qui étaient sous contraception hormonale (dont 74% sous pilule et le reste sous implant, patch et autres contraceptifs.)
Les autres femmes ne prenaient, elles, aucun moyen de contraception.
Les contraceptifs rendent nos émotions plus statiques
Pendant presque un mois, 28 jours exactement (durée moyen d’un cycle menstruel, ndlr) les participantes ont répondu à de multiples questionnaires, les interrogeant sur leur humeur ou sur leur désir de compétitivité grâce à quatre mesures : l’hyper compétitivité (la motivation à la compétition), l’évitement de la concurrence, le manque d’intérêt pour cette dernière et l’auto-compétitivité.
Les résultats ont finalement montré que les femmes sous contraceptifs hormonaux avaient six fois moins de motivation que celles avec des cycles naturels.
Concrètement, les deux chercheuses se sont aperçues que les femmes sans contraceptifs, connaissaient lors de l’ovulation un pic de compétitivité. À l’inverse, celles qui prenaient une contraception hormonale, dont la pilule, n’éprouvaient pas ce pic de motivation pendant l’ovulation et étaient moins enclines à entrer en compétition ou en concurrence avec d’autres.
Un manque de compétitivité et de motivation qui peut avoir des conséquences sur le quotidien : « S’engager dans des situations de compétition offre aux femmes une foule d’avantages qui ne sont disponibles que pour celles qui sont prêtes à rivaliser avec d’autres. Par exemple, pour parvenir à l’égalité des sexes, il faut que les hommes et les femmes se disputent l’accès aux mêmes ressources », ont témoigné les chercheuses.
En annihilant ce pic, les contraceptifs hormonaux pourraient peser sur les performances sportives et plus généralement sur la vie professionnelle des personnes concernées.
L’ovulation, une période galvanisante pour les personnes menstruées
En plus de dénoncer l’effet muselant de la contraception hormonale sur la motivation des personnes menstruées et leur compétitivité, cette étude met l’accent sur l’ovulation, qui serait une période galvanisante en milieu de cycle. On rappelle que s’il y a par ailleurs autant de cycles que de femmes, pour autant, l’ovulation (aka le moment où un ovule est libéré par les ovaires) intervient en moyenne au 14e ou 15e jour du cycle menstruel.
Grâce à la sécrétion de certaines hormones, le corps et le mental sont boostés.
Récemment, deux chercheuses polonaises, Katarzyna Galasinska et Aleksandra Szymkow ont mis en lumière que la phase ovulatoire augmentait également la créativité et l’originalité, dans une étude publiée sur le site Frontiers in Psychology le 9 juin 2022.
Les recherches se sont appuyées sur un panel de 72 femmes, âgées de 18 à 35 ans sans contraceptifs hormonaux. Les résultats ont montré que les participantes semblaient plus originales et innovantes lorsqu’elles étaient en train d’ovuler. Les deux chercheuses ont alors expliqué que « la fertilité des femmes peut être associée à des capacités mentales telles que la créativité. »
L’ovulation semble jouer un rôle primordial dans la vie des personnes menstruées, bien que les recherches soient encore trop peu nombreuses pour tirer des explications complètes.
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