Les conséquences des confinements successifs sur les enfants
Stress, essoufflement, prise de poids, capacités cognitives en baisse… Une nouvelle étude menée auprès de 90 écoliers de CE1 et CE2 révèle les effets néfastes des confinements sur les enfants.
Des effets néfastes à court et à long termes selon Santé publique France
En mai 2020, Santé publique France soulignait également que ces confinements pouvaient avoir « des effets néfastes à court et à long termes, tant sur la santé mentale que physique » d’autant plus conséquents lorsque l’enfant vit dans une plus grande précarité. Lorsque l’école est interrompue, en particulier pendant les vacances d’été, les enfants sont moins actifs physiquement, consomment davantage d’écrans, ont un sommeil moins régulier et grignotent davantage. Ceux issus de milieux moins favorisés sont également sujets à une augmentation de l’insécurité alimentaire. Résultat, ils prennent du poids. Les confinements prolongés ont eu les mêmes répercussions. Voire pire pour les familles ne disposant pas de jardin avec la fermeture des parcs privant les jeunes d’espaces où se dépenser.
Multiplication des risques d’accidents domestiques et des violences intrafamiliales
L’autre risque qui avait été mis en avant par l’Académie de médecine : le confinement accroît les risques d’accidents domestiques. En atteste l’augmentation des signalements aux services d’urgences. Et pour cause, il faut être en mesure de surveiller son enfant en continu ce qui est d’autant moins aisé lorsque l’on est un parent solo ou en télétravail. Et à la moindre baisse de vigilance, le danger n’est jamais loin. Brûlures, noyades, électrocutions, ingestions de produits toxiques (et notamment les solutions hydro-alcooliques que l’on a tendance à garder à portée de main), médicaments, « les centres antipoison signalent de nombreux accidents domestiques et d’intoxications en lien avec le COVID-19 ».
Enfin, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la maison n’est pas toujours le lieu le plus sécurisant pour les enfants. Pour certains, elle donne lieu à des violences intrafamiliales. Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, avait d’ailleurs rapporté une forte augmentation des appels au 119 dès le début du premier confinement. Ainsi, le nombre d’appels au cours de la semaine du 13 au 19 avril 2020 a augmenté de 89 % entre 2019 et 2020 et ceux transmis aux services de police et de gendarmerie de 230 %. Ces coups de fil dénoncent d’une part les violences conjugales dont souffrent également les enfants, mais aussi les cas de maltraitance infantile.
Maltraitance et confinement : les signalements au 119 ont explosé
Les appels au 119 ont presque doublé entre le 13 et le 19 avril, passant de 7 674 appels à 14 531 signalements. Comment les signalements sont-ils pris en charge depuis le début du confinement ?
Creusement des inégalités sociales
La fermeture des écoles due au confinement risque également d’accentuer les écarts sociaux. Et notamment en raison de l’insécurité alimentaire et des conditions de logement de certains foyers. Les plus vulnérables sont les enfants issus des familles les plus précaires économiquement qui peuvent souffrir d’une plus grande insécurité alimentaire. Selon Eurostat, « 6,6 % des ménages avec enfants dans l’Union européenne ne peuvent se permettre un repas avec de la viande, du poisson ou un équivalent végétarien tous les deux jours ». De même, en France, 1 enfant sur 5 vit dans un foyer sous le seuil de pauvreté. Or, cela aurait un impact sur leurs capacités d’apprentissage et de concentration. En effet, le déjeuner habituellement pris à la cantine assure généralement à ces mêmes enfants une amélioration de leurs performances scolaires. A l’inverse, plusieurs études montrent que les enfants issus de milieux socio-économiques élevés continuent, eux, à progresser pendant les vacances d’été, contrairement à celles des enfants issus de familles défavorisées, ce qui creuse les inégalités.
Conditions de logement et difficulté du suivi scolaire
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Enfin, bien sûr, le confinement est plus compliqué au sein des foyers défavorisés. Or, selon une étude de l’Insee du 21 avril 2020, 5 millions de personnes vivent dans un logement au nombre de pièces insuffisant. Cette étude rapporte également que 2 % des jeunes de moins de 17 ans n’ont pas accès à Internet chez eux. Deux facteurs rendant la continuité scolaire d’autant plus difficile. Lors de sa conférence de presse du 19 avril, le Premier ministre Édouard Philippe a d’ailleurs noté que depuis le début du confinement et de l’instauration de l’enseignement à distance, le lien a été perdu avec entre 5 et 10 % des élèves. Les inégalités se creusent donc encore davantage.
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