Les bonnes habitudes du confinement que l'on devrait garder
Le confinement nous a obligés à réinventer notre quotidien, parfois jusqu’à vouloir changer durablement notre mode de vie…
Je cultive mes légumes
En contemplant son petit bout de terrain, Arthur, 28 ans, s’est lancé, inspiré par le hashtag #JeVeuxUnJardin, qui a fleuri sur les réseaux sociaux. A la réouverture des jardineries début avril, ce fut d’ailleurs la ruée sur les semis et les plants potagers (+ 300 % par rapport à 2019). Les tutoriels de Jardiner autrement sur YouTube ou le Mooc gratuit « Santé des plantes » lancé par la SNHF (Société nationale d’horticulture de France) ont cartonné, tout comme le Potager du paresseux (Tana), de l’agronome iconoclaste Didier Helmstetter. « Le jardin devient moins ornemental qu’utile et retrouve ses fonctions nourricières », observe le paysagiste Alexandre Duval.
J’aménage mon balcon
« Il n’est pas grand, tout comme mon studio, mais j’ai quand même la chance d’avoir un espace extérieur en pleine ville dont je ne me servais pas du tout avant ! Là, j’y ai passé beaucoup de temps, même si je n’avais qu’un coussin pour m’y asseoir et prendre le soleil, raconte Morgane, 25 ans. Désormais, la promiscuité des voisins ne me gêne plus, au contraire : on se fait des petits signes. Et puis j’y ai installé des pots de fleurs, une table escamotable, deux sièges étroits, un tapis. C’est très cosy pour l’été ! » Nombre de Français voient aujourd’hui leur appartement citadin sous un autre angle lorsqu’ils disposent d’un balcon, même petit… Selon un sondage de BNP Paribas Real Estate et l’Ifop, avoir un espace extérieur, y compris modeste, arrive en tête des critères pour 81 % de la population et les habitants en zone rurale portent maintenant un regard bien plus positif sur leur logement (95 %) que les Franciliens (78 %).
Je coupe ma frange moi-même !
Séverine, 47 ans, n’avait jamais osé s’embarquer dans pareille entreprise. « Mais là, devant le rideau qui me tombait sur les yeux, impossible d’y couper si je puis dire ! » s’esclaffe-t-elle. Sur YouTube (« Confinés mais bien coiffés »), elle a suivi pas à pas les conseils d’Eve Briat, maître artisan et chroniqueuse. « Du coup, j’ai même tenté la coloration », se félicite Séverine, ravie de cette économie qui lui permettra de s’offrir un soin complet, quand elle retournera (moins souvent) chez le coiffeur !
J’écris à ma grand-mère
« J’ai retrouvé le geste d’écrire, au stylo, pour prendre des nouvelles de ma grand-mère, isolée en Ehpad. D’habitude, je vais la voir. Là, ce n’était pas possible et je ne pouvais pas l’appeler, car elle entend très mal au téléphone. Elle ne sait pas non plus consulter un e-mail, alors je l’ai bombardée de cartes postales et de lettres qu’elle a eu beaucoup de plaisir et d’émotion à recevoir. C’est décidé, je vais continuer ! » Cette bonne résolution prise par Swann, 22 ans, semble partagée par de nombreux Français, à en juger aussi par le succès des applis comme Fizzer ou SimplyCards, qui permettent d’envoyer en un clic de vraies « cartes postales » qui arrivent par la poste.
Je mets la main à la pâte
La pratique du DIY (« do it yourself » ou fait maison) a explosé dans tous les domaines, notamment la cuisine avec, en bonne place, la fréquentation des tutos pour fabriquer son pain – les stocks de levure ont fini par manquer – ou ses tagliatelles – pas forcément besoin d’une machine à pâtes ! « Ce n’est pas seulement une économie mais un plaisir à partager avec les enfants, témoigne Carole, qui s’y est mise avec sa fille de 12 ans. Maintenant, nous réalisons nous-mêmes les lasagnes et c’est incomparable de fraîcheur ! » Parmi les adeptes du DIY, ils étaient déjà 91 %, selon une étude Ipsos pour l’Observatoire E.Leclerc des nouvelles consommations, à estimer que « les jeunes générations devaient apprendre à faire les choses elles-mêmes ».
Je continue les « visioapéros »
« On se fait un apéro Skype samedi à 19 heures ? » L’expression est entrée dans notre vocabulaire, pas seulement en utilisant Skype mais aussi Zoom, Google ou WhatsApp. Une nouvelle sociabilité à distance ? C’est ce que ressent Natacha, 42 ans, qui, jusqu’ici, n’en avait jamais eu l’idée pour rassembler ses amis dont certains vivent à l’étranger. « De fil en aiguille, on a même testé la Netflix Party, une extension gratuite de Google Chrome, qui propose de partager entre amis une séance de cinéma… chacun chez soi ! Et après, on en discute autour d’un verre. » Dans le même esprit, les jeux de société à distance, sur Houseparty, ont vu leurs téléchargements exploser dès le début du confinement en Italie puis en France. L’appli permet de jouer en direct mais également de converser à travers des tchats vidéo allant jusqu’à huit personnes que d’autres utilisent pour trinquer. Un nouveau rituel.
J’achète « made in france » et aux producteurs locaux
« Avant, les systèmes de type Amap* me semblaient contraignants mais, avec le confinement, c’est aller au supermarché qui est devenu pénible ! Alors j’ai sauté le pas et je deviens très sourcilleuse sur la provenance de ce que j’achète », assure Delphine, 58 ans, qui récupère dorénavant chaque semaine son panier de produits frais commandé sur Internet. « Nous sommes passés de 120 à 250 paniers hebdomadaires uniquement par le bouche-à-oreille, jusqu’à devoir refuser de nouveaux adhérents », témoignent les gérants de son Amap de Saône-et-Loire. A Amboise, Aurore a mis en place un « drive fermier » comme il en a fleuri un peu partout. « L’habitude va rester », estime Sylvain Zaffaroni, cofondateur du label Pour nourrir demain, qui rédige un livre blanc sur la consommation des Français après le confinement. Une écrasante majorité (83 %) affirme désormais vouloir acheter français, consommer moins, mieux et local (enquête Harris Interactive pour l’Observatoire Cetelem). * Association pour le maintien d’une agriculture paysanne.
Je médite tous les matins
« La relaxation et tous les trucs un peu ésotériques, très peu pour moi. Enfin, ça, c’était avant, parce que j’ai été tellement stressée pendant le confinement que, sur les conseils d’une amie, j’ai fini par tester la méditation sur YouTube, raconte Isabelle, 56 ans. Je ne m’attendais pas à lâcher prise comme ça… Maintenant, je suis accro. » Petit Bambou, l’une des applications leaders dans cette pratique, est passée de 5 000 à 15 000 utilisateurs par jour pendant le confinement avec 5 millions d’inscrits en France. En laissant en accès libre des programmes comme « sourire à l’anxiété », l’appli se félicite de la fidélisation de ses adeptes.
Je couds mes vêtements
Numéro un des ventes en ligne recensées par le moteur leDénicheur en avril : les machines à coudre. Pour sa part, Laurence, 45 ans, en avait une reléguée au fond d’un placard. « Il y avait des années que je ne l’avais pas ressortie. J’ai commencé par confectionner des masques avec des chutes de tissu. Puis je me suis lancée dans une robe pour ma fille », raconte-t-elle. Evelyne, 61 ans, a, elle aussi, redécouvert la couture. « Ma grand-mère m’avait appris à repriser les chaussettes il y a très longtemps… Je n’aurais jamais cru m’y remettre un jour ni réparer mes vêtements. J’arrive à faire des reprises invisibles, de vraies broderies ! Ça me délasse et je vais pouvoir à mon tour l’apprendre à mes petits-enfants », se réjouit-elle.
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