Le monde la BD rend hommage à Claire Bretécher
Le monde de la bande dessinée est en deuil.
Claire Bretécher, autrice et illustratrice, grand nom du 9e Art en France, est décédée ce lundi à l’âge de 79 ans. Ce mardi, de nombreuses autrices et auteurs de BD lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux, parfois pour dire simplement « merci », d’autres fois en revenant sur son influence.
L’autrice et illustratrice Catel (Kiki de Montparnasse, Joséphine Baker) la qualifie de « mère spirituelle ». Elle a dessiné Bretécher et son héroïne,
Agrippine et a posté le résultat sur Twitter. « Reine de la bande dessinée et modèle d’émancipation pour des générations, je la garde dans mon cœur et mon crayon. Sa sensibilité, son humour, son regard restent éternels », écrit l’autrice.
« Au revoir, Claire Bretécher »
D’autres auteurs et autrices de BD lui ont rendu hommage en dessin. Riad Sattouf a simplement tweeté « Au revoir, Claire Bretécher », et a croqué
sa propre héroïne, Esther, en compagnie d’Agrippine. La dessinatrice Chloé Wary, récemment récompensée du Prix du public au
Festival d’Angoulême pour Saison des roses, a également livré un dessin des personnages de Bretécher représentés dans son propre style.
L’illustratrice et coloriste Thorn a raconté sur Twitter qu’elle avait colorisé pour Dargaud une planche de Claire Bretécher. « Pour moi, Bretécher, c’était Les Gnangan, que j’ai lu et relu au point d’en repomper un scénario pour une bd que j’avais faite en primaire. »
« Promotrice mesurée de la frisée aux lardons »
D’autres lui ont rendu hommage en photo, comme Joann Sfar : « Immense dessinatrice, la seule sans doute à naviguer avec tant de naturel entre bandes dessinées et peinture », écrit-il sur Instagram. « Promotrice mesurée de la frisée aux lardons. Une écrivaine immense. Quel manque pour nous tous. »
L’artiste Lolita Séchan a posté une photo de Claire Bretécher portant un t-shirt avec ses dessins. Une image également partagée sur Twitter par le dessinateur de presse
Terreur Graphique : « Je suis hyper triste. Claire Bretécher est morte. Je lui dois tellement. Elle ne le sait même pas. Elle ne le saura jamais. Mais merci pour tout, merci pour moi, chère Claire. »
De nombreux clichés de l’autrice, à tout âge, ont circulé sur les réseaux sociaux, ainsi que des archives de ses passages à la télévision, comme dans l’émission Tac au tac, à laquelle elle a participé lorsqu’elle travaillait pour Pilote dans les années 1970-1980. Lecteurs et lectrices de ses BD ont également partagé des extraits de ses planches, ou des dessins humoristiques réalisés par l’autrice.
« Reconnaissance éternelle »
L’un d’eux en particulier a été publié par de nombreux artistes. On y voit une femme interrogeant un homme, vraisemblablement un auteur de BD : « N’est-ce pas un lourd handicap d’être un homme dans la bande dessinée ? », lui demande-t-elle. Manière pour Bretécher, sans doute, de mettre en valeur l’absurdité d’une question qu’on a dû beaucoup lui poser.
L’autrice Catherine Meurisse l’a partagé sur Instagram, signifiant sa « reconnaissance éternelle » à Bretécher.
Pénélope Bagieu l’a également partagée, à la suite d’un fil de tweets la position de pionnière de Claire Bretécher. Celle-ci a longtemps été l’une des très rares femmes dans le monde de la BD – elle est la première femme à avoir reçu le Grand Prix d’Angoulême, en 1982.
« Elle devait se sentir tellement seule face aux questions débiles »
« Je me souviens que quand j’ai commencé à bosser, les journalistes voulaient absolument trouver du Bretécher dans mon dessin », raconte l’autrice des Culottées sur Twitter. « C’était très flatteur mais pas du tout fondé. En fait c’était juste parce que c’était le seul exemple (qui leur vienne) de femme dans la BD. Quel chemin. Elle devait se sentir tellement seule face aux questions débiles. Aujourd’hui les autrices mettent en commun leur expérience, on est fédérées… J’ai appris de Bretécher la technique qui consiste [à] répondre « bof » quand la question est nulle, et à laisser planer le silence après. »
« Evidemment je me souviens surtout avoir pleuré de rire en lisant Cellulite et Agrippine enfant, et m’être dit « Elle, c’est la seule dame qui fasse de la BD. » », continue Pénélope Bagieu. « C’était une rock star »
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