« Le manuscrit de Birkenau » plein des mots de ceux qui se sont tus
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- Aujourd’hui, « Le manuscrit de Birkenau » de José Rodrigues Dos Santos, paru le 21 octobre 2021 aux Éditions Hervé Chopin.
Alain Raimbault, contributeur du groupe de lecture
20 Minutes Livres, vous recommande Le manuscrit de Birkenau de José Rodrigues Dos Santos, suite (et fin) du Magicien d’Auschwitz, paru le 21 octobre 2021 aux Éditions Hervé Chopin.
Sa citation préférée :
« Deux cents prisonnières étaient alignées sur l’Appellplatz du camp des femmes, complètement nues, les os et les côtes saillants, la peau couverte d’œdèmes. Devant elles se tenait un groupe d’hommes et de femmes en uniforme. Francisco reconnut la Lagerführerin Mandel, qu’il avait vue lorsque les Arbeitskommandos étaient sortis. Derrière eux, deux camions débâchés attendaient les sélectionnées pour les amener aux crématoires. »
Pourquoi ce livre ?
- Parce que l’auteur, José Rodrigues dos Santos que j’ai interviewé, m’a avoué : « J’ai eu l’idée d’écrire ce roman lorsque j’ai rencontré un survivant devenu magicien à Auschwitz ». Son nom, Werner Reich. Ce survivant avait connu celui qui allait devenir le personnage central du roman, un certain Herbert Levin, connu dans le milieu de l’illusionnisme sous le nom du « Grand Nivelli ».
- Parce qu’un suspens intenable nous pousse à tourner les pages, car à chaque seconde il est question de vie, parfois, et souvent de mort dans ce roman qui ne paraît pas en être un tellement il est criant, hurlant de vérité, d’une vérité certes plutôt connue mais toujours insupportable, voire incroyable.
- Parce que la description, à l’intérieur des chambres à gaz, est dantesque. J’ai lu beaucoup de témoignages et d’essais historiques sur ce lieu tragique et jamais je n’ai rencontré d’auteur qui soit allé aussi loin que J. R. Dos Santos. Il montre l’horreur qu’ont connue ceux qui l’ont vécue sans pouvoir en témoigner. « Mon intention, explique l’auteur, n’était pas tant de préserver la mémoire que de donner une voix à ceux qui ont été tués. »
- Parce que pour l’auteur, « le grand mystère d’Auschwitz n’est pas de savoir ce qui s’est passé du côté des victimes, car ceci est évident, mais du côté des bourreaux. Comment est-il possible qu’ils aient fait ça ? Des monstres, certainement. Hélas, pas si simple. C’est Hannah Arendt qui l’a remarqué, lors du jugement d’Eichmann, lorsqu’elle a parlé de la banalité du mal. Pas dans le sens où le mal est devenu banal, mais parce que le mal a été commis par des gens banals. Car Eichmann n’était qu’un homme banal ».
- Parce que le roman met aussi en évidence une clé souvent négligée par les historiens : celle du côté irrationnel des nazis. « C’est vraiment incroyable, mais en effet, ils l’étaient, me confie l’auteur. Et le plus extraordinaire est de voir que ces croyances mystiques sont derrière le drame de la Shoah. » Et il ajoute : « Les historiens ont longtemps pensé que l’ésotérisme nazi n’était qu’un sujet marginal dans le nazisme, mais ce préjugé commence à changer. »
- Parce que cet ouvrage est plus qu’un roman. A la fin, l’auteur explique ou justifie son processus créatif, puis donne une bibliographie vraiment très intéressante qui l’a aidé à trouver ses informations. Enfin, il montre des photographies des personnages de son roman qui ont vraiment existé, ce qui fait de cette œuvre un livre captivant et très utile pour qui s’intéresse à la Shoah.
L’essentiel en 2 minutes
L’intrigue. Ce roman est la suite (et la fin) de l’histoire du Magicien d’Auschwitz, publié plus tôt chez le même éditeur. Le SS Francisco va essayer de sauver sa fiancée, ainsi que le Magicien et sa famille enfermés à Auschwitz. Pour cela il va tenter d’organiser un spectacle de magie.
Les personnages. Le magicien Herbert Levin ; Tanusha, prisonnière russe ; Francisco Latino, le SS portugais, amoureux de Tanusha ; les membres d’un Sonderkommando qui préparent une révolte ; des responsables nazis.
Les lieux. Le camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau.
L’époque. 1944.
L’auteur. José Rodrigues Dos Santos est journaliste et présentateur vedette à la télévision portugaise. Il a écrit des romans qui connaissent un grand succès international. Le manuscrit de Birkenau est la suite (et la fin) du Magicien d’Auschwitz.
Ce livre a été lu en désirant connaître le sort des protagonistes, et j’ai été estomaqué par des descriptions on ne peut plus réalistes. Je savais à quoi je m’attendais, mais la lecture fut plus forte que prévu.
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