Le film qui fait « Plus que jamais » penser à Gaspard Ulliel
- « Plus que jamais » confronte une trentenaire à une maladie incurable.
- Son mari, incarné par Gaspard Ulliel, accepte mal qu’elle décide de partir seule en Norvège.
- Emilie Atef interroge les choix de fin de vie avec pudeur et sobriété.
Cette histoire pourrait être plombante mais ce n’est pas le cas. Plus que jamais d’Emily Alef célèbre la vie et l’amour en se penchant sur les ultimes moments d’un couple incarné par Vicky Krieps et Gaspard Ulliel, dont c’est le dernier film avec Coma de Bertrand Bonello également en salle cette semaine. « J’aimerais qu’on ne sorte pas de la projection en étant abattu, explique la réalisatrice à 20 Minutes. Certes, c’est triste d’être atteint d’une maladie incurable à 33 ans mais il est important d’aborder le sujet de la fin de vie avec ses proches. »
Cette histoire d’amour et de mort, découverte cette année à Cannes, choisit un point de vue original : celui d’une jeune femme qui décide de laisser son mari afin de partir seule en Norvège faire face à ce qui l’attend. « On est tous confronté à la mort d’un être cher un jour ou l’autre, insiste la réalisatrice de 3 jours à Quiberon et L’Etranger en moi. J’ai commencé à m’intéresser à ce sujet très jeune quand j’ai perdu des animaux de compagnie et que j’ai compris qu’ils cherchaient à s’éloigner de nous pour mourir. »
Une question de choix
C’est le choix difficile que fait l’héroïne du film, une décision que son époux accepte mal. « Nous autres humains pouvons avoir la même envie, celle de partir seuls, dans la dignité et on n’en parle jamais, c’est tabou », précise la cinéaste. Le désir de liberté de la jeune femme est porté par une Vicky Krieps vibrante de vie face à l’hostilité de son entourage trop bien attentionné. « C’est ahurissant la violence qu’on fait subir aux mourants, insiste Emily Atef. L’arrogance des bien portants se cache sous une forme de bienveillance qui me choque. Ils décident tous seuls que la personne malade doit rester avec eux et la traitent d’égoïste si elle se rebiffe et veut décider de sa fin de vie. »
En Norvège, la jeune femme sympathise avec un autre mourant, plus âgé, qu’elle a rencontré sur Internet. Leur relation platonique et puissante leur donne un sursaut de vie qui fait aussi vibrer le spectateur. A l’instar de l’époux délaissé, il finit par comprendre que la plus belle preuve d’amour est parfois de laisser partir les gens. « Pour moi, la naissance et la mort sont des moments que l’on vit seul », déclare Emily Atef. Plus que jamais illustre cette idée avec autant de pudeur que de force.
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