Le Diable s’habille en Prada : la scène culte de l’entretien d’embauche catastrophique d’Andy avec Miranda
Jouer Miranda, la rédactrice en chef tyrannique de Runway, magazine de mode très chic new-yorkais, est toujours l’un des meilleurs rôles de Meryl Streep.
Dans Le Diable s’habille en Prada (2006), rediffusé sur TF1 ce mardi 22 juin, l’actrice américaine prend un malin plaisir à malmener Andy (Anne Hathaway), jeune journaliste ambitieuse qu’elle embauche comme assistante, alors qu’elle ne s’intéresse pas le moins du monde à la mode.
Pourtant, l’entretien d’embauche d’Andy, devenu l’une des scènes les plus emblématiques de cette comédie réalisée par David Frankel, s’avère catastrophique.
Le Diable s’habille en Prada : quand Andy rencontre Miranda
Inspirée d’Anna Wintour, culte et toujours rédactrice en chef du Vogue américain, réputée froide et sévère, le personnage de Miranda est circonspecte devant cette jeune femme sans charisme, à la tenue passe-partout et peu apprêtée. Elle ne semble pas à sa place.
Trop affairée à feuilleter la presse du jour, Miranda ne prend même pas la peine de la regarder en lui posant les usuelles questions d’un entretien d’embauche. « Que faites-vous ici ? », lui demande-t-elle, éclaircissant sa gorge avec un rictus d’impatience.
« Eh bien, je pense que je pourrais être une bonne assistante pour vous », répond vaguement Andy, qui ne me semble même pas convaincue de ce qu’elle dit. Sûre d’elle, prenant de haut cet univers qu’elle juge artificiel, la jeune femme multiplie les faux-pas, irritant Miranda, qui lui parle pourtant d’un ton très calme.
J’ai envoyé des lettres partout, et j’ai enfin reçu un appel de vos ressources humaines. En gros, c’est soit ça, soit Univers-Auto
« Je suis venue à New York pour devenir journaliste, poursuit Andy. J’ai envoyé des lettres partout, et j’ai enfin reçu un appel de vos ressources humaines. En gros, c’est soit ça, soit Univers-Auto« , lâche-t-elle. Andy ne se rend pas compte qu’elle vient de glisser à une grande rédactrice en chef que sa rédaction est son choix par défaut.
« Donc, vous ne lisez pas Runway ? », l’interroge Miranda. Andy répond que non, à peine gênée. « Avant aujourd’hui, vous n’aviez jamais entendu parler de moi ? », poursuit la patronne au brushing blanc impeccable. « Non », répond à nouveau Andy, tentant le tout pour le tout.
Le moment est gênant, et drôle. Andy sous-estime l’importance de Miranda dans le milieu des médias, et n’a pas conscience qu’elle est à la tête d’un empire respecté pesant des millions de dollars. Une faute professionnelle.
« Vous n’avez aucun style, ni sens de la mode »
« Vous n’avez aucun style, ni sens de la mode », ajoute Miranda, toujours sur le ton de la conversation. « Je pense que ça dépend du point de vue… », avance Andy, vite coupée par la rédactrice en chef. « Non, non, ce n’était pas une question », tranche celle-ci.
Prise de court, Andy tente de réorienter la conversation autour de son parcours académique brillant, et de ses débuts prometteurs en tant que journaliste. Mais Miranda n’a plus son temps. Posant ses coudes sur son bureau en verre, elle bat des mains pour lui faire signe de filer.
Ce sera tout
« Ce sera tout », conclut-elle, assénant pour la première fois l’une de ses répliques fétiches, cinglantes.
Alors qu’elle replonge dans la lecture de son journal, et qu’Andy a déjà fait quelques pas, la jeune femme se retourne : « Bon, vous avez raison, je n’ai rien à faire ici, lui assène-t-elle, s’attirant finalement le regard de la dragonne, qui tire une moue à la fois curieuse et amusée. Je ne suis ni maigre, ni glamour, et je ne connais pas grand chose à la mode, mais je suis intelligente, j’apprends vite et je travaillerai très dur… »
Mais Andy est coupée dans son élan par le directeur artistique et bras droit de Miranda, qui a besoin de son avis sur un shooting.
Là, Andy comprend qu’elle doit partir, et remercie Miranda pour le temps qu’elle lui a accordé, tournant les talons pour de bon.
Le poste de sa vie
Malgré cet entretien cauchemardesque, Andy finit par décrocher ce poste tant convoité d’assistante de Miranda. Préparer son bureau le matin, suspendre son manteau, aller lui acheter le bon café, réserver ses déjeuners et dîners, gérer le calendrier de ses enfants, lui apporter un steak, téléphoner à des fournisseurs et collaborateurs, mémoriser les noms d’invités chic lors de soirées pour les lui murmurer à l’oreille quand ils s’approchent : Andy croule sous les tâches, la plupart ingrates.
Mais avec ce poste très en vue, la jeune reporter espère s’en sortir avec une lettre de recommandation de Miranda, qui pourrait lui ouvrir les portes de n’importe quel grand journal.
Ce film est tiré du best-seller éponyme de Lauren Weisberger, l’un des classiques de ce que l’on a appelé « la chick-lit ». Un genre littéraire très populaire dans les années 2000, renvoyant à une littérature « pour femmes » décrite comme « désuète », en général située dans de grandes villes et mettant en scène des héroïnes aux tourments « modernes ».
Pour l’écrire, l’auteure s’est d’ailleurs inspirée de sa propre expérience auprès d’Anna Wintour.
« C’était drôle de vous jouer ! », a glissé Meryl Streep à l’intéressée, dans un court entretien réalisé pour Vogue en 2017. Mais Anna Wintour est catégorique : elle ne voulait pas parler davantage du personnage de Miranda. « Non, on ne va pas aller sur ce terrain, Meryl ! », prévient la rédactrice en chef. On peut d’ailleurs noter la ressemblance troublante du bureau de Miranda avec celui d’Anna Wintour.
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