L’acné rosacée, une maladie de peau à prendre au sérieux

  • Les causes multiples de l’acné rosacée
  • Un impact psychologique souvent négligé
  • Des traitements au cas par cas

En juin dernier, l’influenceuse beauté EnjoyPhoenix racontait dans une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube souffrir d’acné rosacée. Et elle n’est pas la seule, puisque cette affection de peau concernerait 4 millions de personnes en en France selon la Société Française de Dermatologie.

La rosacée ne doit pas être confondue avec l’acné dont l’origine est hormonale. Elle touche principalement les adultes entre 30 et 50 ans, plus particulièrement ceux à peau claire et cheveux blonds. C’est pourquoi sa prévalence est plus élevée en Suède et en Estonie qu’en France et en Italie.

Certains facteurs favorisent sa survenue – exposition au soleil, boissons chaudes, alcool, épices… – en raison de la composante vasculaire de cette maladie. Les petits vaisseaux du visage se dilatent, ce qui génère des flushs occasionnels ou persistants. Dans les cas plus sévères (stade 3), des boutons apparaissent. « Ils peuvent être uniformément rouges (papules) ou comporter une tête blanche (pustule) », précise la dermatologue Nina Roos, auteure de Une peau en pleine forme (éd. Solar). Chez un patient sur trois, des signes ophtalmiques sont aussi présents : sécheresse oculaire, démangeaisons au niveau des yeux…

Les causes multiples de l’acné rosacée

La rosacée est une affection inflammatoire chronique qui semble se transmettre de génération en génération. En 2015, des dermatologues américains de la faculté de médecine de Stanford ont en effet mis en évidence deux gènes qui confèrent une susceptibilité accrue à ces manifestations cutanées.

« La présence de certains microorganismes dans la peau – Demodex – est aussi incriminée », souligne la dermatologue. Et des pistes récentes semblent indiquer un lien avec un déséquilibre du microbiote intestinal. En supplémentant des patients avec des probiotiques appropriés, les symptômes de rosacée semblent de fait s’estomper. 

Un impact psychologique souvent négligé

« Comme cette maladie n’engage pas le pronostic vital, elle reste encore mal prise en charge alors que ses retentissements psychologiques peuvent être importants », constate le Dr Jacques Savary, dermatologue. Nombre de patients souffrent en effet de troubles dépressifs et de rejet social. Au-delà des sensations désagréables de brûlures et de tiraillements, ils perdent confiance en eux.

Lors des poussées, 17% évitent même de sortir et 15% refusent d’aller à la piscine, d’après une enquête du laboratoire Galderma menée dans six pays auprès de 600 malades et 400 médecins. Alors que des traitements existent, 90% estiment que leur affection n’est que partiellement ou pas du tout contrôlée. 

Des traitements au cas par cas

Les traitements diffèrent beaucoup d’un patient à l’autre selon la forme et la sévérité de sa rosacée. En présence de lésions pustuleuses, des antibiotiques locaux ou par comprimés sont souvent prescrits. L’application d’une lotion ou d’une crème antiparasitaire peut aussi aider à dompter les poussées et à éviter les récidives.

Les nouvelles crèmes comportant 1% d’ivermectine donnent d’encore meilleurs résultats. Un essai clinique réalisé en 2016 à l’université de Bordeaux a montré qu’il jugule en 12 semaines les lésions inflammatoires de la rosacée.

En cas de rougeurs invalidantes, le laser vasculaire constitue une bonne option afin de contrer la dilatation des vaisseaux sanguins du visage. Une seule séance est parfois suffisante. Des vasoconstricteurs locaux peuvent également être proposés, comme le brimonidine en gel, pour réduire le diamètre des vaisseaux.

Et pour minimiser la réactivité de sa peau et prévenir les poussées inflammatoires, il ne faut surtout pas choisir ses cosmétiques à l’aveuglette. Des produits dédiés aux peaux réactives doivent exclusivement être utilisés. Plusieurs gammes formulées à base d’eau thermale existent sur le marché. À appliquer quotidiennement sur l’ensemble du visage pour fortifier la paroi des vaisseaux fragiles et réduire l’impact des variations climatiques susceptibles d’aggraver les rougeurs.

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