La sombre histoire du diamant maudit Koh-I-Noor, incrusté sur la couronne royale d'Elizabeth II

Annoncé avec surprise par la reine Elizabeth II le jour de son Jubilé de platine, le futur titre de reine consort accordé à l’épouse du prince Charles replace au centre du débat la couronne royale britannique. Et surtout son légendaire et controversé diamant de taille, le Koh-I-Noor.

C’est certainement la pièce la plus connue du faramineux trésor qui compose la cassette d’Angleterre. En cause, son exposition à la Tour de Londres, l’un des lieux les plus courus de la ville, mais pas seulement. Car ce spécimen rare, forgé en 1937 par les joailliers officiels de la couronne Garrard & Co (qui ont aussi signé la bague de fiançailles de Diana) pour le roi George VI, et porté haut par la reine Elizabeth II à son couronnement en 1953, affiche une étourdissante collection de 2800 diamants. Avec pour pierre de centre, le cultissime Koh-I-Noor (signifiant en persan « montagne de lumière ») culminant lui à 105.6 carats.

Ce dernier, comme la plupart des gemmes qui composent cette couronne, a été remis en cadeau par l’ex-empire indien à la reine Victoria, et a toujours attiré tous les regards. On le dit maudit, porteur de malheur pour les hommes, et la reine Victoria, très superstitieuse, avait exigé à l’époque qu’il soit toujours exclusivement porté par des femmes de la famille royale.

Tour de Londres

Elizabeth II le jour de son couronnement en 1953.

Cette pierre aux feux légendaires se retrouve aujourd’hui au cœur d’une âpre bataille entre le gouvernement britannique et son ancien vassal, l’Inde, qui souhaite récupérer ce fragment de leur histoire nationale – qui n’aurait pas dû, selon eux, se retrouver à Londres. Cependant, bien avant que les deux pays ne se disputent le Koh-I-Noor, ce dernier attisait déjà les convoitises de toute une région. Voire d’un continent entier.

Passé en 1739 des mains de l’empire Moghol à celui de la Perse, la pierre se retrouve au début des années 1800 entre les mains d’un chef sikh, Ranjît Singh, qui le protège des convoitises de la Compagnie britannique des Indes orientales, pour le confier à son décès à une secte hindoue. Au terme d’un long bain de sang, les Britanniques mettent finalement la main sur la pierre tant convoitée en 1849 grâce au traité de Lahore, forçant ainsi le souverain Dhulîp Singh à abandonner son royaume. Victoria la porte ensuite maintes fois en broche ou en diadème, comme au bal donné par Napoléon III en 1855 à Versailles, avant que ce dernier ne soit incrusté en couronne.

Restée lettre morte, la demande indienne de retrouver son trésor national connaît un nouveau sursaut avec ce futur titre accordé à Camilla, annoncé à la surprise générale il y a quelques jours par Elizabeth II en personne. Ne reste plus qu’à patienter jusqu’au couronnement du prince Charles pour savoir si son épouse revêtira ce bijou de légende, qui n’a pas quitté sa cage dorée de la Tour de Londres depuis les funérailles de la reine mère en 2002. Ou si ce dernier sera retoqué par diplomatie.

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