La mononucléose infectieuse, ou quand les baisers deviennent contagieux
Cette maladie infectieuse, qui touche surtout les adolescents et les jeunes adultes, fatigue énormément. Elle se transmet surtout par la salive, d’où son surnom de "maladie du baiser", mais d’autres voies de contagion sont possibles.
Mal de gorge prononcé, fièvre élevée (supérieure à 39°C), perte d’appétit, ganglions du cou très gonflés, maux de tête et sensation de faiblesse généralisée sont les premiers signes d’une mononucléose.
Des douleurs musculaires peuvent aussi apparaître, ainsi qu’une augmentation du volume de la rate perceptible à la palpation par le médecin. Ces symptômes s’estompent généralement au bout de deux à trois semaines, mais la fatigue extrême peut perdurer durant plusieurs mois et mettre le patient totalement sur les rotules. Le principal remède est donc le repos.
Un virus commun en cause
Le microbe responsable de la mononucléose est un virus très répandu, le virus d’Epstein-Barr. Ce dernier s’avère la plupart du temps inoffensif. Neuf adultes sur dix en sont porteurs à leur insu, selon l’Inserm*. Beaucoup ont été contaminés pendant la petite enfance sans développer de symptômes spécifiques. Mais lorsque la contamination se produit après l’âge de 14 ans, elle ne passe pas toujours inaperçue : une personne infectée sur deux développe une mononucléose, surtout si son système immunitaire est en berne.
Le nombre de cas de mononucléose semble augmenter chez les 15-20 ans dans les pays industrialisés en raison des meilleures conditions d’hygiène qui rendent le contact avec le virus de plus en plus tardif.
Quel mode de contamination ?
Le virus d’Epstein-Barr est principalement colporté par la salive, donc par le baiser. Mais pas uniquement : la contamination peut également se réaliser à travers des objets portés en bouche (cuillère, paille ou verre mal lavés, brosse à dents, cigarette électronique…), des éternuements avec postillons, ainsi que par transfusion sanguine. « La personne infectée est contagieuse durant toute sa période d’incubation, c’est-à-dire quatre à six semaines avant la survenue des symptômes. Et une fois guérie, elle le demeure plusieurs mois durant », explique le Dr Loïc Etienne, médecin urgentiste.
Au cours de cette période, mieux vaut éviter d’embrasser ses proches, se laver scrupuleusement les mains après avoir toussé ou avant les repas, ne pas partager ses serviettes de toilette et aérer son domicile deux fois par jour.
Quelles complications redouter ?
La mononucléose est généralement une maladie bénigne. Les complications sont rares, mais comme elles peuvent être graves, la vigilance s’impose. Une douleur violente en haut et à gauche de l’abdomen, sous les côtes, doit notamment alerter. Il faut consulter très rapidement car la rate peut être en souffrance. Gonflée à l’extrême, elle peut se rompre et générer une hémorragie dans la cavité abdominale (de 0,5 à 1% des cas).
La maladie est en outre susceptible de provoquer des difficultés respiratoires, suite à un gonflement des amygdales, ainsi qu’une hépatite, une encéphalite ou une méningite en cas d’atteintes du foie ou du système nerveux. Au moindre doute, prenez RDV chez le médecin.
Mais bonne nouvelle : après une mononucléose, on est immunisé à vie. Il est impossible de l’attraper deux fois.
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*Institut national de la santé et de la recherche médicale
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