La Force de « Obi-Wan Kenobi » vient-elle de la technologie StageCraft ?

La série Obi-Wan Kenobi sort sur Disney+ à partir du mercredi 27 mai, et annonce le retour de Ewan McGregor dans  le rôle du célèbre maître Jedi qui veut échapper aux griffes de l’Empire. La mini-série, qui se déroule dix ans après La Revanche des Sith, se fend depuis plusieurs semaines  de bandes-annonces à la photographie soignée, promettant des décors plus vrais que nature.

Et pour cause : Disney a mis les moyens, et a utilisé la même technologie immersive que dans sa série The Mandalorian, baptisée StageCraft, créé par Industrial Light & Magic (ILM). Fini les fonds verts et bleus de tournage, place à des systèmes de moniteurs LED qui créent une toile de fond de 6 mètres de haut sur 22 mètres de long, englobant la scène. Un décor réaliste est diffusé en temps réel sur le plateau de tournage. Les déplacements de la caméra se synchronisent aux mouvements de l’environnement virtuel.

Un tournage plus vrai que nature

« Si la scène se déroule dans le désert, on a vraiment l’impression d’être au beau milieu du désert. Si les décors sont enneigés, nous sommes entourés par la neige. Et si le personnage pilote un vaisseau spatial, les écrans projettent un décor d’espace tout autour de nous. Cela va vraiment rendre les choses plus réelles » expliquait ainsi Ewan McGregor au Hollywood Reporter en avril 2021. Aux Emmy Awards 2021, l’acteur déclarait ainsi que « la nouvelle technologie que nous avons utilisée pour tourner [la série] est très intéressante. Ce fut une expérience différente des trois films Star Wars dans lesquels j’ai figuré… » La prélogie, à laquelle Ewan McGregor fait ici allusion, est ainsi souvent critiquée pour ses effets visuels et le jeu de ses acteurs.

Mais StageCraft participe aussi à créer des décors plus réalistes, mêlant images réelles et modélisation en 3D. La réalité virtuelle est utilisée pour repérer des décors du monde réel, et les recréer en effets spéciaux, puis d’y ajouter des éléments de décors grâce à Unreal Engine, moteur graphique développé par le studio de jeux vidéo Epic Games. Pratique, quand on ne peut pas recréer entièrement plusieurs décors dans un studio de cinéma. Le système avait déjà été utilisé sur les deux saisons de The Mandalorian… mais à une échelle bien moindre.

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La réalité virtuelle à l’assaut du cinéma

Alors qu’elle permet déjà aux séries Star Wars d’afficher une superbe unité esthétique, cette nouvelle technologie pourrait-elle se normaliser dans les années à venir ? Le potentiel de StageCraft en termes de créativité des décors semble infini, et donc adapté à de grosses franchises comme Star Wars ou l’univers Marvel. L’avantage de StageCraft repose sur son réalisme, notamment au niveau des lumières, et un travail bien plus abouti en post-production, puisque les réalisateurs ont déjà une idée du produit fini. Du côté des acteurs, passer de fonds verts à des décors ultra-réalistes leur permettra de mieux se glisser dans leur personnage, surtout quand le tournage s’étire sur plusieurs mois (voire années). Et pour les spectateurs, c’est l’assurance d’être transporté dans un univers ultra-réaliste. Reste la question du coût de cette technologie.

Le succès des séries de Disney pourrait normaliser la technologie pour toute l’industrie à gros budget de Hollywood, s’inspirant de plus en plus des outils développés par l’industrie du jeu vidéo, notamment ses moteurs graphiques. Lucasfilm a ainsi annoncé en 2021 la construction de trois autres studios StageCraft dans le monde entier. Le dernier Batman de Matt Reeves l’a utilisé en partie lors de son tournage, ainsi que Thor : Love and Thunder, prévu dans les salles obscures en juillet 2022.

Bientôt, les fonds verts deviendront peut-être aussi obsolètes que les anciens speeders XT-16…

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