La colère contre Bastien Vivès est « légitime » selon Rima Abdul Malak

L’ouverture du festival d’Angoulême était l’occasion de percer immédiatement l’abcès qui avait enflé ces dernières semaines, dans le monde de la BD. Au départ, Bastien Vivès devait y présenter une exposition, avec des dessins inédits. Mais le directeur avait dû annuler, à contrecœur, cet hommage face à l’hostilité des autrices de BD et des associations de lutte contre la pédopornographie. « Il y a eu une réaction légitime contre une attitude qui était inacceptable », a tranché la ministre de la Culture Rima Abdul Malak.

« Bastien Vivès, en tant qu’homme, a eu quand même des propos inacceptables », a souligné la Franco-libanaise. « Il a pris à la légère des sujets extrêmement graves. Il a eu des propos insultants sur les réseaux sociaux qui sont en eux-mêmes très condamnables ». « C’est normal, quelque part, que ces propos qu’il a tenus aient provoqué ce tollé, même des années plus tard quand ils ont été ressortis. Parce qu’ils sont inacceptables, il l’a reconnu lui-même », a insisté la ministre.

« J’aurais été curieuse de voir quels autres dessins il allait présenter »

Mais elle a redit qu’elle aurait préféré voir l’exposition s’ouvrir comme prévu. « La difficulté c’est que ça s’est mélangé avec une exposition que personne n’avait vue (…) On ne saura jamais ce qu’il y avait dedans. Moi je trouve ça regrettable que les sujets se soient mélangés », a-t-elle expliqué. « Les choses ont eu lieu à un rythme tellement rapide que ce débat, finalement, n’a pas pu se tenir. Mais il continue dans la société », s’est-elle félicitée.

« J’aurais été curieuse de voir quels autres dessins il allait présenter dans un cadre comme les 50 ans du Festival d’Angoulême. On ne le saura pas. Mais il a quand même eu une attitude qui n’a pas facilité les choses », a-t-elle conclu. Début janvier, une enquête préliminaire pour diffusion d’images pédopornographiques a été ouverte à l’encontre de Bastien Vivès et de deux maisons d’édition ayant publié ses ouvrages mêlant mineurs et pornographie, Glénat et Les Requins Marteaux.

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