« La chose politique » ou la conquête du pouvoir de Grégory Doucet
- Suivant la lente mue et la progression de Grégory Doucet durant la campagne des municipales, Antonin Bachès en a tiré un documentaire, La chose politique.
- Le film sera présenté en avant-première ce jeudi soir au cinéma Le Comoedia.
- On y découvre le candidat apprendre à parler en public, à manier l’art de la punchline, résister aux attaques et efficacement coachée par sa directrice de campagne.
De l’ombre à la lumière. Parfait inconnu du sérail politique, Grégory Doucet est devenu le maire de la troisième plus grande ville de France, en juin 2020. Certains diront qu’il a été élu à la faveur d’une forte abstention ou de profondes divisions dans les rangs des macronistes D’autres répondront que son programme écologiste a su séduire les jeunes électeurs, inquiets des effets du réchauffement climatique et désireux de faire bouger les choses. Une seule certitude : l’homme a dû apprendre. Presque tout. Répondre aux médias, parler en public, exister dans le paysage politique. Gagner en aisance. Encaisser, se défendre, attaquer. Cet apprentissage de « la chose politique » fait l’objet d’un documentaire qui sera projeté ce jeudi soir, en avant-première au cinéma Le Comoedia.
Antonin Bachès réalisateur indépendant, a suivi en coulisse le candidat pendant toute la campagne électorale pour en tirer un film, dont le sujet souvent traité, se révèle pourtant captivant et instructif. L’idée lui trottait dans la tête depuis « un moment ». Alors, quand il a entendu parler de Grégory Doucet, en 2019, il a décidé de le contacter. « Au départ, je ne l’imaginais pas gagner car il faisait figure de tout petit candidat. Ce que je voulais, c’était voir comment il pouvait peser face à Gérard Collomb, installé depuis une vingtaine d’années, et ses équipes », explique-t-il.
Le rôle essentiel de Ninon Guinel, sa directrice de campagne
Mais, au fil du tournage, l’angle du sujet va s’imposer de lui-même : montrer « toutes les étapes à franchir pour espérer être maire ». « Généralement, cette phase d’apprentissage est rarement révélée dans les documentaires car elle peut jouer et se retourner contre le candidat » qui peut perdre toute crédibilité, souligne Antonin Bachès.
A l’écran, Grégory Doucet, novice en la matière, balbutie, écoute ses conseillers, répète mais « apprend vite, très vite », coaché efficacement par toute une équipe mais surtout, Ninon Guinel, sa directrice de campagne. « Elle s’est imposée très vite comme le deuxième personnage », indique le réalisateur qui a bâti son documentaire autour de ce binôme. « Elle l’a vraiment protégé. Elle lui a été d’une grande aide dans la réflexion sur le message politique qu’il portait et sur la façon de se tenir », développe-t-il.
Filmant en « toute liberté » les séquences de travail, parfois tendues, Antonin Bachès a observé le tandem monter en puissance. « C’est l’addition de leurs personnalités qui a permis à Grégory Doucet de remporter l’élection. L’un sans l’autre, cela n’aurait pas fonctionné », conclut-il avant de préciser déjà travailler sur une suite de ce premier opus.
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