« Kamikaze », une série danoise sur une suicidaire, entre drame et comédie
- La série danoise Kamikaze, première fiction européenne de HBO Max, est disponible ce mercredi sur MyCanal.
- Cette dramédie suit Julie, une jeune femme qui perd sa famille du jour au lendemain et part dans une quête existentielle ubuesque autour du monde.
- La série, particulièrement créative sur le plan visuel, est une brillante métaphore sur le passage de l’enfance à l’âge adulte.
Un voyage initiatique à 30.000 pieds d’altitude à ne pas rater ! Kamikaze, dramédie danoise qui a fait sensation au dernier festival Séries Mania, est la première fiction européenne produite pour la plateforme américaine HBO Max. Cette adaptation d’un roman de l’écrivain norvégien Erlend Loe, Muleum (disponible en poche aux éditions 10/18), paru en 2007, est diffusée dès ce mercredi sur Canal+ Séries et en intégralité sur MyCanal.
L’histoire tourne autour de Julie, 18 ans, bien déterminée à mettre fin à ses jours. Quand on la croise la première fois, elle s’écrase aux manettes d’un petit avion au beau milieu d’un désert. La jeune femme au crâne rasé a survécu et cela semble la contrarier. A partir de là, les huit épisodes d’une demi-heure vont alterner les temporalités, entre sa situation actuelle et des flash-back expliquant comment elle en est arrivée là.
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Un SMS qui bouleverse toute une vie
Retour en arrière, donc. Quelques mois plus tôt, Julie, alors blonde aux cheveux longs, fait partie de la jeunesse dorée de Copenhague (Danemark). Elle partage son temps entre le lycée et les réseaux sociaux où elle compte plus de 159.000 abonnés. « Elle a tout: une famille, des amis, des vêtements cool et mène une vie insouciante », résume à 20 Minutes Marie Reuter, sacrée meilleure actrice à Séries Mania – à juste titre tant elle crève l’écran dans le rôle principal.
Alors que Julie fait du shopping avec ses amis, profitant de l’absence de ses parents et de son frère partis en voyage en Afrique, elle reçoit un SMS : « Notre avion s’écrase. Je t’aime. Fais ce que tu veux. Papa » « Quand cet accident arrive, son monde change complètement parce qu’elle comprend qu’elle ne contrôle pas sa vie », analyse Marie Reuter.
« C’est une prémisse tellement forte pour une jeune héroïne d’être frappe, comme ça, par un accident, de perdre toute sa famille. Elle a tout sur le plan matériel, de l’argent, de la richesse et de la jeunesse, et d’un autre côté, elle a tout perdu », commente la scénariste Johanne Algren.
Un road trip à 30.000 pieds d’altitude
Julie va alors tester toutes les limites et vivre d’incroyables et improbables aventures, essentiellement à 30.000 pieds d’altitude. « Elle n’a plus aucune confiance dans le monde. Elle se sent entièrement trahie par la vie. Si cela a pu se produire, ce qu’elle fait désormais n’a pas de sens non plus », explique Johanne Algren. Entre deux vols, l’héroïne est obligée de réfléchir. La série invite le spectateur à se joindre à sa quête existentielle et à réfléchir à ses propres priorités avec elle.
Si les sujets abordés (le deuil, la tristesse, le suicide ou encore le sens de l’existence) sont particulièrement graves. Kamikaze ne se crashe jamais dans le pathos et offre des moments de comédie jubilatoire. « J’aimais l’idée d’une femme triste, surtout avec une protagoniste si sauvage et avec une telle énergie. La série commence à un moment où tout peut arriver et donc où elle peut tout faire », se réjouit la productrice Ditte Milsted. « La façon dont Julie gère ses problèmes est assez absurde, cela rajoute de la légèreté à l’histoire, non ? », renchérit la scénariste Johanne Algren.
Un mélange d’animation et de prises de vues réelles
Si Kamikaze s’élève haut dans le ciel sur le fond, la série danoise atteint le stratosphérique sur le plan visuel. Très stylisée et pop, elle fourmille de références, de motifs, de sous-texte en arrière-plan. « Nous voulions marquer la mémoire du spectateur, tant au niveau de la musique qu’avec les images », souligne le réalisateur Kaspar Munk.
Kamikaze s’autorise avec beaucoup de fantaisie le mélange de séquences en dessin animé ou en stop-motion avec des plans en prise de vues réelles. « La plupart de ces idées étaient dans le scénario. Johanne se fiche de la manière de les réaliser, elle se contente d’avoir des idées, rit Kaspar Munk. Cette trame explosive était très inspirante, il y avait tant de choses, tant de couches visuelles différentes. »
Et de poursuivre : « On ne voulait pas faire quelque chose de lent et statique sur ce sujet si sérieux. C’était amusant d’avoir une expression joyeuse au milieu de cette atmosphère déprimée. C’est lié à cette fille qui perd tout et qui a tout. Tous ces contrastes sont dans cette histoire, je désirais les soutenir esthétiquement. »
Au final, l’histoire de cette fille qui perd tout du jour au lendemain est une brillante métaphore sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, qui glisse au passage quelques clins d’œil bien sentis au Petit Prince. A l’instar du chef-d’œuvre de Saint-Exupéry, cette fable d’une originalité folle nous rappelle que « seul le cœur voit l’essentiel ».
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