Jean-Luc Godard et ses muses, de Brigitte Bardot à Anna Karina | Vogue Paris

De Brigitte Bardot à Anna Karina, retour sur les muses de Jean-Luc Godard, à l’occasion de son anniversaire.

Les rapports homme-femme comme ligne directrice de son art ? Jean-Luc Godard ne cesse d'étudier de son œil vif ces liens compliqués mais aussi le regard qu'il pose sur le sexe opposé. À la ville comme à la scène, le réalisateur n'aura eu de cesse de s'entourer des plus belles actrices de l'époque. De Brigitte Bardot à Anna Karina en passant par Anne Wiazemsky ou Jane Fonda, retour sur les muses de Jean-Luc Godard, toutes plus inspirantes les unes que les autres.

Brigitte Bardot

Plus de cinquante ans après sa sortie, Le Mépris reste l’un des films clés de l’oeuvre de Jean-Luc Godard et sans doute le rôle le plus marquant de la carrière de Brigitte Bardot. Tous les éléments étaient réunis pour en faire un film culte, détaillés dans sa célèbre bande annonce : « La femme, l’homme, l’Italie, le cinéma, avec Brigitte Bardot et Michel Piccoli, l’Afla Romeo, la statue grecque, le revolver, (…) la gifle, la chambre à coucher, le baiser… ». Le Mépris raconte l’effondrement du couple formé par Paul (Michel Piccoli), un scénariste chargé de terminer l’écriture d’une adaptation d’Ulysse préparée par le réalisateur Fritz Lang (dans son propre rôle), et de sa femme Camille (Brigitte Bardot). Lorsque Paul pousse cette dernière à monter seule à bord de la voiture d’un acteur le temps d’un trajet, Camille y voit une preuve que son mari cherche à faire d’elle un objet de désir pour vanter son égo. Et le mépris s’installe. Un film qui parle d’amour et de malentendu, mais également de cinéma et d’image, où Bardot et Piccoli ont bien failli ne jamais apparaître. Frank Sinatra et Kim Novak étaient en effet pressentis pour jouer Paul et Camille. Après un désistement de Sinatra, Carlo Ponti, l’un des producteurs du film, propose Marcello Mastroianni ainsi que Sophia Loren, avec qui il est marié. Ce sont finalement les acteurs français qui assureront les rôles de ce film à grand budget (dont le cachet de Brigitte Bardot représentait quasiment la moitié), une co-production internationale qui va avec son lot de contraintes : une fois le montage du film terminé, le producteur Sam Levine aurait sommé Jean-Luc Godard d’y ajouter des scènes de nu, déclarant « Non, non, ça ne va pas, je veux voir le cul de Bardot. », pour attirer le public. Une injonction qui donnera lieu à la réplique la plus célèbre du film, la fameuse « Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ? » Une histoire moderne sur fond de tragédie grecque, portée par la froideur de Bardot, le décor sublime de la villa Malaparte et la bande originale signée Georges Delerue

Les films : Le Mépris sorti en 1963 et Masculin féminin sorti en 1966

© Marceau-Cocinor/Les Films Concordia/ Georges de Beauregard/ Carlo Ponti/ Collection Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images

Anna Karina

Muse absolue de Jean-Luc Godard, avec qui elle a tourné 7 films, l’actrice d’origine danoise est indissociable de la Nouvelle Vague. Anna Karina a mené sa carrière avec audace et conviction, incarnant des femmes fortes et indépendantes, profondément inspirantes. Tout en poussant la chansonnette, avec succès, aux côtés de Serge Gainsbourg qui lui écrit plusieurs titres.

Les films : Le petit soldat sorti en 1960, Une femme est une femme sorti en 1960, Vivre sa vie sorti en 1962, Bande à part sorti en 1964, Alphaville sorti en 1965, Pierrot le Fou sorti en 1965 et Le plus vieux métier du monde dans le sketch Anticipation sorti en 1966

© REPORTERS ASSOCIES/Gamma-Rapho via Getty Images

Jean Seberg

Jean Seberg est une vendeuse de journaux sur les Champs-Élysées, aux côtés de Jean-Paul Belmondo dans le film À bout de souffle de Jean-Luc Godard, sorti en 1960. "Quand j’ai tourné À bout de souffle, je pensais que je faisais quelque chose de très précis. Je réalisais un thriller, un film de gangsters. Quand je l’ai vu pour la première fois, j’ai compris que j’avais fait tout autre chose. Je croyais que je filmais le Fils de Scarface ou le Retour de Scarface et j’ai compris que j’avais plutôt tourné Alice au pays des merveilles, plus ou moins." déclarait le réalisateur en 1968.

© Collection Christophel © Productions Georges de Beauregard

Jane Fonda

Le film : Tout va bien de Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin sorti en 1972, dans lequel Jane Fonda partage l’affiche avec Yves Montand au service d’un film sociétal furieusement engagé. Une évidence pour la révoltée Jane d’incarner ce personnage de femme forte et sensible aux douleurs du monde.

© LMPC via Getty Images

Anne Wiazemsky

Petite-fille de François Mauriac née à Berlin en 1947, Anne Wiazemsky est révélée par Jean-Luc Godard qui la fait tourner dans 6 films (La Chinoise en 1967, Week-end en 1967, Le Gay Savoir en 1968, Sympathy for the devil en 1969, Vladimir et Rosa en 1969 et Tout va bien en 1972) et l’épouse en 1967. Une passion qui dure seulement 3 ans, le couple iconique se sépare en 1970.

© Archivio Cameraphoto Epoche/Getty Images

Marina Vlady

Le film : Deux ou trois choses que je sais d’elle sorti en 1967

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Mireille Darc

Le film : Week-end sorti en 1967 dans lequel elle partage l’affiche avec Jean Yanne

© John Springer Collection/CORBIS/Corbis via Getty Images

Nathalie Baye

Les films : Sauve qui peut (la vie) sorti en 1979 et Détective sorti en 1985

© Mondadori via Getty Images

Macha Meril

Le film : Une femme mariée sorti en 1964

© Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images

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