« Je voulais faire de Détox une série du quotidien », confie Marie Jardillier
- La productrice, originaire de Nice, Marie Jardillier vient de sortir sa première série en tant que réalisatrice sur Netfilx.
- Détox, c’est l’histoire de deux cousines, la trentaine, qui décident de vivre sans leurs téléphones portables et ordinateurs pendant un mois après un « bad buzz » pour l’une et trop de « stalkage » pour l’autre.
- Marie Jardillier revient avec 20 Minutes sur les coulisses de la série.
Depuis le 1er septembre et sa sortie sur la plus connue des plateformes de vidéos en streaming, la série Détox cartonne et reste dans le top 10 Netflix France. C’est l’histoire de deux cousines, la trentaine, qui décident de vivre sans leurs appareils technologiques pendant un mois après un « bad buzz » pour l’une et trop de « stalkage » pour l’autre. A travers les six épisodes de 30 minutes, la série explore cette addiction, vrai de sujet de société actuel, qui touche toutes les générations, tout en restant dans la légèreté et sans être moralisateur. La Niçoise et réalisatrice Marie Jardillier revient avec 20 Minutes sur ce pari réussi d’avoir rendu les gens accros à une série qui s’intitule Détox.
Qu’est-ce que ça fait de voir sa première série être dans le top 10 de Netflix ?
Pour moi, si j’ai réussi à toucher le public, que Détox amène un peu de joie, de détente et de rigolade, c’est que j’ai atteint mon objectif. Je rêvais de cette série, à la Friends, qu’on retrouve au quotidien. Une série « doudou », qui, lorsqu’on la regarde, fait le même effet qu’appeler un ou une amie. J’avais envie qu’on ait envie de la regarder pour retrouver cette bande de personnages farfelus.
En parlant des personnages, on retrouve un casting cinq étoiles…
J’ai les Rolls des actrices et acteurs. Le duo de Tiphaine Daviot (Léa) et Manon Azem (Manon) a été une évidence quand elles ont fait les essais ensemble. C’était incroyable. Il y a d’autres acteurs comme Côme Levin (Julien), Zinedine Soualem (Philippe) ou Charlotte De Turckheim (Mireille) à qui j’ai pensé directement pour leur rôle. Tout s’est fait avec beaucoup de plaisir, de bienveillance et de soutien. Toutes les planètes se sont alignées.
Comment a été imaginée la série Détox ?
Je voulais faire une série sur les trentenaires, sur cette période de la vie qui induit souvent des changements et des grands tournants. Pour raconter plus que le quotidien de deux femmes entre 25 et 35 ans, et pour se démarquer entre tous les contenus de qualité, il fallait un concept fort. Après des discussions avec des amis, je me suis rendu compte qu’on se sentait à poil dans la rue si on nous enlevait notre téléphone. En creusant cette idée, on a voulu avoir cet aspect intergénérationnel pour se rendre compte à quel point cette technologie pouvait toucher un ado de 15 ans ou une maman dans la soixantaine. Le but était de suivre cette aventure, de s’attacher à savoir comment on prend le risque de vivre une vie sans ces appareils ?
Ce concept touche un vrai sujet de société, comment l’aborder sans un côté moralisateur ?
On a vraiment misé sur une série comédie tout en y intégrant parfois des moments plus émotionnels. Le tout est équilibré grâce au ton burlesque et décalé. L’idée était aussi de retourner dans les années 1990, même au niveau des musiques ou des répliques cultes de films, et de se rappeler qu’avant, on avait plein d’objets pour vivre, et que maintenant on n’en a plus qu’un pour tout faire. Le but était de revoir les cassettes ou le Walkman sans en être nostalgique.
La série aborde d’autres thématiques très actuelles comme le féminisme…
Je voulais absolument que ce soit des femmes qui tiennent les rôles forts de la série, à des étapes importantes de leur vie, et qu’importe leur âge, montrer qu’elles avaient toutes des souffrances en elles que cette expérience de détox a mises en lumière. A chacune des actrices, je leur disais d’y aller avec le corps, sans limite, qu’elles pouvaient se lâcher. Des choses qu’on a plus l’habitude de demander aux acteurs masculins. Elles étaient alors ravies de jouer de cette façon. Et puis, c’était important pour moi de parler du congé paternité, d’aborder la question de la congélation des ovocytes quand on a passé 30 ans ou encore, découvrir simplement la sexualité de chacun à travers les épisodes sans être obligée de faire des présentations ou de tomber dans les clichés.
Détox, c’est aussi votre première série, est-ce que c’est alors le fruit de quelque chose de très personnel ?
Il y a plein de petits clins d’œil, que ce soit personnel – Marie Jardillier est Niçoise, une des personnages principales travaille « rue de Nice » à « l’hôtel Riviera » – ou lié à des amis. Mais je ne suis ni Léa ni Manon. Dans tous les personnages, il y a un peu de tous ceux qui ont coécrit la série. C’est en ça que Détox est riche dans plein d’aspects différents. On a aussi voulu ça pour marquer une identité à chacun, notamment dans le style vestimentaire. Dans les décors aussi je voulais que ce soit très coloré pour que la série soit puissante visuellement.
Peut-on attendre une deuxième saison ?
On aimerait bien (rires). Mais pour l’instant, on ne sait pas du tout. Tout va dépendre du succès de la série. Alors, foncez-la voir et regardez-la en entier, ça a son importance dans l’équilibre de l’histoire pour avoir une expérience complète.
Détox, épisodes 1 à 6 à retrouver sur Netflix.
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