« Je ne pensais pas pouvoir un jour jouer un homme », se réjouit Laura Smet

  • Laura Smet est l’héroïne de La Garçonne, minisérie en 6×52 minutes, lancée ce lundi à 21h05 sur France 2.
  • Dans cette série, elle campe Louise Kerlac, une femme qui se grime en homme et prend l’identité de son frère, Antoine, pour enquêter au sein de la police criminelle.
  • Pour les besoins de l’enquête, Louise va aussi prendre les traits de Gisèle, une « poule » de Montparnasse dans le Paris des années folles.
  • L’actrice raconte comment elle s’est glissée dans ce triple rôle.

Pas un, ni deux, mais trois rôles ! Dans La Garçonne, minisérie en 6×52 minutes lancée ce lundi à 21h05 sur
France 2,
Laura Smet incarne Louise Kerlac, une femme qui se grime en homme et prend l’identité de son frère, Antoine, pour enquêter au sein de la police criminelle après avoir été témoin d’un meurtre commis par des agents de l’Etat. Mais dans le Paris des années folles, sa meilleure indic sera Gisèle, un autre avatar de l’intrépide Louise. L’actrice raconte à 20 Minutes comment elle s’est (brillamment) glissée dans la peau de ce trio de personnages.

Comment avez-vous jonglé entre les trois rôles sur le tournage ?

Dans la même journée, je pouvais passer de Giselle à Antoine, puis à Louise. J’étais un peu schizo à la fin ! (rires) Je n’avais pas une minute de répit. Et tant mieux, parce que du coup, j’avais peut-être moins le trac. Quand on attend sur un plateau de tournage, on se pose plein de questions, on ne se sent pas à la hauteur… Enfin, je parle pour moi.

Comment se prépare-t-on à jouer un homme ?

J’ai travaillé avec un coach de gestuelle, Jean-Marc Hoolbecq. C’est un coach incroyable. Ce prof de danse classique m’a vraiment appris ce que ressentait un homme à l’intérieur de son corps et la posture d’un homme dans les situations de tous les jours.

Et ça fait quoi d’incarner un homme ?

Quand on est actrice, c’est génial de pouvoir interpréter un personnage de sexe opposé. Je ne pensais vraiment pas un jour pouvoir jouer le rôle d’un homme ! Qu’est-ce qu’on peut me proposer après ça ? Ce qu’il me reste maintenant, c’est de pouvoir interpréter un animal ! (rires)

Comment s’est passée la métamorphose en Antoine ?

Quand je jouais Antoine, je n’étais pas du tout maquillée. On accentuait les cernes et tous les traits un peu disgracieux qu’on peut avoir pour que cela fasse plus mec. Je ne porte ni prothèse, ni lentilles, ni barbe postiche, parce que dans les années folles, tout ça n’existait pas. Juste une perruque. Du coup, je me suis coupé les cheveux parce que sinon cela faisait une masse trop importante sous la perruque. Il y avait plus de boulot sur Gisèle…

C’est-à-dire ?

Son maquillage est beaucoup plus appuyé. Elle a aussi ce grand dos nu dont on a beaucoup discuté. Il fallait trouver quelque chose de très féminin. Comme je ne suis pas très généreuse au niveau de la poitrine et on a misé sur le dos nu et un turban. Bizarrement, c’était plus difficile pour moi de jouer Gisèle qu’Antoine. Ça m’a vraiment surprise ! Avec Gisèle, c’était du non-stop, une sorte de mouvement perpétuel. Antoine est bizarrement plus proche de moi que Gisèle.

Il y a un plaisir enfantin à se déguiser, non ?

Dans une séquence, Antoine, le véritable frère de Louise, la déguise en Gisèle en prenant des vêtements de leur mère dans une vieille malle. Il y a là quelque chose de l’ordre de deux enfants qui jouent. Il la maquille comme une poupée, Gisèle est un peu sa création. Il y a aussi quelque chose de très enfantin dans le comportement de Louise. Elle est mature mais ne se rend pas toujours compte de ce qu’elle fait. Il n’y a qu’un esprit libre comme un enfant qui puisse prendre la décision folle de se déguiser en mec pour rentrer à la criminelle et d’être crédible. D’ailleurs, elle prend cette décision enfantine au moment où elle retrouve le mot de son père « A toi de jouer maintenant Loulou », « jouer », pas un autre terme…

Et Louise, comment la voyez-vous ?

Louise a un côté tête brûlée que j’aime bien. Elle est extrêmement moderne dans sa façon d’agir mais elle ne le sait pas. Elle a aussi un sacré instinct qui lui permet de savoir à qui elle a à faire. Elle est entière et va jusqu’au bout : elle protège son frère et ceux qu’elle aime. Elle est fidèle à ses convictions. Elle a aussi une sorte de courage hypertouchant. J’ai vraiment pris un énorme plaisir à jouer ce rôle et j’ai eu du mal à le quitter. J’espère que les gens vont apprécier ce personnage et surtout la série. Je suis une mangeuse de séries et je trouve que c’est une bonne série, pas parce que je suis dedans mais parce que je suis fière d’y être.

La garçonne, c’est aussi une figure d’émancipation féminine…

C’est une série historique, mais l’enjeu n’a pas vraiment changé. Nous sommes en 2020 et le sujet est toujours le même : la femme n’est toujours pas à la même place que l’homme. On n’a pas vraiment évolué. C’est dommage.

Etre l’héroïne d’une série ambitieuse, ce n’est pas trop de pression ?

Si je commence à me poser ce genre de questions, j’ai la pression directe. J’essaye de ne pas y penser. Comme tourner une série est une sorte de marathon, je n’ai pas eu le temps. Au cinéma, on tourne 2 à 3 séquences par jour, là, c’était 7 à 10 par jour. Avec ce rythme, on est porté par l’adrénaline, on dépasse le stade de la fatigue et la pression s’en va, grâce au travail. J’essaye de ne pas trop me poser de questions tout comme je ne me regarde pas trop. J’ai regardé la série d’un œil, je ne suis pas très objective, j’ai un peu de mal avec ça. Ma mère m’a dit qu’on n’arrive à regarder les choses que l’on fait que cinq à six ans plus tard.

Ce premier rôle récurrent vous a-t-il donné envie de faire d’autres séries ?

J’aimerais beaucoup ! Je ne boude absolument pas la télévision. Je regarde énormément de séries, j’ai toujours aimé ça.

Et quels sont vos derniers coups de cœur ?

Il y a une série que j’ai vraiment trouvée magnifique et qui s’appelle Succession. La série et ses acteurs sont brillants. Elle m’a vraiment secouée. J’ai vu aussi Little Fires Everywhere avec Reese Witherspoon que j’ai vraiment adoré. Et je suis aussi tombée sur une série rigolote, qui s’appelle Love. C’est très sympa, les dialogues sont vraiment drôles. J’ai terminé la saison 2 cet été avec mon mari, et on a eu des fous rires pas possibles.

Il paraît que vous écrivez un long-métrage…

Ça fait longtemps que j’écris ce film. Je suis un peu lente en écriture. Ce sera un thriller psychologique, mais je ne peux pas en dire plus.

Vous souhaitez le mettre en scène ?

J’adorerais ! J’ai réalisé un court-métrage et deux clips. Et j’ai vraiment pris énormément plaisir à ça. La réalisation me fait du bien et m’apaise beaucoup. C’est quelque chose que j’ai découvert un peu sur le tard, mais j’avoue que j’ai vraiment envie de ça. Je vais réaliser le clip de Grand Corps Malade. J’ai fait un duo avec lui et il m’a demandé de réaliser son clip. Je suis très contente, parce qu’avec lui, c’est comme des petits courts-métrages à chaque fois. C’est la première fois que je vais me mettre en scène, donc j’ai un peu peur.

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