J’ai testé le coaching en sommeil pour adulte et voici ce que j'ai découvert sur ma façon de dormir

  • Un premier entretien pour préparer le terrain du sommeil réparateur
  • Définir un objectif de coaching et dégager des pistes de travail
  • Des conseils personnalisés à adopter tout au long de la journée
  • Des premiers résultats rapides
  • Quel verdict au bout de trois séances de coaching en sommeil ?

Je n’ai pas vraiment de mal à m’endormir et je ne suis pas non plus sujette à de grandes insomnies. Mais depuis plusieurs semaines, je me sens fatiguée au réveil, comme si je n’avais pas assez dormi.

Alors que pourtant, je coche la case des 7 heures de sommeil minimales quotidiennes recommandées pour une bonne récupération. Levée aux alentours de 7h30, je baille déjà à m’en décrocher la mâchoire vers 10h du matin, avec un taux d’énergie proche de zéro. Conséquences de cette sensation de non-repos ? Moins de motivation de façon générale, moins d’efficacité au boulot, plus de stress (à force d’avancer à vitesse d’escargot, les dossiers s’accumulent) et par effet ricochet : plus d’irritabilité et de grignotages. En bref, un fâcheux cercle vicieux qu’il devient (très) urgent de rompre !

Les litres de café ne parvenant pas à venir à bout de ma fatigue, j’ai décidé de faire appel à l’incarnation moderne du marchand de sable, c’est-à-dire, un coach en sommeil. Nombreux outre-Atlantique, les coachs en sommeil sont encore assez rares en France. La plupart sont spécialisés dans l’accompagnement du sommeil des bébés, mais peu traitent des troubles du sommeil de l’adulte. 

Céline Braun Debourges, coach en gestion du sommeil et autrice de plusieurs livres sur le sujet dont 21 jours pour réguler son stress et son sommeil (ed. Jouvence), a bien voulu m’aider à retrouver mon dynamisme d’antan. Debrief. 

Un premier entretien pour préparer le terrain du sommeil réparateur

Première étape : faire connaissance pour permettre à Céline Braun Debourges de mieux cerner ce qu’il se cache justement derrière mes cernes. Je commence donc par me présenter et par exposer ma problématique sommeil. Grosso modo : un sommeil qui me semble satisfaisant en termes de quantité mais pas de qualité, avec une impression de manquer de tonus dès le début de la journée.

En retour, la coach en sommeil m’en dit un peu plus sur elle aussi. Il n’existe pas encore de formation de coaching sommeil pour adulte officiellement reconnue mais Céline Braun Debourges est diplômée d’un Master en Accompagnement Professionnel et Coaching de la faculté d’Aix-Marseille et a également étudié les thérapies comportementales et cognitives (sur lesquelles se base sa méthode). Puis elle s’est spécialisée dans la problématique du sommeil après être elle-même passée par des périodes où elle ne dormait pas bien.

“J’ai trouvé qu’il y avait peu d’accompagnement personnalisé autour des troubles du sommeil, m’a-t-elle expliqué. Lorsque l’on va chez le médecin, il nous prescrit généralement des somnifères, des compléments alimentaires… mais ce ne sont que des solutions ‘pansement’. Alors que le sommeil est l’un des grands piliers de la santé et qu’il mérite toute notre attention”. Le discours de Céline Braun Debourge est sérieux, en même temps très chaleureux : j’accroche assez facilement. Je ne pense pas être tombée dans les bras d’un charlatan, mais bel et bien dans ceux de Morphée, je l’espère !

Au regard de mon cas (apparemment pas le plus désespéré, ouf !), la coach en sommeil me propose de partir sur un forfait de 3 séances d’une heure (le minimum pour pouvoir obtenir des résultats), facturées 209€. Si le coaching porte ses fruits, le prix me semble assez honnête pour renouer avec quelque chose qui n’en a pas : un sommeil réparateur et de l’énergie durable.

Pour éviter les déceptions, Céline Braun Debourges me prévient tout de même qu’elle ne possède pas de baguette magique. La réussite du coaching dépendra de mon implication et c’est justement pour ça que je suis invitée à signer “un contrat d’engagement” qui stipule que “le bénéficiaire s’engage à honorer ses rendez-vous et à s’impliquer dans le coaching”. C’est tout bête, mais ça pousse à prendre le coaching au sérieux ! Rendez-vous pris dès le lendemain pour ma première séance de coaching en sommeil qui se fera en visio

Définir un objectif de coaching et dégager des pistes de travail 

Cette fois-ci, l’exploration va plus loin. Céline Braun Debourges épluche mes habitudes de vie en s’appuyant sur un questionnaire d’évaluation qui servira à définir mon objectif de coaching. Difficultés rencontrées pour dormir, humeurs de la journée, historique des habitudes de sommeil (à l’adolescence, à l’âge adulte), rythme de travail, exposition au stress, literie, antécédents médicaux, pratique sportive, poids, taille, consommation d’alcool, de café…

Au bout d’une grosse demi-heure, la coach en sommeil sait tout de moi, même quelques détails intimes : par exemple que je me lève souvent pour aller au petit coin la nuit ou que mon conjoint qui travaille en soirée et qui rentre vers minuit n’est pas franchement le roi de la discrétion (“j’allume la lumière juste deux minutes”, “je me regarde une petite série dans la lit pour m’endormir, ça ne t’embête pas chérie ?”…). 

Suite à cela, nous définissons ensemble un objectif de coaching, qui doit être positif, réaliste et réalisable, et qui doit être restranscrit au sein d’une phrase simple et concrète. Le mien sera donc : “Mon objectif est de faire des nuits plus reposantes pour avoir plus d’énergie dès le lever”. Je la répète à voix haute, je l’écris sur un papier : cela m’aidera à m’imprégner de ce nouveau défi. 

Des conseils personnalisés à adopter tout au long de la journée

Pour m’accompagner dans l’atteinte de mon objectif, Céline Braun Debourges me dresse une liste de conseils personnalisés que je dois mettre en place d’ici le prochain coaching. Des règles d’hygiène de vie, qui relèvent du bon sens, certes, mais que je n’aurais jamais appliquées seule, si je n’avais pas entamé ce coaching. 

– Je bois trop de café : la coach me recommande de diminuer la prise de café à maximum 2 tasses par jour, et avant 13h00, car le café impacte la qualité du sommeil en le rendant plus superficiel.

– Je travaille de chez moi et il m’arrive de passer plusieurs jours sans mettre le nez dehors, ce qui n’est pas toujours très stimulant : la coach m’invite à prendre la lumière du jour le matin au minimum 10 minutes lors d’un exercice physique, d’un petit-déjeuner pris en terrasse, d’un déjeuner ou même lors d’une pause en milieu de matinée. Cela permettra d’avoir plus d’énergie le matin et de mieux fabriquer de la mélatonine le soir, pour un endormissement facilité et un sommeil plus profond.

– Mon conjoint me réveille souvent en rentrant du travail : la coach me conseille tout simplement de mettre des bouchons d’oreille pour m’isoler du bruit et de discuter avec lui pour lui demander de se faire un peu plus discret quand il me rejoint au lit.

– Je me lève régulièrement pour aller aux toilettes pendant la nuit : il est préférable que je n’allume pas de lumière dans ces moments-là pour ne pas envoyer de signaux d’éveil à mon corps. 

– Je me sens souvent fatiguée dans la journée : la coach insiste sur les bienfaits d’une courte sieste de 10 à 20 minutes avant 15h00 afin de regagner de l’énergie pour l’après-midi.

Ces quelques pistes d’action dégagées, à moi de les mettre en application d’ici la prochaine séance de coaching, programmée dans une semaine et demi.  

Des premiers résultats rapides

Je suis bien décidée à suivre les recommandations de ma coach en sommeil. Je diminue donc le café, je m’organise pour pouvoir aller prendre l’air plus régulièrement en matinée, je n’allume plus la lumière lorsque je migre du lit aux toilettes pendant la nuit, je tente les micro-siestes et j’explique à mon conjoint qu’il va falloir gagner en délicatesse au moment de se glisser sous la couette. 

Pour que je puisse suivre ma progression, Céline Braun Debourges m’a envoyé une fiche “Suivi de mon sommeil” à remplir quotidiennement. J’y indique le nombre d’heures dormies par nuit, la qualité de mon sommeil (pas top, ok, topissime), si j’ai fait une sieste ou non pendant la journée et quelle a été sa durée, comment j’évalue ma forme globale sur 1 à 10… Encore une fois, rien de révolutionnaire, mais tout de même un cadre qui me pousse à me prêter sérieusement au jeu et qui me permet de prendre du recul pour mieux m’analyser et mieux mesurer les bénéfices apportés par mes nouvelles habitudes de vie. 

Dès les premiers jours, c’est vrai que je me sens moins fatiguée. Je débriefe Céline Braun Debourges de ces premiers tests lors de ma deuxième séance de coaching. Pendant ce nouveau rendez-vous, la coach en sommeil me donne encore d’autres astuces pour optimiser mon énergie au quotidien. Elle me parle notamment de la règle du 52/17 qui consiste à travailler 52 minutes et faire une pause de 17 minutes, ratio qui aiderait à être plus productif au travail. À essayer. Puis elle oriente la séance sur la question de l’alimentation, qui peut énormément influencer le sommeil. On parle de mes habitudes et, de nouveau, Céline Braun Debourges me propose des solutions très pratiques : manger plus de céréales complètes et de poissons le soir pour faire le plein de tryptophane (un acide aminé impliqué dans la synthèse de la mélatonine), consommer plus de protéines et moins de sucre au petit-déjeuner pour être moins fatiguée…  À essayer aussi !

Cumulés, c’est vrai que tous les petits conseils de Céline Braun Debourges représentent tout de même un sacré nombre de nouveaux comportements à adopter. Mais la coach en sommeil n’est pas une magicienne du sommeil et l’idée n’est pas de se mettre la pression en changeant radicalement de mode de vie. Le but d’un coaching en sommeil est d’apprendre à mieux gérer son sommeil, et d’avoir une boîte à outils dans laquelle piocher au quotidien pour une vie la plus équilibrée possible. Il y aura toujours des nuits où je dormirai moins bien, mais je saurai que j’ai la possibilité de faire une sieste pour me sentir plus en forme, et que ce sera bien plus utile que de cumuler les tasses de café.  

Quel verdict au bout de trois séances de coaching en sommeil ?

La troisième séance de coaching ressemble sensiblement à la deuxième : on fait le point sur les derniers jours écoulés, sur ce que j’ai mis en place ou non, et Céline Braun Debourges me fait notamment faire un quizz sur le sommeil pour que je finisse de peaufiner mes connaissances sur le sujet. Je suis désormais bien armée pour mieux dormir !  

Dans mon cas, les trois séances de coaching ont été utiles et me semblent largement suffisantes. Mais pour des problématiques plus sérieuses, par exemple pour des insomnies sévères, je me pose la question de savoir si la méthode de coaching en sommeil est suffisamment musclée.

Céline Braun Debourges m’a toutefois expliqué qu’elle travaillait sur différents cas de figure. L’accompagnement sommeil d’une de ses autres clientes dépasse actuellement les 12 séances car derrière les troubles du sommeil, il y a aussi d’autres troubles qu’elle n’arrive pas à régler. Il y a donc un coaching de vie en parallèle du coaching sommeil.  

Ce qui est sûr me concernant, c’est que ce temps d’arrêt et d’analyse sur mon sommeil m’a remise sur le bon chemin. Cela m’a permis de ne pas faire traîner les choses et de ne pas laisser la situation empirer. Si j’avais un conseil à donner, ce serait justement de ne pas attendre d’avoir des problèmes de sommeil critiques pour faire appel à un(e) coach en sommeil. En tant qu’élément d’éducation et de prévention, le coaching en sommeil est une excellente expérience à tester. Ne l’oublions pas : prendre soin de son sommeil, c’est surtout prendre soin de sa santé !  

Enfin, il convient de rappeler que les troubles du sommeil doivent être adressés par des professionnel.les de santé. Si le coaching peut être un outil pour réapprendre à bien dormir, il ne remplace pas un avis médical, car derrière des insomnies répétées (et inhabituelles) peuvent se cacher des soucis de santé physique et/ou psychique. 

* « Problèmes de sommeil : le mal du siècle ?, Une majorité de Français concernés » – Etude réalisée par l’Ifop pour Les-Matelas.fr en mars 2022.

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