Ivanka Trump et Jared Kushner, un couple modèle à l’épreuve de la défaite
Douche froide pour Ivanka Trump. La fille aînée du 45e président des États-Unis, qui avait pris ses marques à Washington, s’apprête à revenir à New York. Là-bas, elle et son mari ne disposeraient plus d’aucun soutien.
L’avenir n’a jamais été aussi incertain pour Ivanka Trump. Avec la défaite de son père à l’élection présidentielle face à Joe Biden, l’aînée du clan Trump doit se préparer à l’après-Washington. Selon les informations de la presse américaine, elle n’aurait aucune envie de retourner à ses activités de patronne de sa marque de chaussures. Et bien qu’Ivanka Trump soit la vice-présidente du département «développement et acquisitions» de la Trump Organization, elle aurait un tout autre projet : la reconquête de la Maison-Blanche.
D’après Michael Wolff, auteur du polémique Fire and Fury (Le Feu et de la Fureur, en français), elle aurait même passé un pacte avec son mari Jared Kushner – haut conseiller de Donald Trump – afin de se présenter avant lui à l’élection présidentielle. Autre signe qui prouverait qu’Ivanka Trump a la politique dans la peau : pendant la dernière campagne, elle a levé à elle seule 35 millions de dollars au profit de son père. Mais pour Nicole Bacharan, spécialiste de la politique et de la société américaine, le défi risque d’être difficile à relever. «Cette mondaine, naguère coqueluche des élites démocrates new-yorkaises, a abîmé son image avec ce mandat, juge l’historienne dans Le Parisien. En outre, c’est une piètre oratrice.»
« Supprimés des listes d’invités »
En attendant, Ivanka Trump et son époux s’apprêteraient à revenir vivre à New York. Problème : le couple – parent de trois enfants – n’y serait plus le bienvenu. «Je connais suffisamment de New-Yorkais indignés qui les boycotteront socialement», affirme Jill Kargman – fille de l’ancien chef de la direction de Chanel, Arie Kopelman – dans les colonnes de Tatler.
Elle avait l’habitude de côtoyer les Trump-Kushner à Manhattan. C’était avant que le couple soit propulsé sur le devant de la scène internationale avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Depuis, la donne a changé. La faute à quatre années marquées par les scandales politiques, qui ont fortement entaché la réputation des deux socialites. «Je ne dis pas qu’ils leur lanceront des tomates, mais ils seront supprimés des listes d’invités et évités dans les restaurants, poursuit l’écrivaine de 46 ans. Une fois que le coronavirus ne sera plus là et que les gens rempliront de nouveau Broadway, les bars et les rues, ils ne pourront plus rien faire sans se faire huer.»
L’image ternie des Trump-Kushner
Ivanka Trump et Jared Kushner lors d’une conférence de presse conjointe avec Donald Trump et le Libanais Saad Hariri. (Washington, le 25 juillet 2017.)
Un duo boycotté, y compris par l’élite new-yorkaise ? La thèse paraît plausible. Dans Vanity Fair, Emily Jane Fox s’est intéressée à l’image ternie d’Ivanka Trump et Jared Kushner. Visiblement, rares sont ceux à désormais assumer leur amitié avec le couple. La preuve : en septembre 2019, lors du mariage de la styliste Misha Nonoo à Rome, personne n’aurait osé s’afficher en public avec les «Jivanka», écrit la journaliste.
Un témoignage appuyé par un autre (ex) proche du couple interrogé par Vanity Fair : «Ils seront bien accueillis par ceux qui espèrent profiter du pouvoir qui émane du clan Trump. Mais tous ceux qui ont une carrière, une morale, qui respectent la démocratie ou qui ne veulent pas que leurs amis leur fassent honte – à la fois en privé et en public – resteront à l’écart d’eux.»
En vidéo, qui est Ivanka Trump ?
La fin de longues amitiés
Depuis longtemps, déjà, Chelsea Clinton leur a tourné le dos. Inséparables dans le temps, les deux «filles de» ne s’adressent aujourd’hui plus la parole. En cause : le soutien indéfectible d’Ivanka Trump à son père. Invitée à s’exprimer dans l’émission «Watch What Happens Live» le 1er octobre, la fille de Bill et Hillary ne mâchait pas ses mots sur son ancienne alter ego. «Nous étions toujours en contact au début de la campagne, mais c’est vraiment difficile quand quelqu’un soutient activement un candidat, qu’il s’agisse de son père ou non, qui s’avère être raciste, sexiste, antisémite, islamophobe, homophobe, transphobe, adepte de théories du complot, de mensonges, et est si profondément corrompu», déplorait-elle au micro d’Andy Cohen, accusant Ivanka Trump d’avoir participé activement à «la cruauté et l’incompétence» du gouvernement américain. «Je ne veux pas être amie avec quelqu’un comme ça.»
Fille d’Ivana et Donald Trump, respectivement athlète et mannequin d’origine tchèque et magnat de l’immobilier, Ivanka Trump ne pouvait pas avoir un destin banal. (Au Plaza Hotel de New York, 3 septembre 1991.)
Avec elle, le milliardaire se révèle être un papa collant et protecteur… qui l’emmène à toutes les inaugurations de la ville. (À l’ouverture du Harley Davidson Café de New York, 19 octobre 1993.)
Entre hivers à Aspen et après-midi au tournoi de l’US Open avec son père, l’enfance d’Ivanka est pour le moins stable et sympathique. (New York, 30 août 1991.)
Jusqu’à ce que le scandale éclate : ses parents se séparent en 1992 suite à la liaison de son père avec Marla Maples. Dans le documentaire Born Rich, Ivanka raconte avoir appris leur séparation en voyant la une d’un journal sur le chemin de l’école avant d’être assaillie par les paparazzis à l’entrée de son établissement… (New York, 15 novembre 1994.)
À l’instar de Chelsea Clinton, la journaliste Lysandra Ohrstrom a, elle aussi, décidé de régler ses comptes. Dans une tribune publiée sur le site de Vanity Fair US, le 17 novembre, cette ancienne amie d’Ivanka – rencontrée sur les bancs de la prestigieuse école Chapin – est revenue sur l’amitié qui la liait autrefois à la fille du magnat de l’immobilier. «Nous nous sommes rencontrées sur les bancs d’une école pour filles de l’Upper East Side, et sommes restées inséparables pendant plus de dix ans», relate-t-elle. Pourtant, après l’université, les deux jeunes femmes auraient toutefois commencé à s’éloigner l’une de l’autre. Lysandra Ohrstrom aurait notamment été déçue par la complaisance de son amie à l’égard de son père. «L’Ivanka que j’ai connue a passé sa carrière à développer et incarner une image plus polie et intellectuelle de la marque Trump», écrit celle qui est devenue reporter au Huffington Post. Avant d’ajouter : «Au lieu de cela, j’ai vu Ivanka ravager l’image qu’elle avait durement travaillé à construire». Une image que l’Américaine de 39 ans s’évertue déjà à réhabiliter. D’après CNN, elle serait la seule du clan Trump à recommander à son père d’accepter sa défaite. Objectif : éviter d’entacher la réputation de l’empire familial. Et la sienne, par la même occasion.
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